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dimanche 29 mars 2015

‘’La chasse aux sorcières’’ des négro-mauritaniens du Parti du Sursaut


Un document explosif qui fait peur, une féodalité négresse prête à tout pour devenir l’esclave d’un système oppresseur, des meurtres, viols etc.. Tout y  passe pourvu qu’on soit retenue dans la liste des nègres dociles prêts à humilier d’autres noirs. Pitoyable,  le racisme est planté au sommet de l’état. En lisant le document, vous allez comprendre les problèmes des noirs mauritaniens tirent leur source dans les milieux féodaux. Je suis resté bouche-bée ; derrière le voile au sommet de l’état, ils se cachent des monstres.


Bonne lecture.



L’adhésion de Madame Djinda Mohamed  ElMoustapha Ball, descendante  de deux  illustres  familles qui compta dans ses rangs rien moins que leader  de la révolution des Torodo en 1776 ,  Thierno Souleymane BALL  et du coté sa maman  El Mamy  Wane, a été salutaire  pour le Parti   eu égard aux qualités rarissimes  dont elle jouit, notamment son abnégation, son dévouement   et  ses compétences en matière de gestion et de communication.  En effet, Madame Djinda Mohamed Elmoustpha est la propriétaire  de la célèbre  Agence  de communication  « Butterfly   » , ce qui lui a permis d’entretenir des solides relations avec des personnalités influentes sur le plan  politique et celui de  la communication ; elle  communique dans toutes les langues nationales, chose qui n’est point surprenante, si l’on se réfère au milieu dans lequel notre Dame a grandi, et qui était – et l’est d’ailleurs toujours-  un lieu de rencontre de toutes les élites  politiques de ce pays… Madame Lalla et son Orchestre , poussés par une haine latente contre les franges negro- africaines, ont tenu coûte que coûte  à exclure la porte-parole  du Parti, Madame Djinda mohamed Elmouspha Ball, des listes des personnalités du directoire  du parti du sursaut  devant être reçues par le Président de la République Mohamed Ould Abde AZIZ ( en décembre  2011) et, ce malgré les atouts dont elle dispose.  Madame Lalla mint Echriv  a justifié cette maladresse fatale  par une grosse  bêtise  qui, selon les analystes, a marqué le premier épisode du feuilleton de l’exclusion des cadres négro-africains du Parti. En effet Madame Lalla  prétendait protéger  le  Président de la République  des fétiches auxquels pourrait faire recours Mme Djinda, pratique courante chez   les Noirs, affirme –t-elle.  


Au cours du Meeting  du Défi , organisé le 7 janvier 2012, où le Parti a mobilisé toutes ses ressources humaines et financières pour gagner le pari, Madame Lalla et son orchestre, ont une fois de plus  planifié pour qu’il n’y ait pas  de negro- africains à la tribune officielle ; ils ont  même   rayé  leurs noms de la liste des intervenants et  brouiller la traduction des discours en français ou  dans les langues nationales. Mais  la vigilance  des cadres progressistes du Parti,   a déjoué  ce plan et  a évité l’exode massif  des cadres negro- africains du Parti,  malgré les manœuvres malsaines de Mme  Lalla et son orchestre. 


Après ce  Meeting,  le siège du Parti a connu un afflux  important des adhérents, en majorité des negro-mauritaniens,   chose  qui n’a pas plu à Madame Lalla et son Orchestre, lesquels ont mis en œuvre un plan d’urgence  visant à en vider le Parti, en suscitant  des  divergences , voire  des scissions  en leur sein  au sujet de la direction de la section  de Sebkha, qui a été confiée  à un sexagénaire , rescapé des vestiges  des   «  Structures d’éducation  des Masses  »  (nébuleux  cadre d’organisation politique  institué au temps de Mohamed Khouna Ould Haidalla),  un illettré travaillant au marché appelé communément ‘’ marché Tebtaba’’ .  Plusieurs  jeunes intellectuels  de cette frange, se sont insurgés contre cette décision. En réponse, Lalla a menacé de les  révoquer  sous prétexte d’appartenance au mouvement ‘’ Touche pas à ma Nationalité’’. De même notre sexagénaire a menacé de recourir à la violence en mobilisant ses enfants dont un militaire ; puis il finit  par quitter le Parti suite aux tergiversations de Madame Lalla  pour payer les  frais de fonctionnement du siège du parti au Sebkha.


