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dimanche 30 août 2015

Leila Mint Ahmed s’est installée à Aleg depuis le transfère de son mari dans le bagne....


Quand on parle de la première dame aujourd’hui en Mauritanie, beaucoup penseront à cette kleptomane femme du fou faux général Aziz,  Mme Tekeiber Mint Ahmed  qui passe ses journées à se maquiller, à porter des fringues de luxes à coup des milliers voire millions d’euros en pillant les caisses de l’état. Elle organise le mariage de sa fille à coup de millions au Maroc en dehors du pays carrément. Ils penseront à cette voleuse, pilleuse des biens sociaux sous des pseudonymes fondations qu’on prend à l’aéroport avec 3 millions d’euros en liquide  dans son sac à main.


Nous sommes dans une république  islamique de la charia n’est ce pas alors pourquoi aucun  imam, ni soi-disant érudit en érection n’ont demandé l’application de la charia pour couper cette main voleuse posée sur un sac à main dedans on a trouvé 3 millions d’euros ?



La place de la  première dame du pays  revient à ces dames aujourd’hui : Leila Mint Ahmed, Mme Djiby Sow et Mme Brahim Rhamdane. Malgré que leurs maris sont pris en otage depuis le11 novembre 2014, elles s’occupent seules de leurs enfants tant bien que mal étant mises sous l’embargo pour affamer leurs progénitures. Quelle cruauté barbare de nos faux généraux qui n’ont aucun brin d’humanisme !



Leila Mint Ahmed s’est installée à Aleg depuis le transfère de son mari dans le bagne de cette ville à 250KM de Nouakchott sa résidence habituelle pour s’occuper personnellement des détenus, que peut on faire de mieux Mesdames et Messieurs ?



Cette femme est tout simplement magnifique, sans aucun revenu ni moyen, elle accueille tous les visiteurs des otages avec un large sourire. Merci à Mme Biram Dah.



PS : Nous demandons une grande chaine de solidarité envers ces grandes Dames de la nation qui nous montrent ô combien leur exemple est à suivre dans la vie. A vous mesdames, vos maris ont besoin des Leila Biram, Mme Djiby Sow et Mme Brahim Bilal en toute circonstance,  pas seulement le moment de sortir la dépense quotidienne  pour nourrir le foyer.


Photo de la kleptomane femme du faux général Aziz, Mme Tekeiber Mint Ahmed


Diko Hanoune

Félicitations colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar !



Mon colonel, j’ai lu avec la plus grande  attention votre sortie intitulée : « Les Harratines, ces oubliés de la République ». Vous avez vue juste colonel mais je ne peux m’empêcher à me poser la question  si le mot  la « République »  scie encore à la Mauritanie actuelle ?

La république : «  est un système politique dans lequel la souveraineté appartient au peuple qui exerce le pouvoir politique directement ou par l'intermédiaire de représentants élus. Ceux-ci reçoivent des mandats pour une période déterminée et sont responsables devant la nation. Par ses représentants, le peuple est la source de la loi. L'’autorité de l'Etat, qui doit servir le "bien commun", s’exerce par la loi sur des individus libres et égaux. »

N’est ce pas tout le contraire de ce qui se passe actuellement? Je vous encourage à continuer de prêcher la vérité, rien que la vérité car c’est sur elle repose l’avenir de chacun de nous. Si nous sommes unis sur la vérité, rien ne pourra nous désunir dans l’avenir.

S’il existe des oubliés ou exclus dans cette république « bananière » des militaires, se sont bien les haratine qui occupent la première place puisqu’ils sont doublement victimes de l’esclavage et du racisme.

J’apporte juste un témoignage  d’éclaircissement en tant que militant abolitionniste qui  vit à l’extérieur depuis 17 ans et je sais de quoi je parle.

En parlant la division d’El-Hor en deux parties, vous dites : « Celle des opportunistes qui font de la lutte contre l’esclavage un fonds de commerce avec le pouvoir, et celle des idéalistes qui en font un fonds de commerce auprès des pays étrangers.»

Je suis entièrement d’accord avec vous,  des soi-disant intellectuels cadres haratine qui alimentent la propagande mensongère pour être cooptés par le pouvoir en font un véritable fond de commerce voire de la prostitution politique pour un poste qui répond à la logique du ventre plein, nègre content au détriment des victimes depuis l’indépendance.  Se sont les pires ennemis des haratine et n’ayons jamais froid aux yeux à le dire haut et fort.

Par contre je peux vous assure  le « fond de commerce »  de ceux vous identifiez parmi les idéalistes en bon intelligence avec des pays étrangers n’y gagnent rien à vrai-dire à part d’être bannis, fichés à jamais dans l’administration Mauritanienne comme la peste.

 Ils sont exclus, haïs, diabolisés, marginalisés, traqués comme des dangereux terroristes qui menacent la fameuse « unité nationale » qui n’a jamais existé sur le territoire national. Ils sont  mis en embargo dans leur propre pays alors que leur seul souci est d’en découdre avec ce crime contre l’humanité qui est l’esclavage. Comment construire l’unité nationale d’un pays pendant que la majorité est privée  le droit d’exister ?

La traque, l’arrestation et la détention arbitraire de Biram Dah Ould Abeid, Brahim Rhamdane Ould Bilal et Djiby Sow ne sont elles pas là comme cas d’école en 2015 pour nous rappeler cette dure réalité mon colonel ? Nous n’avons pas eu  d’interlocuteur sérieux depuis 55 ans alors les idéalistes ont été forcés de demander l’arbitrage des pays étrangers qui font vivre l’état Mauritanien.

En vous remerciant d’avance

Diko hanoune

samedi 29 août 2015

Des ONG adressent un courrier à John F. Kerry Secrétaire d’état des États Unis pour dénoncer la détention des abolitionnistes Mauritaniens.


26 août 2015
 A l’Honorable John F. Kerry Secrétaire d’Etat 2201 C Street, NW Washington, DC 20520



Cher Monsieur le Secrétaire d’état,

Nous sommes profondément préoccupés par la décision du tribunal du 20 août en Mauritanie qui a confirmé la peine de deux ans de prison pour les militants anti-esclavagistes Biram Dah Abeid (qui a reçu le Prix des Droits Humains des Nations unies en 2013), Brahim Bilal et Djiby Sow. Le gouvernement mauritanien a manifesté  un mépris total de la loi et des droits humains fondamentaux en emprisonnant des défenseurs des droits humains dans l’exercice  de leur droit à la liberté d’association et d’expression et en contournant le procès judiciaire en appel.

Lorsqu’ils ont été arrêtés en novembre 2014, Abeid, Bilal et Sow représentaient des organisations des droits de l’homme en menant une « caravane » pacifique de sensibilisation le long du fleuve Sénégal – vu que l’obstacle majeur à la lutte contre l’esclavage en Mauritanie est l’absence de prise de conscience du problème. Le 15 janvier 2015, le gouvernement mauritanien a condamné Abeid, Bilal et Sow à deux ans de prison pour incitation à la rebellion et appartenance à une organisation « illégale ».  Dans le but d’éloigner le soutien populaire pour les prisonniers et de rendre l’accès aux visites difficile aux familles et avocats, 24 heures après avoir été condamnés, les trois militants ont arbitrairement été envoyés à la lointaine prison d’Aleg. A la lumière de ces événements, nous vous appelons à condamner publiquement cette injustice, à encourager le gouvernement de Mauritanie à mettre en pratique ses lois anti-esclavage et à sérieusement reconsidérer l’éligibilité de la Mauritanie au pacte sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique  (African Growth and Opportunity Act AGOA).

Freedom House a relevé des situations de détérioration des droits humains dans son rapport annuel Freedom in the World. En 2009, la Mauritanie a été rétrogradée du statut de « Partiellement libre » à celui de « Pas libre », en conséquence de l’évincement militaire du président démocratiquement élu. Sous le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, le pouvoir politique est fortement centralisé dans les mains de l’exécutif et l’étendue de l’esclavage n’a pas diminué.  Selon l’index de Global Slavery, la Mauritanie détient le plus haut taux d’esclavage moderne dans le monde estimé à 4% de la population – bien que beaucoup d’organisations locales des droits de l’homme estiment le nombre proche des 20%.

L’organisation de Abeid, l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), parmi d’autres, ont contribué, en mettant la question de l’esclavage à l’avant plan, à rendre publics les abus et à mobiliser les citoyens mauritaniens pour demander leurs droits fondamentaux. Depuis les arrestations de novembre, les ressources de l’organisation ont été canalisées dans des procédures légales et ainsi détournées de sa mission fondamentale pour éliminer l’esclavage en Mauritanie.

Nous demandons expressément aux Etats Unis de condamner publiquement la décision de la cour d’appel d’Aleg contre Abeid, Bilal et Sow.  Les Etats Unis fournissent plus de 40 millions de dollars en assistance pour la sécurité en Mauritanie.  Cette aide offre un montant significatif de moyens pour engager le gouvernement mauritanien sur les questions des droits humains. De plus, comme vous l’avez souligné dans vos remarques au Sommet pour contenir la violence extrémiste tôt cette année,  les groupes de la société civile et les défenseurs des droits humains comme Abeid, Bilal et Sow sont essentiels dans la lutte contre l’extrémisme violent car ils encouragent l’inclusion sociale et politique,  réduisant ainsi l’appel des groupes extrémistes.

Les Etats Unis devraient faire pression sur le gouvernement mauritanien pour qu’il mette en pratique ses lois anti-esclavage. Nous avons accueilli positivement la promulgation de lois plus dures contre l’esclavage au début de ce mois, spécialement les dispositions qui permettent aux organisations sans profit de déposer plainte au nom de victimes ; cependant l’engagement du gouvernement mauritanien pour mettre en œuvre ces lois reste en doute. Depuis que la Mauritanie a criminalisé l’esclavage en 2007,  le gouvernement n’a pas fourni les ressources adéquates pour le tribunal spécial chargé des poursuites relatives à l’esclavage – ainsi que stipulé dans le rapport récent rédigé par le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de l’esclavage – et seul un inculpé a été soumis à la justice. Affaiblir les organisations locales des droits de l’homme rendra aussi la mise en vigueur des lois anti-esclavage moins probable.

Enfin les Etats Unis devraient reconsidérer l’éligibilité de la Mauritanie au pacte sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique  (African Growth and Opportunity Act AGOA) sur base des droits humains.  Lors de la prochaine session de l’AGOA sur l’éligibilité de la Mauritanie, le Bureau du Représentant des Etats Unis pour le Commerce devrait consulter les organisations des droits de l’homme mauritaniennes concernant les restrictions aux droits politiques et aux libertés civiles de même que les tendances sur l’incidence de l’esclavage qui existe dans le pays.

En tant que plus proche allié et partenaire clé dans la lutte contre le terrorisme, les Etats Unis sont en position de force pour encourager le gouvernement du Président Aziz à stopper la persécution des militants anti-esclavagistes et à remplir sa promesse et ses propres engagements pour mettre un terme à l’esclavage. Ces efforts contribueraient à rendre la Mauritanie plus pluraliste et résistante et à diminuer le terrorisme et l’instabilité.


Mark P. Lagon
President de Freedom House

Co-signataires :

The Abolition Institute
Action by Christians for the Abolition of Torture (ACAT – Allemagne)
Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme (AEDH)
Anti-Slavery International
Article 19
Association des Femmes Chefs de Famille
Free the Slaves
Human Rights First
IRA – Mauritanie
IRA – USA
Robert F. Kennedy Human Rights
SOS-Esclaves
Unrepresentend Nations & Peoples Organization (UNPO)
Vivere

Les Harratines, ces oubliés de la République /Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar



Le mouvement El Hor,  fondé en mars 1978 par des intellectuels harratines, victimes eux aussi des discriminations du pouvoir « beidane », sur la base de revendications légitimes et responsables, a été vite infiltré, puis détourné par ce pouvoir d’exception, qui l’a divisé en deux tendances. Celle des opportunistes qui font de la lutte contre l’esclavage un fonds de commerce avec le pouvoir, et celle des idéalistes qui en font un fonds de commerce auprès des pays étrangers. Cette rivalité, suscitée entre ces deux mouvements, a largement contribué à la paupérisation des harratines. 

Pourtant entre ces deux tendances, il existe une élite républicaine silencieuse, constituée de cadres harratines, hommes et femmes dignes, sérieux et compétents, qui refusent l’opportunisme des uns et l’idéalisme des autres, et qui n’ont à vendre que leur propre exemple de réussite, qui leur a permis de forger un rang social beaucoup plus important que celui de leurs anciens maîtres.  Ces cadres patriotes et responsables sont les vrais défenseurs de la cause harratine. Car ils ont compris que le salut de cette catégorie sociale ne viendra que de l’Ecole et uniquement de l’Ecole.

