Un groupe de l’Ira a annoncé mercredi dernier en grandes pompes son départ de cette organisation pour des motifs, dont la présumée dérive de cette Ong non reconnue de ses principes fondamentaux et , sa probable « personnalisation » par ses hauts responsables.La main du pouvoir était bien dans le projet de division de l’Ira, qui a peut être connu un premier début, après plusieurs tentatives de sape restées jusque là vaines et malgré les alléchantes promesses qui attendaient les comploteurs.
Une démission que le pouvoir a médiatisée au maximum de sa portée, en dépêchant les médias officiels pour couvrir l’événement et recevant les dirigeants de la nouvelle Ira au plus haut niveau de la pyramide Etat. Des égards dont l’ira-mère avait toujours été privée en plus du refus de l’octroi d’un récépissé de reconnaissance que des observateurs voient fort possible pour la future structure des dissidents.
Partout où des mouvements de contestation s’élèvent, l’Etat dispose aussi de ses propres lobbys qui se démènent sur tous les fronts pour montrer à l’opinion, qu’au contraire, tout va bien en Mauritanie. Aussi bien dans les associations syndicales, estudiantines que des jeunes, le régime a ses puissants réseaux qui battent campagne nuit et jour, parfois soutenus par l’appui de l’information publique pour montrer aux citoyens qu’il n y aura pas de printemps arabe, que les événements de l’université sont le fruit de manipulateurs, que les centrales syndicales sont à la solde de l’opposition…etc.
Aujourd’hui, cette politique de diviser pour mieux régner semble fonctionner à merveille pour le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, dont l’ère a été caractérisée depuis aout 2008 par le grand nomadisme politique, la plus large désintégration des syndicats et la plus vaste incohérence dans les rangs des partis politiques.
Au niveau des centrales syndicales, rien à dire à ce stade, puisque le pouvoir à ses propres syndicats qu’il accrédite à tous les forums internationaux, marginalisant les autres qui persistent dans leur opposition. Même tactique vis-à-vis de la COD, qui était d’abord un Fndd, avant de connaître des défections suivis plus tard par les départs non moins importants de l’App de Messaoud et d’El Wiam de Boidiel Ould Houmeid. A l’université, l’Etat détient aussi des groupes d’étudiants qui lui forcent l’estime à tout moment. Ce n’est pas uniquement dans ces ensembles que l’arme de la désintégration a donné le meilleur d’elle-même. Au contraire, elle a payé au rubis dans les rangs des islamistes et des religieux qui sont aujourd’hui divisés en deux importants groupes ; l’un défendant le pouvoir dirigé par l’érudit Hamden Ould Tah et l’autre opposé conduit par Mohamed El Hacen Ould Dedew. Les autres cas se comptent par dizaine et se produisent sous nos yeux chaque jour, dans les rangs des réfugiés, des Ongs négroafricaines ; ce qui suppose une éventuelle infiltration dans TPMN dans les prochains jours.
C’est également semble-t-il dans le cadre de cette stratégie que s’inscrit la dernière scission qui a frappé l’Ira de Biram Ould Dah Ould Abeid dont des membres avaient déclaré au cours d'une conférence de presse organisés mercredi dernier leur divorce avec leur compagnon de route. Les transfuges avaient justifié leur démarche par une gestion "chaotique et opaque" du mouvement, soulignant qu'il n’est pas un secret pour celui qui évolue au sein de cette initiative que l’ira este caractérisée par des irrégularités telles que sa gestion unilatérale, sa personnification, l’absence de concertation et de dialogue sur les problèmes, la dictature permanente, la gestion non transparente des biens de l’Ira… Des griefs auxquels l’Ira –mère n’avait pas encore réagi bien qu’édifié sur des attitudes suspectes sur les démissionnaires, elle avait prévu de prendre à leur égard des sanctions au cours de son prochain congrès. Prenant le vent en poupe, les membres visés n’ont pas perdu leur temps pour prendre le devant et porter un réel refrain à l’Org de Biram qui comptait jeter les fonds baptismaux d’un CNT qui attend toujours de voir le jour, si le régime n’est pas en train le créer le sien.
Md O. Md Lemine
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