L’adhésion de l’intellectuel de renommé Guisset Abou Dialel, figure emblématique de la communauté negro africaine, issu de la nomenklatura kaedienne fils du feu Guisset père de la télécommunication en Mauritanie, Président du REMED (lobby très influent qui militent pour une société égalitaire) a donné un big push au parti. Premier vice Présent et icône du Parti,  a donné une légitimité du Parti dans le concert des partis mauritaniens  eu égard à son abnégation, le charisme et les qualités dont il jouit.


Ne pouvant pas l’affronter directement, Madame Lalla et son Orchestre, ont  décidé de le marginaliser mais de façon graduelle. Ainsi, la dernière mission qui lui a été confiée remonte à 2001, un mois après la création du Parti, où il a été dépêché, en compagnie d’une importante délégation du Parti, à Kaédi, son  lieu de naissance, pour prendre contact avec  les acteurs locaux et  s’enquérir des problèmes  des citoyens, mission dont il s’est acquitté  effacement. Cependant, Mr Guisset  était en quelque sorte la bête noire de Madame Lalla et son Orchestre ; il était pour  eux  « persona non grata » qu’il faut évincer à tout prix. Ainsi Guisset  fut plusieurs fois l’objet de critiques acerbes  et  affabulé  d’épithètes  provocatrices. Toujours égal à lui-même, notre homme a su toujours se maîtriser et éviter  de tomber dans le piège des querelles basses et a opté, en finish, pour le  gel  de  son adhésion avec 34 membres du Bureau Exécutif, le 18 mars 2013. La riposte de Madame Lalla n’a pas tardé ; elle  a exprimé son soulagement pour cette décision, car  Mr Guisset, affirme- elle, est un porte malheur pour le Parti et qu’il aille au diable pour  rejoindre son ami (faisant  allusion à un éminent cadre constitutif  du Parti, connu pour ses positions en faveur de la cohabitation pacifique, du vivre ensemble et du  pluralisme ethnique au sein du Parti). Et de conclure « nous devons nous atteler à  nettoyer le Parti de tous les  négro-africains ».


Monsieur Wane Dermane  Demba, initiateur et leadeur du RAJEV( Rassemblement de la Jeunesse du Fleuve) , aristocrate  à la stature  haute, est le descendant  d’une famille ancrée dans l’histoire du Fouta Toro ;  les membres de sa famille directe entretiennent des relations solides avec l’Etat profond, lesquelles  sont restées inébranlables  durant tous  les évènements qu’a connus  le pays :  1966, 1987, 1989, 1991.Mr Wane a toujours prôné  la cohabitation pacifique entre les différentes composantes du peuple mauritanien en supportant  les diatribes  des apôtres  de la scission et du racisme . Puis il trouva refuge dans le Parti, encore naissant ; il a  participé à  la mise en place de sa politique, à fixer ses objectifs  sur le court, le moyen et  le long terme ; il  s’est résigné à jouer le rôle de comparse fixé par Madame Lalla  pour éviter  tout affrontement    avec celle-ci. Il a saisi certaines personnalités des  hautes sphères de l’Etat pour attirer leur attention sur l’influence de certains groupuscules féodaux au sein du Parti  et les conséquences fâcheuses de leurs  pratiques sur  son  devenir. Son  dernier contact avec Mme Lalla  remontait  aux dernières élections, lorsqu’il lui a fait remarquer l’absence de négro-africains  en tête de listes à moins qu’il s’agisse d’une volonté délibérée, précise-t-il. Mme Lalla  lui a répondu  par un sourire railleur que l’ordre suivi, notamment les trois premiers de chaque liste, est  un choix du   Chef de l’Etat.


Un cadre négro- africain, au cours d’une réunion avec des anciens compagnons et militants politiques,  a évoqué les causes directes qui l’ont contraint à quitter le Parti et les raisons qui le poussent à le dénoncer partout où l’occasion se présente : « j’avais perdu subitement ma mère, suite à un accident cardiovasculaire ;  j’en ai informé la Présidente du Parti et son Orchestre ; j’étais surpris par leur indifférence vis-à-vis de ma souffrance, mais je n’ai pas voulu en  faire grand cas . Mais ma surprise était à son comble  quand j’ai appris que la Présidente et son Orchestre, se sont déplacés  vers l’une des wilayas du pays pour présenter leurs condoléances et assister aux funérailles du père d’un  militant du parti. Cependant, j’ai réprimé  mon ressentiment et  la frustration que  j’éprouve.  Mais l’abstention de Mme Lalla et son Orchestre, à  dépêcher une délégation de condoléances, suite au décès  d’une grande figure négro-africaine mauritanienne, a constitué le coup de grâce dans  mes rapports avec le Parti,    au moment où celui-ci s’empresse de présenter ses félicitations à tort et à travers, lors de la formation de tout gouvernement ou   les mesures individuelles prises  après  chaque  Conseil de ministres.


Plus d’une fois , des personnalités noires d’un grand poids politique, ont exprimé leur désir  d’adhérer au Parti mais  la présidente a toujours avancé  toujours  des prétextes et  usé de faux fuyants, pour  éviter leur adhésion. Nous pouvons citer le cas d’un cadre supérieur qui  a été nommé  à la tête d’une grande  Direction, après avoir contacté plusieurs fois l’Orchestre pour un rendez vous  avec  Mme  Lalla, et   devant lequel la porte a été fermée. Citons également le cas de  l’activiste Djinda Wane qui a  exprimé son désir d’adhésion  mais en vain.


L’hostilité de la  Présidente et son Orchestre  face à l’adhésion des noirs au Parti est   manifeste, au vu des   atermoiements   pour donner suite  aux demandes   d’adhésion   formulées  par certaines  personnalités connues de la vallée, pourtant   de nature à  multiplier les chances du parti dans ces zones.  Mais la logique avec  laquelle Ould Taya gouvernait la vallée a eu raison de Mme  Lalla , ancienne élève  de l’école  du PRDS , en  imposant  son candidat à Kaédi  pour  se consoler de l’échec du celui de Ould Taya dans les années  quatre vingt dix.


Lalla et l’Orchestre, se sont alliés, en collaboration  avec les opportunistes, pour vider le Parti des noirs  et  affaiblir  les forces  nationales :   les nationalistes noirs, le courant progressiste ou nationaliste avec ses deux tendances nasséristes ou baathistes,  le courant abolitionniste ou le courant islamiste.


Le sort des  personnalités, issues de ces courants, n’est  pas   meilleur que celui  des  cadres négro-africains. En effet, on les a  dressées les unes contre les autres et la plupart  d’entre elles  se sont retirées du Parti   vu la déchéance  morale qu’il  a connue  et la médiocrité de ceux qui le dirigent (Lalla et son Orchestre).


Un dirigeant du parti du Sursaut, cautionné par Mme  Lalla,  a tenté  de violer  une militante noire qui était prédestinée pour   occuper un haut  poste de responsabilité, après avoir pu susciter l’intérêt du Président de la République  et ses collaborateurs, au cours d’une mission du Parti dans certaines régions de l’intérieur du pays.    Mais le refus catégorique de la victime et   l’entassement de bon nombre  des militants sur le lieu  du scandale, ont dissuadé  l’intéressé d’accomplir son crime. Mme Lalla a tenté par tous les moyens de classer  cet incident  en faisant pression sur  la victime pour  retirer sa plainte bien que  les mobiles soient racistes.


La victime dispose aujourd’hui  d’un dossier complet contenant, entre autres, des enregistrements, des photos et les noms des témoins ;  elle  est obsédée par l’idée de  poursuivre  l’affaire et d’intenter un procès  contre son agresseur  qui jouit de la protection de la Présidente et ne cesse d’occuper de hauts postes de responsabilité dans le parti.


Un autre incident non moins important met  une fois de plus à nu les pratiques  racistes parrainées par Mme Lalla. Il s’agit, en fait, de l’agression d’un  négro-mauritanien et son inculpation de vol ; ils ont saisi l’occasion de  la vacuité  du siège un bon matin,  et l’ont frappé à mort. Il a saisi Mme Lalla au  sujet  de cet incident, mais  ne reçut en retour  qu’insultes et menaces  de  dénonciation  à la police. Cet incident, guidé par un  mobile  raciste, n’était pas le dernier. En effet, le militant, Tareq Ould Nouh  a été lynché et insulté  par l’Orchestre, un après midi, au vu et au su de tous, puis mis en prison suite à des  instructions de la Ministre Lalla . Juste après cet incident, Mme Lalla a tenu sa réunion, comme si  de  rien n’était.


