Interview de Youba Dianka, membre militant de l’organisation contre la violation des droits humains (OCVIDH)
Le président mauritanien, Mohamed Ould
Abdel Aziz, blessé par balles ce samedi 13 octobre, est arrivé à Paris
et a été hospitalisé à l’hôpital militaire de Percy, dans les
Hauts-de-Seine. Un officiel mauritanien parle de tir par erreur d’une
unité de l’armée. Selon nos informations, il pourrait s’agir d’un
règlement de compte au sein de l’armée. Interview de Youba Dianka,
membre militant de l’organisation contre la violation des droits humains
(OCVIDH), qui n’exclut pas l’hypothèse d’une supercherie fomentée par
l’armée pour faire oublier le malaise qui règne dans le pays.
Afrik.com : Que pensez-vous de la blessure par balles du président Mohamed Ould Abdel Aziz ?
Youba Dianka : C’est mystérieux. C’est vrai qu’il a été blessé par balles. Selon la presse, cela ferait suite à un tir d’une unité de l’armée. J’ai, personnellement, des doutes. Car le scénario ne me convainc pas. On dit qu’il a été blessé, pour autant, il a quand même pu conduire sa voiture, converser au téléphone avant de céder le volant. Il y a une zone d’ombre à éclaircir. Il s’agit peut-être d’un complot de l’armée pour détourner l’opinion publique des réalités du pays.
Afrik.com : Actuellement, quelles sont les réalités de la Mauritanie ?
Youba Dianka : La vie est difficile. La Mauritanie n’est pas du tout une démocratie. Tous les Mauritaniens n’ont pas les mêmes droits. Les richesses ne sont pas partagées. Pourtant, la Mauritanie est un pays riche. Même au sein de l’armée, seuls les hauts gradés se partagent les richesses. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Peut-être aussi que c’est une faction de l’armée qui est à l’origine de cette attaque par balles dont a été victime le président.
Afrik.com : Le pays est-il frappé en ce moment par un conflit social ?
Youba Dianka : L’opposition prévoyait d’organiser plusieurs manifestations, pour notamment demander le départ du président. C’est pour cela que, je me demande si cette blessure par balles du président n’est pas une stratégie fomentée par l’armée. La plupart des partis de l’opposition appellent, désormais, au calme et espèrent le rétablissement de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Afrik.com : Pourquoi l’opposition politique réclame-t-elle la démission du président ?
Youba Dianka : Mohamed Ould Abdel Aziz n’a résolu aucun problème. L’opposition n’a aucun droit. Les élections municipales et sénatoriales n’ont pas eu lieu. Tout cela, soi-disant à cause d’un problème au niveau du fichier électoral qui ne serait pas à jour. Or, quand bien même il serait opérationnel, tout le monde ne pourrait pas se recenser, surtout pas les Noirs. Il est, néanmoins, possible d’organiser les élections avec l’ancien fichier électoral ; les électeurs pourraient ainsi utiliser les anciennes pièces d’identité.
Afrik.com : Comment évolue la situation des Noirs en Mauritanie ?
Youba Dianka : Le problème n’est pas réglé. L’Etat ne s’est pas penché dessus. Des milliers de personnes sont tuées. Cela ne préoccupe personne. Les autorités parlent d’indemnisation et de réconciliation, sans chercher les coupables pour les traduire en justice. Les victimes ne peuvent pas pardonner, sans savoir qui a commandité ces meurtres ni qui sont les meurtriers. Le mieux serait de transposer la réconciliation (post-Apartheid) mise en place en Afrique du Sud, en Mauritanie.
Afrik.com : Quelles sont les revendications de l’organisation contre la violation des droits humains ?
Youba Dianka : Elles n’ont pas changé. Nous demandons à vivre dignement dans notre pays, bénéficier des droits élémentaires : à la vie, la circulation, la parole, et au partage des richesses. Nous n’en demandons pas plus. Nous sommes prêts à pardonner mais il faut d’abord que justice soit faite.
Youba Dianka : C’est mystérieux. C’est vrai qu’il a été blessé par balles. Selon la presse, cela ferait suite à un tir d’une unité de l’armée. J’ai, personnellement, des doutes. Car le scénario ne me convainc pas. On dit qu’il a été blessé, pour autant, il a quand même pu conduire sa voiture, converser au téléphone avant de céder le volant. Il y a une zone d’ombre à éclaircir. Il s’agit peut-être d’un complot de l’armée pour détourner l’opinion publique des réalités du pays.
Afrik.com : Actuellement, quelles sont les réalités de la Mauritanie ?
Youba Dianka : La vie est difficile. La Mauritanie n’est pas du tout une démocratie. Tous les Mauritaniens n’ont pas les mêmes droits. Les richesses ne sont pas partagées. Pourtant, la Mauritanie est un pays riche. Même au sein de l’armée, seuls les hauts gradés se partagent les richesses. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Peut-être aussi que c’est une faction de l’armée qui est à l’origine de cette attaque par balles dont a été victime le président.
Afrik.com : Le pays est-il frappé en ce moment par un conflit social ?
Youba Dianka : L’opposition prévoyait d’organiser plusieurs manifestations, pour notamment demander le départ du président. C’est pour cela que, je me demande si cette blessure par balles du président n’est pas une stratégie fomentée par l’armée. La plupart des partis de l’opposition appellent, désormais, au calme et espèrent le rétablissement de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Afrik.com : Pourquoi l’opposition politique réclame-t-elle la démission du président ?
Youba Dianka : Mohamed Ould Abdel Aziz n’a résolu aucun problème. L’opposition n’a aucun droit. Les élections municipales et sénatoriales n’ont pas eu lieu. Tout cela, soi-disant à cause d’un problème au niveau du fichier électoral qui ne serait pas à jour. Or, quand bien même il serait opérationnel, tout le monde ne pourrait pas se recenser, surtout pas les Noirs. Il est, néanmoins, possible d’organiser les élections avec l’ancien fichier électoral ; les électeurs pourraient ainsi utiliser les anciennes pièces d’identité.
Afrik.com : Comment évolue la situation des Noirs en Mauritanie ?
Youba Dianka : Le problème n’est pas réglé. L’Etat ne s’est pas penché dessus. Des milliers de personnes sont tuées. Cela ne préoccupe personne. Les autorités parlent d’indemnisation et de réconciliation, sans chercher les coupables pour les traduire en justice. Les victimes ne peuvent pas pardonner, sans savoir qui a commandité ces meurtres ni qui sont les meurtriers. Le mieux serait de transposer la réconciliation (post-Apartheid) mise en place en Afrique du Sud, en Mauritanie.
Afrik.com : Quelles sont les revendications de l’organisation contre la violation des droits humains ?
Youba Dianka : Elles n’ont pas changé. Nous demandons à vivre dignement dans notre pays, bénéficier des droits élémentaires : à la vie, la circulation, la parole, et au partage des richesses. Nous n’en demandons pas plus. Nous sommes prêts à pardonner mais il faut d’abord que justice soit faite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire