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samedi 27 juillet 2019

Vidéo: « L’État mauritanien s’oppose à la libération des esclaves »


Interview du Docteur Mohamed Yahya Ould Ciré  président de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E) avec le journal Le Point Afrique: « L’État mauritanien s’oppose à la libération des esclaves »

« La Mauritanie compte un nombre d’esclaves très important. Quasiment la moitié de la Mauritanie est réduite soit directement, soit indirectement à l’esclavage, c’est une situation grave. »

Ci-dessous, les  observations finales du Comité des droits de l’homme des Nations Unies concernant l’esclavage en Mauritanie  datant le 25 juillet 2019 à propos de l’esclavage.
Le Comité reste préoccupé par :

a) La persistance de situations d’esclavage et de préjugés solidement ancrés dans certaines traditions à ce sujet ;

b) L’absence de données permettant de mesurer l’étendue de cette pratique;

c) Les difficultés rencontrées par les victimes de situations d’esclavage pour déposer plainte en vue de faire valoir leurs droits auprès des autorités policières et judiciaires, et les difficultés persistantes pour enquêter sur ces cas et poursuivre de manière efficace, indépendante et impartiale les auteurs de telles pratiques et les sanctionner de manière adéquate ;

 d) L’insuffisance des moyens alloués au fonctionnement des trois tribunaux spécialisés de Nouakchott, Nouadhibou et Néma (art. 8 et 16). 31.

L’État partie devrait :
a) Collecter des données sur l’étendue des situations d’esclavage encore existantes et intensifier sa lutte en vue d’éliminer toute survivance de telles situations, notamment en veillant à une application effective de la loi no 2015/031 ;

b) Garantir la pleine réalisation des recommandations de la Feuille de route et en évaluer régulièrement la mise en œuvre en consultation avec les populations concernées et les organismes de la société civile ;

 c) Veiller à ce que les victimes de l’esclavage puissent effectivement porter plainte sans subir aucune forme de pression et à ce que celles-ci soient enregistrées, que les enquêtes soient diligentées, les poursuites engagées et que les responsables soient condamnés à des peines proportionnelles à la gravité des faits ;

d) Doter les trois tribunaux spéciaux de Nouakchott, Nouadhibou et Néma de moyens humains et financiers adéquats pour leur bon fonctionnement.  




jeudi 11 juillet 2019

Mauritanie: Mise en garde les acteurs sociaux, politiques et la presse.


Nous constatons que des informations inexactes sont mises à la disposition de certains journalistes Mauritaniens pour les induire en erreur, mais aussi la presse étrangère depuis un certains temps, qui suivent les événements post-électoraux, c'est-à-dire les arrestations et séquestrations arbitraires de militants de l’opposition qu’a opéré le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz après l’élection présidentielle. Ces arrestations sont faites sur dénonciation calomnieuse dans le but à décourager les activistes de l’opposition.

-Ce 11 juillet  2019, s’était ouvert à Kaédi le procès de 12 militants de l’opposition toute confondue, donc ce n’était pas le procès de militants de la « Coalition Vivre Ensemble (CVE) » comme l’a fait savoir certains journalistes dans la presse. Dès le début des arrestations, la presse fait état que seuls les militants de la C.V.E de l'ex-candidat Kane Hamidou Baba sont ciblés, ce qui est loin d’être fondé.

-Deuxièmement, la direction de l‘ex-candidat à l’élection présidentielle, le député Biram Dah Abeid a dépêché Maitre Ahmed Ely pour défendre les accusés sur place avec la députée Mme Coumba Dada Kane et sa délégation pour assister au déroulement du procès.

-Troisièmement, aucune condamnation n’a été prononcée à l’égard des 12 prévenus dont 2 sont mineurs sous contrôle judiciaire, leur dossier a été renvoyé à une date ultérieure à cause d’un vice de forme.

-Quatrièmement : L’avocat va introduire une demande de mise en liberté provisoire en attendant leur jugement définitif.

