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vendredi 3 février 2012

"N'est esclave que qui le veut" Mohamed Ould Abdel Aziz


Si tu ne veux pas que quelqu’un exécute une tâche, exige de lui ce qu’il n’est pas capable de faire et attends le résultat. C’est exactement ce qu’Aziz est entrain de faire à propos de ce problème devenu encombrant, un casse-tête qu’il essaie de gérer aussi mal que Taya. Il déclare sans réfléchir que l’esclave doit se libérer de lui-même. Nous sommes d’accord sur le principe, mais à la condition que l’Etat ne joue plus son rôle de bloqueur habituel. Que l’Etat se retire carrément du sujet et laisse les intéressés se débrouiller comme ils le peuvent. Je n’en doute pas une seconde, et l’expérience le montrera un jour, que si l’Etat arrêtait de soutenir les esclavagistes, les esclaves sont capables de se libérer par eux-mêmes. Et ils le feront violemment, soulevant des règlements de comptes et tentant même d’inverser la tendance. Aziz sait bien que ses parents ne détiennent des abid que parce qu’ils ont la protection des autorités. Un crime organisé, institutionnalisé, matérialisé par cette violence, idéalisé par cette religion et cette politique.

En somme, la double dépendance intellectuelle et matérielle sonne comme une négation de ce vouloir entaché de passion et d’amour. Cette dépendance, doublée de la violence répressive des maitres et des autorités à leur rescousse, est réellement le cordon ombilical de l’esclavage. J’ai beau cherché à trouver ce vouloir, mais il n’apparait nulle part. Peut-être suis-je aveuglé par une position militante ? Mais il me parait impossible d’établir un lien entre la servilité et la passion. Et c’est ce qu’Aziz trouve de naturel et de moral. Comme il sait qu’il ne peut pas continuer tout le temps à nier l’existence de l’esclavage, et ce à cause des cas avérés et des actions menées sur le terrain par les associations de défense des droits de l’homme, il est pris en flagrant délit, alors pour éviter de tomber dans le piège de certains médias, il reconnait le phénomène en rejetant la responsabilité sur les victimes. Les esclavagistes n’y sont pour rien, l’Etat non plus ; seuls les abid sont responsables parce qu’ils veulent être esclaves. Bravo le Général Ould Abdel Aziz. Vous venez de briller par votre ignorance, par votre talent de protecteur des causes injustes.


Samba Dia


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