Il y a un autre personnage providentiel, qui a particulièrement contribué à l’émancipation et à la prise de conscience des harratines, en trouvant refuge dans les vraies valeurs de l’islam sunnite libérateur et égalitaire.  Il s’agit de l’éloquent imam Mohamed OULD SIDI YAHYA.  Ce grand pédagogue a incontestablement réussi à contenir le mécontentement des anciens esclaves, suscité par les discriminations et les injustices flagrantes des régimes d’exception et intensifié par plusieurs siècles de spoliation. Il a réussi à former une autre élite, croyante, purifiée et libérée des préjugés sociaux qui servira sans aucun doute d’exemple, à toute notre société et contribuera à la paix civile indispensable au développement de notre pays et à sa survie.

Un pédagogue nommé Ould Sidi Yahya

L’ordonnance 81-234 du 9 novembre 1981 du CMSN portant abolition de l’esclavage, prononcée du bout des lèvres, sans aucune mesure d’accompagnement, suscitée par l’activisme des ONGS comme  World Vision, n’a pu survivre au puissant lobby féodal en perpétuelle renaissance, qui domine les comités militaires et leurs gouvernements, ainsi que le pouvoir politique et traditionnel. D’ailleurs, la réaction d'un grand seigneur, chef de tribu en Assaba, quelques mois après la promulgation de cette ordonnance, annonçant solennellement, la libération de plusieurs dizaines de ses esclaves, aux environs de Kiffa, vivement ovationnée par le président du CMSN et sa délégation, de passage pour l’inauguration du tronçon Kiffa-Néma,  en est une illustration et, démontre si besoin est, le caractère démagogique de cette ordonnance, qui moisit depuis sa promulgation. Les nouvelles lois n’apporteront rien de nouveau puisque le système féodal qui se nourrit des inégalités est toujours au pouvoir et se consolide.

Le pouvoir aurait pu aussi, s’il le voulait, décomplexer et transformer les nombreux féodaux consanguins des harratines, en abolitionnistes convaincus, notamment certains chérifs et émirs de mères esclaves ainsi que d’autres métis fils de nobles et de femmes esclaves. Leur charisme, leur orgueil, ainsi que leur consanguinité avec les victimes, pouvaient être exploités, positivement pour susciter leur engagement pour cette noble cause, dont l’objectif est de délivrer leurs proches parents, leur sang, de cette déshonorante et humiliante situation d’esclave, pour une meilleure harmonie nationale.

Cette ordonnance abolitionniste prévoit paradoxalement dans son article 2, une compensation au profit des maîtres au lieu des victimes, ce qui est contreproductif sachant que l’esclavage en Mauritanie, n’a aucun caractère conforme à la charia à cause de ses origines douteuses, produit des razzias ou de vol à main armée. D’ailleurs, cette traite  humiliante, des populations noires musulmanes et riveraines, contraire aux valeurs de notre sainte religion, avait provoqué le siècle dernier, l’indignation de l’érudit de Oualata, Mohamed Yahya Elwalaty, ainsi que celui de Tombouctou, Cheikh Ahmed Baba Ettimboucty, qui avaient déclaré, la prohibition de cette pratique honteuse, que les oulémas du pouvoir n’ont dénoncé qu’il y a quelques mois comme pour se moquer de la République.

En cherchant à compenser les fautifs, le CMSN avait commis la même erreur d’appréciation que les gouvernements français, non moins esclavagistes, qui, bien qu’ayant aboli l’esclavage dans les colonies conformément au décret du 27 avril 1848, ont fini par accorder une indemnité aux anciens propriétaires d’esclaves conformément au décret du 24 novembre 1849, pour contenir leur mécontentement. Ce laxisme va continuer jusqu’au 12 décembre 1905, lorsqu’un décret français réprimera définitivement la traite des esclaves dans les colonies.

Pourtant si cette compensation avait été accordée par le CMSN aux victimes de l’esclavage, celui-ci aurait été éradiqué définitivement. Sachant que ces esclaves étaient essentiellement employés dans les domaines de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche, ou comme domestiques ou ouvriers subalternes, le CMSN aurait pu les délivrer, en leur accordant des moyens de production propres à eux dans les domaines de leurs spécialités, et en leur attribuant des terres â cultiver. L’Etat aurait dû désintéresser les anciens maîtres pour leur éviter de se servir de ces terres, comme moyen de pression susceptible de perpétuer leur domination sur ces harratines nouvellement affranchis.