Nous prions les journalistes, la société civile, l’opinion nationale et internationale d’être très vigilant aux informations qu’ils reçoivent et traitent de certaines sources promptes à la manipulation, à la désinformation en donnant des choses inexactes voire carrément infondées qui profitent à la sûreté de l’état qui divise les victimes en opérant des arrestations arbitraires. Nous condamnons fermement ces méthodes qui ne profitent pas aux victimes. Il n’est jamais bon de combattre le mensonge par un autre.

Diko Hanoune/ Militant Abolitionniste

vendredi 5 juillet 2019

Mauritanie : Témoignage des ONG de la société civile à Genève


La Mauritanie a présenté son deuxième rapport sur le pacte international relatif aux droits civils et politiques devant le Comité des droits de l’homme le 04 et 05 juillet 2019. Les experts des Nations Unies ont soulevé beaucoup de questions qui sont restées sans réponse malheureusement par la délégation Mauritanienne. Les questions liées surtout au passif humanitaire et l’esclavage n’ont pas trouvé de réponses.

-Les experts ont  mis l’accent sur l’absence des données statistiques fiables sur les victimes de l’esclavage, une situation  qui dessert plutôt la Mauritanie selon leur remarque très claire.  Il a été question pourquoi IRA Mauritanie dirigé par Biram Dah Abeid n’est pas reconnue ? La réponse du ministère de l’intérieur a  suscité la réaction  des experts et  toute la salle en disant qu’IRA-Mauritanie est une organisation à caractère ethnique, la loi l’interdit  une telle structure dans le pays. Les experts reviennent à la charge, une organisation qui défend les droits des minorités, n’est pas contraire au pacte signé par la Mauritanie. Les minorités ont droit de s’organiser pour se défendre.

-Le cas du jeune Lamine Manghane a été soulevé, les parents attendent toujours que  justice leurs soit rendue. La réponse du ministère de la justice était tout simple invraisemblable, à savoir que le procureur de la république a classé l’affaire sans suite comme s’il s’agissait d’une banale affaire d’un vol à l’étalage. Les experts ont rappelé à la délégation Mauritanienne qu’un procureur ne peut classer une affaire criminelle sans rendre justice. Mieux, toute la Mauritanie sait que le jeune Manghane a été tué par un gendarme à bout portant à Maghama lors d’une manifestation contre l’enrôlement biométrique discriminatoire.
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-Sur le cas d’Abdallahi Salem Ould Yali arrêté suite aux poèmes qu’il diffusait sur les réseaux sociaux  dénonçant la discrimination et l’exclusion des Haratine, la direction de la sureté de l’état a répondu, c’était une incitation à la haine raciale.

-Sur l’abrogation de la loi d’amnistie des criminels entre 1989 et 1992, la question a été posée, pourquoi l’état  ne soumet pas le débat aux actuels représentants du peuple à l’assemblée nationale comme cela  a été le cas au moment de son adoption?

- L’absence des statistiques qui déterminent la représentativité des ethnies noires: Haratine, Haalpoular, Soninké, Wolof a été soulevée. Les Haratine sont sous représentés dans les nominations au vu leur proportion démographique ainsi que les autres communautés noires.

La liste des représentants des ONG de la société civile :
Sarr Mamadou (FONAD)
Aminetou Mint El-Moctar (AFCF)
Maitre Fatimata MBaye (AMDH)
Kane Mamadou (Cadre pour les rescapés  Mauritaniens en France )
Diko Hanoune (A.H.M.E et IRA)
Sy Mohamadou (Auteur livre Enfer Inal)
Alexis Thiry (MENA Righs Group))
Anti-Slavery/ SOS-Esclaves Mauritanie
Mme Kadia Sow
Mme Diarry Toumbou
Mme Kadia Bâ
M. Oumar Alassane Bâ 










mardi 2 juillet 2019

Mauritanie : Diallo Mamadou Bathia président du Conseil Constitutionnel justifie la fraude de l’élection présidentielle

Lors de la conférence de presse, le responsable des opérations électorales au sein de la campagne du candidat Biram Dah Abeid a passé en revue des exemples des "violations" qu'ils ont relevées. "Nous avons reçu certains PV avec un taux de participation à 100%, ce qui a attiré notre attention. Nous nous sommes dits qu'au lieu de vérifier nos PV, il serait plus pertinent de vérifier la base de données publiée par la Commission électorale et de l'étudier en profondeur".

