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mercredi 31 octobre 2012

Parution de livre

Cet ouvrage propose une étude de grande envergure, première du genre, sur la mémoire et le souvenir de l’esclavage. En analysant les débats politiques et académiques des vingt dernières années, l’auteur dégage deux approches : celle du soupçon politique (victimisation, instrumentalisation, surenchère) et celle du doute anthropologique (fragilité, absence, vide). Ayant établi ce constat, Christine Chivallon part alors à la recherche des traces du souvenir de l’esclavage, ainsi que des témoins qui les transmettent, pour comprendre la teneur des expressions mémorielles issues de l’expérience esclavagiste.
 
L’étude de l’Insurrection du sud, qui a opposé, à la Martinique, anciens maîtres et anciens esclaves, en 1870, au moment de l’instauration de la Troisième République, forme le pivot de ce parcours. Elle permet de reconstituer une scène primordiale de violence et d’en trouver les expressions transmises au sein des descendants des insurgés, témoins d’aujourd’hui. L’approche de cet évènement fondateur fournit l’occasion d’aller bien au-delà de la découverte de récits de mémoire minorés pour explorer les différentes manières de transmettre, de s’emparer ou « d’incorporer » le passé, dans un contexte (post)colonial, formé dans la double matrice de l’esclavage et de la République.
Pourtant, cette recherche dépasse largement le cadre empirique de la Martinique, en établissant des connaissances sur la Caraïbe et en construisant des interprétations théoriques, autant sur les faits de mémoire que sur les expériences historiques liées aux conditions coloniales esclavagistes et à leurs devenirs.
 
Christine Chivallon est directrice de recherche au LAM-CNRS (Sciences Po Bordeaux, Université de Bordeaux), anthropologue et géographe, auteur d’ouvrages et de nombreux articles portant sur les sociétés de la Caraïbe et les questions de la construction identitaire.
 
KARTHALA - CIRESC
ISBN : 978-2-8111-0689-8 (16 x 24 cm) - 624 p. - 36 €

La COORDINATION DE LA JEUNESSE HARATINE (C J H)



 
Note d’alerte N° 001
Le samedi 13 octobre 2012, le président Mohamed Ould Abdel Aziz fut atteint  par des balles que le milieu officiel qualifie de balles intimes, d’où son évacuation  en France pour soin. Et que voila des  jours passent et des rumeurs de natures non rassurantes se propagent littéralement à travers tout le pays quant sur  l’état de santé du Président, cette situation d’incertitude et  de vide de gouvernance politique suscite un certain nombre de questions  qui méritent des réponses  afin que la vie existentielle du pays ne soit pas hypothéqué, et pour  que nous puissions poser les fondements d’un Etat nation juste et démocratique , national et non nationalitaire comme l’a été toujours la Mauritanie  de l’indépendance à nos jours.
La COORDINATION fait remarquer que tous les pouvoirs qui se sont succédés qu’ils soient militaires ou civiles n’ont fait vivre aux Hratins que le  martyr, la douleur, le mépris, la détresse et  l’esclavage. Ces pouvoirs ont toujours par une volonté délibérée  et intentionnée germé et développé un système raciste de dominance d’ethno-classe- bourgeoisie-raciale Beydano berbère au détriment des Hratins et des négro-mauritaniens qui sont complètement exclus de la gestion de la chose publique, et les chiffres en ce sens sont éloquent :
Sur plus de 160 diplomates (ambassadeurs, consuls, attachés culturels et miliaires etc..) où beaucoup n’ont de formation diplomante que leur appartenance tribale ou clanique, les haratine excédent pas 6,
Sur Les 40 ministres et rang de ministre : 4 hratin ,
 Sur tous les secrétaires ministériels : 1 haratine,
Sur les 54 Préfets :  4 hratin,
Sur les 13 wali : 1 Hartani
Sur les centaines d’hommes d’affaires enrichis illicitement de la vente de drogue, du blanchiment d’argent et du  détournement des crédits maritimes et agricoles aucun Hartani  etc… etc…
Depuis toujours la minorité dominante soutenue par les pouvoirs politiques s’est appropriée injustement des leviers économiques et militaires avec tout ce qui s’en suit comme privilège moral et matériel considérant la Mauritanie comme une vache laitière privée léguant au calendrier grec l’intérêt supérieur de la nation d’où l’extrême déliquescence de la Mauritanie malgré l’abondance des richesse et 52 ans d’existence  . 
La COORDINATION DE LA JEUNESSE  HARATINE, tout en regrettant  l’attentat contre Mohamed Ould Abdel Aziz nonobstant son attitude caractérisée par la condescendance contre les hratins ; la négation et le déni de l’esclavage, prévient les citoyens du danger qui guette la Mauritanie du fait de l’obstination des détenteurs du pouvoir réel  de la privation des autres composantes notamment Hratin de leurs  droits même les plus élémentaires, et demande une refonte totale du mode de gouvernance sociale, économique, militaire , politique et réclame des généraux dans l’armée nationale.
La COORDINATION DE LA JEUNESSE  E HARATINE, réitère son engagement de continuer la lutte  sans compromis ni compromission jusqu’ la déconstruction du système oppresseur et non égalitaire.
NOUAKCHOTT, LE 30-10-2012

mardi 30 octobre 2012

Sit-in 30 10 2012 DEVANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL


 Note d'information

IRA – Mauritanie a organisé ce matin un sit in devant les bureau du conseil constitutionnel pour poser une question tout à fait d'actualité, à savoir : qui gouverne la Mauritanie ? et pour réclamer le droit des mauritaniens à l'information par rapport à la santé du président.
En prenant la parole devant les journalistes le Vice président de L'IRA, Brahim Bilal  EBEID à dit que IRA réclame un changement radical et non un système maure par un système maure, mais il faut que l'on adopte le système des quotas; les Hratin font plus de 50% de la population et ils doivent avoir un quota correspondant a ce poids… il n'est plus acceptable de voir un gouvernement de 30 ministres dont plus 20  maures
Compte rendu du porte parole de IRA--------------------

 Mr. OULD IMIJINE, Oubeid
writer and journalist
Twitter:@OuldImijine
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http://www.facebook.com/oubeid.imijine

UN escroc futur Ambassadeur de la Mauritanie en France Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khalil....



UN escroc futur Ambassadeur de la Mauritanie en France Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khalil a un dossier d’escroquerie à la sécurité sociale française sur le dos. L’actionnaire principal du site cridem aura forte à faire avec le système social français alors que tous les jours, l’état mauritanien accuse la diaspora de bénéficier des largesses du système social en France. Nous voila bien servi par l’’homme à l’ascension fulgurante (de simple conseiller oublié à Paris, il devient ambassadeur en Jordanie, puis éminence matière grise du chef de l’Etat-  le faux général président de la république bananière), Il était l’ambassadeur de la Mauritanie à Bruxelles, il vient  d’être muté à Paris récemment. C’est l’homme de confiance du faux général  président de la Mauritanie. Il faut nous aider à sensibiliser l’état français sur son cas, la sécurité sociale doit ré-ouvrir son dossier pour qu’une enquête  soit menée sur son cas surtout comment la France peut elle accréditer un homme qui est coupable d’escroquerie à la sécurité sociale française en déficit à cause des fraudeurs aux cols blancs  « diplomates »? 

 Notre enquête, espérant son dossier va être ouvert inchallah, on verra qui triche et ment….

« UN FRAUDEUR À LA SÉCURITÉ SOCIALE NOMMÉ AMBASSADEUR DE MAURITANIE EN FRANCE.
Le Président mauritanien vient de nommer son très controversé beau fils, Ambassadeur de Mauritanie en France. Après l’avoir gratifié d’autres postes importants du fait du mérite conjugal, sa nomination en France aurait pu se passer de commentaires si l’individu ne s’était pas illustré quelques années plus tôt, à travers des pratiques frauduleuses à l’assurance maladie en France.
En effet, le nouvel ambassadeur, alors en poste à l’Unesco (2005-2006) avait simulé un divorce avec de faux certificats de divorce à l’appui, pour faire bénéficier son épouse mint abdel khahar et son enfant hayatt mint mohamed mahmoud d’une prise en charge totale par la Sécurité sociale en France. Cette prise en charge concernait une lourde pathologie dont le coût de suivi pourrait s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros. Dans cette manœuvre frauduleuse, son épouse, pour la circonstance avait été virtuellement domiciliée aux Muraux alors qu’elle vivait régulièrement avec son époux (l’Ambassadeur) à Levallois Perret.
Un homme qui a fait autant de fausses déclarations et d’autres irrégularités visant à obtenir des prestations d'aide sociale, et qui a posé des actes de manière intentionnelle ayant pour effet de causer un préjudice aux finances publiques, n’est pas digne d’être accrédité en France en qualité d’Ambassadeur.
Cette information doit permettre d’engager l’action publique en vue de mettre à nu l’escroquerie manifeste à la sécurité sociale, le faux et l’usage de faux et en tirer les conséquences judiciaires qui s’imposent.
La France ne peut et ne doit pas accepter d’accréditer un tel profil d’escroc en qualité d’ambassadeur sur son sol. »


Diko hanoune

La Mauritanie depuis le 13 Octobre 2012 ce que je pense aujourd’hui




Chacun agit à sa manière ;
mais votre Seigneur connaît parfaitement
celui qui est le mieux dirigé dans le chemin droit.