Pire encore, Mame Lalla encourage un cadre du Parti, pourtant issu d’un milieu social élevé, pour harceler les femmes négro-africaines, notamment les mariées, de façon arrogante, ne serait-ce que pour les humilier davantage et les dissuader de se rendre au siège du Parti. Ce cadre est une personne très rapprochée  de Mme Lalla ; il est membre du Bureau Exécutif  du Parti du Sursaut de la Jeunesse pour la Nation. Notons qu’il  s’est exposé à des problèmes autant sur le plan social que professionnel, pour harcèlement et liaisons concomitantes avec plusieurs femmes.  


Source : Sursaut.Parti

samedi 28 mars 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE: L’UNPO Conclut sa Mission d’Enquête en Mauritanie : une Nouvelle Page qui se Tourne ou… ?





COMMUNIQUE DE PRESSE: L’UNPO Conclut sa Mission d’Enquête en Mauritanie : une Nouvelle Page qui se Tourne ou… ?

 
L’UNPO a conclu une mission d’enquête en Mauritanie, qui s’est déroulée du 15 au 19 Mars 2015, avec pour but de rencontrer de nombreux membres du Gouvernement, des politiciens, des organisations de la société civile et des activistes pour qu’un nouveau dialogue s’engage, évaluer les efforts faits au niveau national pour combattre l’esclavage et ses séquelles et mieux évaluerla volonté politique de faire face aux nombreux défis à venir. La mission a abouti à une visite en prison des activistes anti-esclavage BiramDahAbeid et Brahim Bilal Ramdhane, détenus à Aleg, Mauritanie.

La délégation, composée des représentantes de l’UNPO Mmes Johanna Green et Iva Petkovic, a tout d’abord rencontré leCommissaire Mauritanien aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire, à la têtedu Commissariat (Ministère) en charge de formuler la stratégie de mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de droits de l’Homme, de discuter plus en profondeur de la Feuille de Route pour la Lutte contre les Séquelles de l’Esclavage et du caractère participatif du processus de mise en place. Au cours de cette rencontre, le Commissaire a discuté des campagnes de sensibilisation et des programmes de discrimination positive menés à travers la Mauritanie.

La Présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme a accueilli l’UNPO et reconnu la visite comme une preuve de bonne foi. Elle a présenté la composition diverse et multiraciale de la Mauritanie comme une source d’espoir. Au cours du meeting, elle a avancé que la pauvreté, l’illettrisme et les autres différences sociales continuent de poser problème dans l’entreprise d’élimination des "conséquences de l’esclavage".  

Le Président de la Plateforme des Acteurs Non-Etatiques a présenté l’UNPO à plusieurs représentants de syndicats et d’organisations de la société civile (OSCs), qui ont exprimé leur volonté de trouver une solution à la question de l’esclavage ensemble et accordent beaucoup d’importance à la préservation de la cohésion sociale dans cette entreprise. Au cours de la rencontre, le Président du Forum des organisations nationales des droits humains en Mauritanie (FONDAH)a fait remarquer qu’il n’y a pas si longtemps, la culture politique de la Mauritanie n’incluait pas de dialogue fructueux sur les droits autochtones et sur la manière de répondre aux violations systématiques de droits de l’Homme. Il a toutefois reconnu que l’esclavage existait toujours et qu’il devait être combattu activement. Bien que des lois criminalisant l’esclavage aient été mises en place en Mauritanie, leur mise en œuvre n’est toujours pas effective, a-t-ilajouté. 

Dans la soirée du 16 Mars 2015, le Président d’Ensemble Promouvoir et Défendre les Droits de l’Homme (EPPDHO) a organisé un diner de travail pour les divers représentants des ONGs et OSCs nationales, parmi lesquels Boubacar Ould Messaoud de SOS Esclaves, AminetouMint El Moctar de l’Association des Femmes Chefs de Famille, et Balla Touré de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie, entre autres. Cet évènement a vu survenir des débats

houleux sur la diversité et la discrimination en Mauritanie, révélant une fracture majeure – y compris au sein des acteurs non-Etatiques, de façon surprenante – quant à la conceptualisation même du problème suivant : la Mauritanie combat-elle la persistance de l’esclavage ou éradique-t-elle ses séquelles ?