« Le responsable a ajouté que la recherche a révélé que 11 bureaux présentent un taux de participation supérieur à 100%. Or, remarque-t-il, "dans ces bureaux, Ould Ghazouani a recueilli 93% des suffrages", ajoutant que l'approfondissement de la recherche a conduit à la découverte de 455 bureaux de vote où le taux de participation dépasse 90%, affirmant que "ces bureaux ne se situent pas dans les capitales régionales, mais sont dispersés à travers la Mauritanie et dans des zones isolées et difficiles."

Il a souligné dans sa présentation que "le nombre total des votants dans ces bureaux est de 90.844 électeurs. Ould Ghazouani a obtenu 97% de ce nombre, avec une moyenne de plus de 95% au niveau de chaque bureau", soulignant que les électeurs de ces bureaux «représentent 10% du total des effectifs des électeurs mauritaniens". "Ce qui a permis à Ould Ghazzouani d'obtenir plus de 18% du pourcentage en sa possession, suivant les chiffres annoncés par la CENI". 

L’expert cite l’exemple de Gleib Ndour, de Cheggatt et d’El Beled El Amine. Il poursuit que, au cas où les résultats de ces bureaux seraient annulés, Ould Ghazouani aurait 41% des suffrages. "Si nous considérons que ces bureaux ne seront pas annulés, en appliquant le pourcentage de participation annoncé par la Commission qui est de 62%, Ould Ghazouani obtiendrait 48,5%", c’est-à-dire qu’il ne passerait pas au premier tour. »

 Diallo Mamadou Bathia  nous  révèle au grand jour, à notre grand dam, ce lundi 01 juillet 2019, que ce sont les fonctionnaires « missionnés » à l’intérieur qui étaient chargés du bourrage légal des urnes en faveur du candidat Ghazouani. Ils avaient droit de voter partout, comme ils le souhaitaient sans contrôle. De toute façon, une procuration est donnée à un individu  qui doit accomplir le vote à votre place dans le bureau ou vous étiez inscrit normalement. On ne fait pas une procuration pour soi-même, c’est du jamais vu ni entendu et juridiquement invalide. Les explications du président du Conseil Constitutionnel sont  étranges, restent peu convaincantes.  C’est plutôt l’officialisation du bourrage des urnes par l’état qu’il nous a informé.

Le Conseil Constitutionnel Mauritanien : « Le Conseil Constitutionnel comprend six (6) membres, dont le mandat dure neuf (9) ans et n'est renouvelable. Ils ne peuvent appartenir aux instances dirigeantes des partis politiques. Ils jouissent de l'immunité parlementaire. Les décisions du Conseil Constitutionnel sont revêtues de l'autorité de la chose jugée. Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et toutes les autorités administratives et juridictionnelles. »

Diallo Mamadou Bathia a occupé le poste de ministre de la Défense d’août 2014 à octobre 2018 et a dirigé la réforme du parti majoritaire, l’Union pour la République (UPR) principal soutien au candidat El-Ghazouani, à partir du printemps 2018.

Mohamed Mahmoud Ould Sidigh y représente la principale formation d’opposition, le parti islamiste Tawassoul,  désigné par le chef de l’État durant la campagne législative de septembre 2018. Haimout Ba, juriste, enseignant à l’Université de Rouen, y siège en tant que membre du parti le plus à gauche sur l’échiquier politique mauritanien, l’Union des forces de progrès (UFP). Voila la parenthèse des membres d’un Conseil Constitutionnel qui ne devraient appartenir à aucun parti politique. Tout est faux en Mauritanie. Dommage!