Le voyage nocturne 84


Pensées sans ordre, mais que je crois bon d’écrire – avec comme toujours la mise en place et les évidences de certitudes, de blancs à remplir, de conjectures que produit le mouvement de l’écriture s’appliquant à quelque sujet que ce soit – surtout parce que le moment actuel est fugace. Avec comme principale inconnue, pouvant se dissiper d’une heure à l’autre : sa durée. Déjà plus de quinze jours. Fugace mais révélateur de structures subies et dévelopées depuis près de trente-cinq ans.

Le moment tant attendu par les opposants, tant redouté par ceux qu’il faut plutôt appeler les ralliés à Mohamed Ould Abdel Aziz que ses soutiens, car tout s’est fait par ralliement dès le début de la matinée du mercredi 6 Août 2008 (y compris celui du représentant de la France en quelques quinze jours-trois semaines de cet été-là au rebours des premières condamnations prononcées par l’Elysée-même)… ralliés de 2008, de 2009, de 2010 et même de 2011 : les « dialoguistes »… s’est donc produit, exactement comme escompté. C’est-à-dire soudainement, imprévisiblement et il est d’une nature extra-ordinaire. Ni putsch interne aux forces de sécurité ou ouevre de quelques exclus de l’armée, ni action de l’extérieur : AQMI ou autres, ni démonstration irrépressible de plein air, ni engrenage d’une répression débordant tout, ni contestation globale d’une personnalité et d’un système politique. Ces scenarii, la Mauritanie les a tous connus : coups ou tentatives de coup du 10 Juillet 1978, du 6 Avril 1979, du 12 Décembre 1984, du 28 Octobre 1987, du 8 Juin 2003, du 3 Août 2005, du 6 Août 2008 et mouvement du 25 Février 2011.

J’ai lu et relu au début de cet été un récit limpide et fin sur une Mauritanie contestant sa capitale, pleurant ses démocraties du campement et se donnant pour chantres, prophètes et justiciers une jeune fille bafouée et un homme entre deux âges guettant chacun puis ensemble, presqu’au bord de l’oécan, un colonel suborneur et cupide. La mort et le châtiment arrivent par d’autres – par Dieu ? – dans ce texte qui fait honneur à la francophonie d’une Mauritanie se sachant arabe mais concédant une admiration sans pareille pour une ancienne métropole qui le mérita antan. C’est à paraître, mais cela vient de se réaliser en actualité nationale puisqu’il semble acquis que l’attentat, le crime punit non le politique mais la personne pour inconduite. Quoi de pire et quoi de plus inattendu ? Ce qu’admet d’emblée la thèse même officielle : une fusillade hors normes et codes, des sécuritaires ne reconnaissant pas leur chef et le prenant pour cible. Alors pourquoi ? règlement de compte ! Logique du cynisme, la vie privée l’emporte sur la fonction publique.

L’affaire du 13 Octobre et son traitement en communication – ou en déni de communication – depuis qu’elle a eu lieu, révèle ce qui se savait mais laissait perplexe. Comment se maintenait ce régime – né illégitimement, consolidé par sa durée plus que par des élections présidentielles contestées à leur moment, le 18 Juillet 2009, reportées pour les renouvellements parlementaires et municipaux jusqu’à présent depuis les lois étonnantes du 12 Avril 2012 ? et pourtant insensible à tout : scandales de la corruption, désertion des soutiens financiers de la première heure, équipées militaires au mépris du droit international et d’un voisin en osmose ethnique et économique millénaire. Un régime sans soutien qu’un bataillon prétorien ? la réponse est courte. Sera-t-elle donnée par l’historique du parcours et des réseaux de Mohamed Ould Abdel Aziz, natif de Louga, mécanicien de garage automobile puis modeste agent du budget de l’Etat, mis à l’école interarmes d’Atar sans véritable scolarité antérieure par le jeune patron des renseignements des années de braise, inventeur et organisateur de ce fameux bataillon destiné à faire pièce à l’armée régulière et donc devenu par le fait faiseur de rois ? Pas sûr, car ce n’est pas Mohamed Ould Abdel Aziz qui est ici révélé mais une constante de la vie politique mauritanienne : le pouvoir politique tient à très peu. Les Français conquirent et tinrent la Mauritanie avec très peu de ressources humaines métropolitaines ou des territoires voisins. Moktar Ould Daddah comme chacun des commandants de cercle de son époque régna sans armes et davantage par le charme et la personnalité que par la force. Les coups militaires ont – les uns – été déjoués avec pas dix morts, dont certains étaient de purs assassinats perpétrés dans le camp censément agressé, et – les autres – réussi sans usage des armes. Le fait acquis vaut donc loi ?