La peau des uns, la culture des autres

En ce qui concerne les domestiques et les ouvriers subalternes, le gouvernement aurait pu les former et leur donner du travail en les recrutant en priorité, comme soldats, agents de police, plantons ou agents de sécurité ou en leur finançant des micro-projets pour leur permettre d’obtenir des métiers leur garantissant une meilleure insertion dans les domaines commercial ou industriel, en attendant des jours meilleurs. L’Etat aurait pu accompagner ces mesures par une scolarisation obligatoire au profit de leur progéniture.

La solution que le père de la nation avait apportée au problème des NMADIS aurait pu être vulgarisée par le CMSN pour régler ce problème d’esclavage.  En effet pour mettre fin aux activités destructrices pour la faune et la flore, de ces guerriers, grands chasseurs du Dhar, le gouvernement les avait transformés en éleveurs, en leur procurant les animaux nécessaires au début des années 60, et avait procédé au recrutement de leurs jeunes dans les forces armées et de sécurité. Cette initiative a permis leur insertion dans la vie active et a mis ainsi fin définitivement à ce fléau environnemental.      

Le pouvoir d’exception a largement contribué au clivage de notre société, et au maintien de l’esclavage, en suspendant de facto l’ordonnance abolitionniste et en renforçant le pouvoir tribal que le père de la nation avait beaucoup affaibli.     Ce pouvoir tribal, arabo-berbère et négro-mauritanien, qui se nourrit du labeur, rarement rémunéré de ces esclaves, obligés par les pouvoirs publics de se résigner et de pardonner à ceux qui les ont déracinés et qui refusent toujours de les adopter, malgré plusieurs siècles de cohabitation dans un environnement régi par l’Islam sunnite.
Contrairement aux autres composantes nationales, les harratines n’ont que la Mauritanie comme patrie, ils n’ont pas de ramification dans les pays voisins. Ils sont le fruit de notre histoire, de notre géographie, de nos déviations et de nos folies. Avec la peau des uns et la culture des autres, ils forment une symbiose indispensable à la consolidation de notre unité nationale. Leur noblesse n’a pas été entamée par tous ces siècles de frustration, d’humiliation  et de mépris. Pendant tous ces temps difficiles, ils ont gardé intacts leur honneur, leur générosité, leur dignité, leur probité morale, et leur fierté.

Les harratines  sont originaires des populations négro-africaines riveraines, razziées pendant les siècles derniers par les tribus arabo- berbères et négro-africaines. Déracinés et arabisés par la force du destin, ils ont acquis au fil du temps, une nouvelle identité afro-arabe. Comme d’autres, sous d’autres cieux et dans d’autres continents, qui par la force du destin ont été déracinés, occidentalisés, christianisés ou athéisés et ont acquis une autre identité afro- euro-américaine. Débarrassés de l’hégémonisme des arabo-berbères  et de la susceptibilité des négro-mauritaniens, et guidés par une foi inébranlable, les harratines constituent incontestablement le trait d’union fondamental entre les uns et les autres, le centre de gravité de notre unité nationale et l’espoir d’un avenir radieux pour les générations futures de notre pays, pourvu qu’ils en prennent conscience.

Le sort des Matchoudos, esclaves toucouleurs et des Komes, esclaves des soninkés, les oubliés de la République et de la Liberté, qui ne figurent même pas sur l’agenda  des abolitionnistes, doit être traité sans passion avec beaucoup de sérieux et d’appréhension.  Ceux-ci étant de la même couleur et parfois portant les mêmes noms que leurs maitres donnent l’impression de vivre dans un système égalitaire, alors qu’ils sont victimes de beaucoup de discriminations dissimulées. Leurs visages portent souvent les stigmates de leurs souffrances morales et psychologiques. Spoliés, terrorisés, frustrés et privés de leur dignité, de leurs terres et parfois de leurs biens, ils subissent l’arbitraire quotidien de leurs maîtres qu’ils ne peuvent dénoncer. Certains comme les Komes, de la communauté la plus esclavagiste du pays, à savoir des soninkés du Guidimagha, souffrent de discrimination parfois même à titre posthume. Ils n’ont même pas, semble-t-il, le droit de prier dans la même mosquée que leurs maîtres et après leur mort, ils n’ont pas le droit d’être enterrés dans le même cimetière.

A suivre