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Mardi 21 février 2012, il a été décidé au parquet que les étudiants Kebé souleymane, Illo Idrissa Sow,Boubacar Diallo, Moustapha Aliou Thiam, Boubou Thiam et Abdarrahmane Kamara dit Papisse comparaissent devant la cour criminelle pour « attroupement illégal et destruction de biens publics ». Plus de vingt autres étudiants, dont des filles, venaient d’être libérés après avoir été entendus par le procureur dans le cadre des troubles survenus à l’université il y a quelques semaines…Ces troubles sont survenus sur fond de revendications : généralisation et d’augmentation de bourses ainsi que de meilleures conditions d’études.
Mercredi 22 février 2012, à Nouakchott, la police disperse dans la violence des manifestations de colère estudiantine. Des blessés graves ont été déplorés dans les rangs des étudiants de l’institut supérieur des études et recherches islamiques. Une quinzaine d’autres seront arrêtés puis libérés quelques heures après. Ces étudiants, protestaient contre une décision de fermeture de leur institut au profit d’une université des sciences islamiques ouverte à Aioun dans l’est du pays, à plus de 800 kilomètres de Nouakchott. Et ce alors même que le ministre des affaires islamiques avait déclaré la veille que «la fermeture de l’ISERI ne fut jamais envisagée et qu’il était question de préparer cette structure à ne recevoir à partir de l’année universitaire 2012-2013 que des sortants des « Mahadras » ou écoles coraniques d’enseignement traditionnel.
Voilà donc deux situations que les autorités ne parviennent pas à gérer avec la sagesse qui devait être la leur. Deux situations qui sont en train de prendre des proportions dangereuses alors qu’elles existent pratiquement depuis le début de l’année. Deux situations qui parmi tant d’autres sont l’expression de frustrations accumulées par les mauritaniens….
La frustration procède de l’impossibilité à recevoir un enseignement de qualité à cause d’enseignants trop souvent en voyage pour des occupations personnelles et très rarement disponibles pour suivre les étudiants qu’ils décident d’encadrer pour la préparation de leurs diplômes….
Cette frustration procède également d’un faible niveau de vie dû à une insuffisance ou à une absence de bourse consistante…
Le manque de niveau face aux contenus des enseignements programmés du fait d’une arrivée au supérieur sans le bagage nécessaire censé les rendre autonomes en matière de recherches. Cela aussi est frustrant pour ces étudiants qu’une pauvreté partagée a fait atterrir dans les facultés de Nouakchott au moment où les enfants des dirigeants se sont envolés pour l’étranger ou à défaut ont pris un ticket pour des instituts privés avec une garantie de débouchés.
Ces étudiants sont choqués parce qu’ils sont le produit d’un système éducatif qui les a discriminés à la base. Discriminés car n’ayant pas fréquenté les écoles privées que seuls les enfants des riches ont eu la chance de fréquenter. Ecoles le plus souvent tenues par des étrangers et ne dispensant même pas le programme national…
Autre point d’offuscation : ces étudiants en colère savent qu’à leur sortie, ils ne seront pas intégrés dans certains secteurs, publics ou privés, pour la bonne et simple raison qu’ils ont été formés dans une langue qui les rend inaptes à servir…
Et l’Etat, responsable de toute cette frustration a envie de juger ces étudiants pour « attroupement illégal et destruction de biens publics. »
Et puis, les étudiants ne sont pas les seuls frustrés de lé République. en un peu plus d'une année deux personnes se sont immolées par le feu à côté de la présidence de la République.
Et puis, les étudiants ne sont pas les seuls frustrés de lé République. en un peu plus d'une année deux personnes se sont immolées par le feu à côté de la présidence de la République.
Allons donc savoir si cet état, qui a vu ses citoyens s’immoler au feu sans avoir pu compatir avec leurs familles, osera emprisonner nos enfants par ce que tout simplement ils se sont révoltés contre un système qui les a poussés à bout !
Kissima
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