Avec le recul et même très vite dans son cours, il apparut que le régime de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya avait plusieurs assises : le tribalisme, une réelle appréhension de l’ethnicisme, le renseignement. Des forces aussi : l’homme fort d’alors était patriote et personnellement intègre, ce qui fit des ralliements sincères dans les toutes premières années. Et la faiblesse de tout régime militaire : une forme fruste de la pratique politique, une obsession du complôt, un embarras devant l’évolution sociale du pays en ne discernant qu’un seul remède, l’équipement collectif et individuel : l’alphabétisation, enfin une ignorance totale de l’état de droit. Mais il a duré, à quelques mois près, presque autant que le régime fondateur de Moktar Ould Daddah. Le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, plus que tous ses prédécesseurs, a méjugé les personnes et a fait jouer les ressorts de la finance. Les systèmes autoritaires ont dévoyé la mémoire nationale, fait oublier aux Mauritaniens les constituants de leur fondation en tant que nation et Etat, empêché chacune des évolutions institutionnelles possibles que recélaient la pratique puis le legs de Moktar Ould Daddah, y compris des solutions pérennes pour le grand ouest saharien. La Mauritanie a cependant tenu. Aujourd’hui, le pays n’est pas en question, son identité plus aisée à ressentir même par un étranger, qu’à énoncer même par un national est certaine. Le choix du futur, puis de l’avenir est libre de contraintes extérieures et intérieures.

Le moment présent est pourtant très difficile parce qu’aucune issue n’a été organisée au préalable. Les agents du destin – anonymes ou paradoxalement impunis – ne commandent que la mort privée de leur cible, nullement le devenir national. Les présidents de la République et du Sénat sont ensemble à l’étranger et il n’est pas communiqué sur leur état de santé respectid : la Constitution (articles 40 et 41) n’a pas prévu ce cumul de défaillances. Les acteurs des décisions à prendre sont donc de fait et peuvent se distribuer en trois classes : 1° les éléments civils du pouvoir en place (Premier ministre, Conseil constitutionnel, conseil des ministres, parlementaires, cadres du parti présidentiel, noria des mouvements politiques ralliés à Mohamed Ould Abdel Aziz), 2° l’armée (non compris le BASEP puisque le grand absent en avait gardé le commandement personnel) sur laquelle semble seul avoir prise l’actuel chef d’état-major national, le général El Ghazaouani, à l’exclusion des colonels hors cadre qui se sont alliés à l’opposition : Ely Ould Mohamed Vall et Abderrahmane Ould Boubakar, 3° la Coordination de l’opposition démocratique dont la présidence tournante est assurée actuellement par le commandant Salah Ould Hannenah, personnalité principale de la tentative très violente de 2003, et aux réunions de laquelle manquent Ahmed Ould Daddah et Ahmed Ould Sidi Baba, vétérans de la politique mauritanienne depuis les années fondatrices de Moktar Ould Daddah.

Comment faire se rencontrer puis s’entendre ces trois groupes ? C’est la difficulté car la copie à rédiger est de dispositif simple. Qu’il s’agisse d’une énième transition dite démocratique faisant table rase des ruines de la façade d’un pouvoir exclusivement personnel, ou d’approcher le plus possible la règle constitutionelle même si sa lettre est – par accident et coincidence – inapplicable, il faut certainement former un gouvernement de consensus national, certainement établir le processus électoral de la révision des recensements et listes électoraux aux garanties de ses bons déroulement et dépouillement, certainement pourvoir aux affaires courantes dont la moindre n’est pas la probable guerre au nord du Mali.

Apparemment, l’armée dans son ensemble, si tant est qu’elle en forme un et que celui-ci soit vraiment connu et des civils et des observateurs étrangers, et son chef, compagnon indéfectible de l’homme fort, le blessé par balles dans la soirée du samedi 13 Octobre 2012 – cette armée et ce chef ne veulent pas perpétuer collectivement le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz ou lui désigner un successeur. C’est la seule donnée à peu près acquise aujourd’hui, puisque l’empêchement du président élu il y a trois ans, le pustchiste d’il y a quatre ans, n’est toujours pas reconnu, même par un communiqué officiel ouvrant la voie aux procédures constituruionnelles. Puisque la Coordination de l’opposition démocratique n’a aucune unanimité, même sur la convocation d’une manifestation de plein air le jeudi 1er Novembre à seule fin de réclamer des nouvelles du blessé. Puisque le Premier ministre, le gouvernement, le Parlement n’ont pas eu depuis trois ans de mouvement propre. Théâtre d’ombres et de muets ? Non, car il semble que chacun des groupes ou éléments du jeu est lui-même divisé en de multiples avis et ambitions.

