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lundi 20 février 2012

La main du pouvoir va- t- elle briser l’IRA ?


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Le pouvoir a usé d’une tactique bien connue en Mauritanie pour tenter de diviser l’initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie.Ce mouvement qui, en de courtes années seulement s’est taillé une large place en Mauritanie et une réputation internationale qui ont valu à son leader Birame Ould Dah d’un côté une grande sympathie dans les milieux déshérité des couches Haratin et de l’autre une haine des cercles conservateurs et un acharnement de la part d’un pouvoir ulcéré par les dénonciations permanentes des pratiques esclavagistes.
IRA s’est lancée dans la bataille sachant que les conditions sont dures pour affronter un phénomène social fortement enraciné et qui prend appui avec des réseaux politico- féodaux suffisamment outillés pour contrecarrer les actions de cette organisation. Au départ il fallait tolérer les « errances » de Birame, feindre même de l’ignorer. La stratégie s’est révélée nulle face à la montée en puissance du discours pourfendeur nourri d’une verve révolutionnaire qui n’a cessé de séduire des jeunes longtemps à la recherche de leaders courageux. Les dénonciations prenaient sources sur des révélations de cas d’esclavages avérés avec des preuves tangibles devenant ainsi un cas se-tête pour le pouvoir de Ould Abdel Aziz qui venait de vivre ses premiers revers. Chemin faisant , la lutte de i’IRA sera prise très au sérieux par ceux –là qui croyaient à l’amateurisme d’un certain jeune qui a fait un passage dans la plus vieille organisation de lutte contre l’esclavage SOS-esclave dirigée par le dinosaure politique Boubacar Ould messaoud. C’est sans compter avec l’élan de solidarité des communautés frustrées qui s’est vite formé autour de l’IRA. La cause valait bien la peine pour tous ceux qui réclamaient une justice politique et sociale d’adhérer au projet de l’IRA pressenti par les partisans d’une Mauritanie monocolore comme un redoutable cadre fédérateur des couches opprimés du pays. C’est ce que Birame a compris pour se lancer sur tous les fronts en ratissant large dans la thématique revendicatrice : passif humanitaire, enrôlement, mouvements estudiantins. Son voyage à Inal lors du 51ème anniversaire de l’indépendance que lui, les familles des victimes ainsi que d’autres mouvements politiques ont consacré un deuil sur les tombes de 28 martyres militaires noirs exécutés en 1991 dans ces lieux. Cette décision a sonné comme une sorte d’avertissement pour le pouvoir sur l’ampleur des menaces que représente l’IRA pour un pouvoir qui a besoin de soigner ses arrières dans un contexte favorable à toutes les révolutions populaires inspirées par le printemps arabe. Après avoir tenté plusieurs fois de casser le mythe Birame Ould Abeid et manigancé dit-on des plans de liquidation (vrai ou faux) , le pouvoir vient de récidiver en délestant de cette organisation jusque-là frappée d’interdiction de récépissé une groupe formé autour de figures actives de l’IRA qui ont annoncé à la télévision de Mauritanie leur désaveu contre le président de ce mouvement. Les dissidents ont été reçus en audience par le président de la République. Ce qui signifie pour les autorités une reconnaissance tacite de l’organisation. Mais il restera toujours la tête du serpent !

Cheikh Tidiane Dia

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