Au cours de son intervention, Balla Touré a abordé les sujets de l’expropriation des Haratin de leurs terreset du servage. Il a expliqué que les Haratin n’ont pas de droitssur leurs terres ni de droit depropriété, bien qu’ils travaillent et habitent sur leurs terres depuis des siècles, et qu’ils continuent à faire face à des obstacles administratifs qui ont été mis en œuvre de façonstratégique pour réduire en esclavage la communauté. Il a exprimé sa déception quant à l’emprisonnement arbitraire de ses collègues de l’IRA au cours de la manifestation pacifique de Novembre 2014, et au fait que la majorité des acteurs de la société civile n’ont pas dénoncé cet acte injuste.

Le 17 Mars 2015, les représentantes de l’UNPO ont rencontré l’Agence Tadamoun, une agence autonome financée par le Gouvernement et mandatée pour contrôler la lutte contre les derniers vestiges de l’esclavage, et répondre aux problèmes d’intégration sociale et de pauvreté. Le Directeur Général de l’Agence Tadamoun a expliqué comment l’agence mettait en place des mesures et programmes concrets visant les pans défavorisés, ruraux, isolés et pauvres de la société, et a fait part de quelques-unes de leurs réussites au cours de l’année passée, notamment dans leur travail avec les jeunes, les réfugiés et les ex-victimes d’esclavage.

Mmes Johanna Green et Iva Petkovic ont aussi eu l’honneur de rencontrer le Président du Parlement Mauritanien, qui a reconnu que "dire que [l’esclavage] n’existe plus serait hasardeux" et qu’"il y a une forte volonté politique de combattre les vestiges de l’esclavage". Il a maintenu que l’esclavage était un problème de sous-développement, fondamentalement économique. Bien que le Parlement soit en charge de superviser rigoureusement le travail et la mise en œuvre de la Feuille de Route par le Gouvernement, il pense que la branche exécutive répond au problème de façon appropriée en consacrant des parts du budget national à la lutte contre la pauvreté et aux programmes d’empowerment économique, à la construction de logements, et à l’amélioration des écoles et hôpitaux. Au cours d’une rencontre avec le Ministère en charge des Relations entre le Parlement et les OSCs, la délégation de l’UNPO a aussi entendu parler de programmes de renforcement des capacités pour les OSCs et les ONGs. De plus, les déléguées ont eu l’opportunité de visiter un centre de réintégration pour les enfants en conflit avec la loi. Le centre offre une alternative aux enfants qui sinon écoperaient de peines équivalentes a celles d’adultes dans des maisons correctionnelles, tout en leur offrant la possibilité de développer des compétences artistiques et artisanales.


Le Vice-Président du Sénat a trouvé que la visite de l’UNPO était une initiative louable, mais a réitéré que plutôt que l’esclavage, la pauvreté et le sous-développement étaient les problèmes clés. Le rendez-vous a aussi été l’occasion pour les divers Membres du Sénat Mauritanien d’exprimer leurs points de vue sur les politiques de race et de culture, de discrimination et d’égalité. Ils partageaient tous un point de vue commun sur l’esclavage, le décrivant comme un "phénomène historique", qui est maintenant inscrit dans le système légal Mauritanien en tant que crime contre l’humanité. 


Au cours de la visite de l’UNPO à la Direction de l’Agriculture le 18 Mars 2015, la délégation a entendu parler des stratégies participatives et debusiness plans innovants pour améliorer le rendement agricole, équilibrer les partenariats entre investisseurs et fermiers, et s’adresser aux populations vulnérables. La Direction de l’Ecole Élémentaire et Secondaire a également présenté ses initiatives de discrimination positive dans l’optique de rendre l’éducation accessible à tous, et tout particulièrement aux habitants des zones défavorisées de Mauritanie. Cependant, et au regret
desreprésentantes de l’UNPO,le Directeur Général a aussinié que l’esclavage était une réalité patente dans le pays. Nier cela freine les efforts nationaux pour assurer une éducation à tous, puisque les enfants nésde parents esclaves n’ont souvent pas de papiers d’identité et ne peuvent donc pas s’inscrire à l’école.
 