Alternative, me semble-t-il.

Un jeu redevenant classique entre personnages et rôles déjà éprouvés. Le Comité ou le Conseil militaire formé par la « haute hiérarchie » de l’armée. Des vétérans de la compétition politique : Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheir, depuis 1991 au moins. Des émergents depuis une bonne dizaine d’années, principalement : Mohamed Ould Mouloud et Jamil Ould Mansour, personnalités fortes, de culture propre et de représentativité plus large qu’eux-mêmes, la dialectique progressiste, les solidarités islamistes. Des arbitres possibles pour le temps d’une mise en place limitée à un scrutin renouvelant toutes les institutions électives : l’ancien président du prédédent Conseil militaire, Ely Ould Mohamed Vall ; l’ancien chef d’état-major Abderrahmane Ould Boubacar ; l’ancien Premier ministre de 1992 et de 2005 Sid Mohamed Ould Boubacar, cousin du prédédent. Personne ne s’imposant de soi-même dans l’opinion publique ou dans le consensus des forces militaires et civiles, l’inconnu ou quelqu’un du second rang peut soudainement arriver selon l’urgence ou au contraire par la perpétuation du vide apparent de ces semaines-ci.

L’inconnu – en dénominateur commun laborieux – à défaut de trop vieux et habituels candidats ? ou de trop jeunes champions ? 

Pour ma part, je crois que toutes les forces démocratiques et l’armée peuvent administrer au pays une décisive démonstration de l’illégitimité et de l’inefficacité à terme des coups et des dictatures militaires – défroquées ou pas – en confiant à l’élu du 25 Mars 2007, renversé le 6 Août 2008 et sacrifié, avec une triste unanimité, le 1er Juin 2009, à Dakar sous dictée étrangère, la charge d’incarner le moment et le mouvement d’une refondation. Le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi est forcément désintéressé, il ne candidate plus à rien, il est l’opportunité nationale de renouer symboliquement et pratiquement avec le souhait et le rêve de 2005-2007. Présidant un conseil des ministres formé consensuellement entre tous les mouvements politiques et les forces armées, garantissant l’équité et la transparence des nominations et des scrutins nécessaires, inspirant la reprise du traitement des grands dossiers nationaux qui avaient été ouverts en 2007 (l’humanitaire, les réfugiés, l’éradication de l’esclavage), le si noble démissionnaire du 26 Juin 2009 peut signifier dans l’histoire nationale et pour les partenaires étrangers le retour de la Mauritanie à elle-même et à ses fondamentaux. La France qui ne fut pas étrangère à la légitimation du putschiste, se grandira en considérant cette opportunité.

Le pays est nu, ses institutions publiques sont inadaptées, ses forces de sécurité ont été trop souvent dévoyées. Il ne sera réorienté et gouverné pour son bien et à l’avantage de ses partenaires extra-africains comme de ses voisins en Afrique de l’Ouest et au Maghreb que si – cinquante ans et plus après Moktar Ould Daddah – il produit à nouveau, très simplement, un homme ou une femme… incarnant les vertus nationales, bien plus qu’un modèle de gouvernement. La démocratie n’est pas affaire de textes, elle est dans le tempérament et l’éthique personnels de celles et ceux qu’elle porte au pouvoir. La Mauritanie l’a déjà expérimenté – positivement de 1957 à 1978 et a contrario depuis. La démocratie se sabote dans son exercice toujours inexpérimenté à ses débuts – exemple dramatique dont beaucoup furent très factuellement responsables en 2007-2008 – et la dictature se renverse d’elle-même parce qu’elle n’a d’esprit, de ressort que les circonstances l’établissant et la renversant.

J’ai confiance dans l’issue, j’en souhaite précisément une et j’en connais les thèmes et nécessaires, mais je ne sais ni les formes ni les étapes.

Au lendemain de l’Aïd – si fort symbole de toute conversion – comment ne pas prier pour un pays si aimé, attirant et humainement si riche ?

Mon Seigneur !
Fais-moi entrer d’une entrée conforme à la justice,
fais-moi sortir d’une sortie conforme à la justice.
Accorde-moi, de ta part, une autorité qui me protège.

Le voyage nocturne 80                                                                                                            
Bertrand Fessard de Foucault
alias Ould Kaïge
mardi 30 Octobre 2012