Les représentantes de l’UNPO ont aussi rencontré M. Ekkehard Strauss, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Ils ont discuté des progrès positifs observés par l’institution dans leur suivi des activités liées aux droits de l’Homme, tout particulièrement dans le domaine de la lutte contre l’esclavage, la torture, la violence judiciaire, faite aux femmes et liée au genre, et la pauvreté. La délégation de l’UNPO a questionné le représentant de l’HCDH au sujet de leurs expériences en tant qu’observateurs du processus de mise en œuvre de la Feuille de Route. Une des conclusions tirées du rendez-vous a été que malgré la volonté politique, il y a une tendance générale à sous-estimer le temps nécessaire à la mise en place d’un plan d’action aussi complet et étendu.


Le 19 Mars 2015, les déléguées de l’UNPO ont rendu visite à leurs collègues de l’IRA Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramdhane à la prison d’Aleg afin de se rendre compte de leurs conditions de détention. Au cours de la visite, qui a duré trois heures, les deux activistes emprisonnés ont mentionné le fait que ce dont on les accuse a été fabriqué et par conséquent manipulé politiquement par les médias. Ils ont dénoncé la négation de l’existence de l’esclavage et de l’apartheid institutionnalisé en Mauritanie : 

"Nous n’avons jamais dit qu’il y avait des chaines et des marchés aux esclaves, mais il y a de l’esclavage ! Pourquoi l’IRA peut-elle rassembler autant de monde ? Parce que cela affecte autant de gens !"


Ils ont exprimé leur inquiétude, partagée par les déléguées de l’UNPO, au sujet de la propagande et de l’attisement de la peur orchestrés par l’Etat, qui promeut l’idée que la Mauritanie n’a que deux options : l’esclavage ou la guerre civile. BiramDahAbeid a soutenu : 

"Je ne suis pas contre le pouvoir du Président Aziz ou qui que ce soit d’autre… mais il a organisé la guerre contre nous. Nous n’acceptons pas de vivre et céder à la peur !"

Bien que Mr Biram Dah Abeid et son collègue aient eu l’air de bien se porter, ils ont tout de même noté que la salle des visiteurs avait été nettoyée par plusieurs gardiens la veille de la visite de l’UNPO. Ils ont également remarqué que pour la première fois, les portes de la salle étaient fermées pour leur permettre un peu d’intimité et leur nourriture n’avait pas été grossièrement examinée comme d’habitude.


Il est évident que la question de l’esclavage est un sujet clivant et sensible, marginalisant certains acteurs non-Etatiques ouvertement critiques, qui sont mis à l’écart, empêchant tout dialogue politique significatif, participatif et efficace.

Au cours de la visite, il a été confirmé à l’UNPO que bien que l’esclavage soit un crime de jure, cela n’a que peu d’implications pratiques pour les esclaves et leurs maitres, en particulier du fait du déni de la part du Gouvernement de l’existence-même de l’esclavage. La délégation de l’UNPO a également observé une réticence à s’opposer au message officiel de l’Etat, "zéro pourcent d’esclavage", ce qui crée une atmosphère de faux "consensus national sur l’esclavage". Un des plus gros problèmes observés au cours de cette mission d’enquête est le manque de données sur la nature et l’incidence de l’esclavage en Mauritanie.
Au cours de la visite, les déléguées de l’UNPO en sont arrivées à la préoccupante conclusion selon laquelle le Gouvernement se sent profondément menacé par le large soutien que le mouvement abolitionniste a rassemblé au niveau international, comme le prouvent les arrestations arbitraires très politisées.
 
A la suite de longues consultations avec les membres de l’IRA Mauritanie, l’UNPO a décidé d’accepter l’invitation de l’ONG EPDDHO à se rendre en Mauritanie, bien consciente que la couverture médiatique qui en résulterait serait non seulement sélective, mais également qu’elle détournerait l’attention des véritables problèmes en jeu. Néanmoins, l’UNPO a accueilli de manière très positive l’opportunité qui lui a été offerte de rendre visite à Mr Biram DahAbeid, membre de la Présidence de l’UNPO, en prison, et interprété ce geste des autorités Mauritaniennes comme une volonté – bien que timide pour le moment – d’ouvrir la voie à un dialogue constructif et honnête avec l’IRA et les autres ONGs dans le cadre de l’élaboration d’une réponse a l’esclavage et à ses séquelles.



Pour toute demande d’informations complémentaires, veuillez contacter :
Johanna Green
+32 251 31459 • j.green@unpo.org



Version anglaise : http://unpo.org/article/18072