Translate

lundi 20 février 2012

«IRA Bis» : La dernière trouvaille.

D’organisation interdite, diabolisée et bannie, IRA est subitement devenue une organisation fréquentable. Il s’agit tout du moins de la version falsifiée d’IRA que les renseignements généraux viennent de mettre au point ces jours-ci, après plusieurs tentatives infructueuses. Mais l’IRA de Mohamed Ould Abdel Aziz pourra-t-elle rivaliser avec l’IRA de Birame Dah Ould Abeid ?

A défaut d’avoir pu acheter la conscience de ses leaders ou de démanteler leur organisation dont la renommée de son président Birame Dah Ould Abeid a dépassé les frontières de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz est parvenu tout de même à asseoir une pâle copie du mouvement IRA.

Appâter Houceinou Dieng, l’ex-Secrétaire général d’IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) pour lui faire jouer le rôle du dissident mécontent, est selon ses anciens amis, une démarche d’autant plus facile, que ce dernier était banni des instances de l’organisation depuis un certain temps et n’y jouait plus un rôle majeur.

Par delà l’enjeu médiatique d’une telle opération, qui ne fera d’ailleurs pas long feu, selon les leaders d’IRA, c’est la nature du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz qui apparait d’après eux, dans toutes ses intrigues.

Les faits


Mercredi 15 février 2012, Houceinou Dieng, ex-SG d’IRA suspendu, est entouré de deux anciens sympathisants d’IRA lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Khatter de Nouakchott. Il y annonce la défection de quelques membres d’IRA. Le soir, la télévision de Mauritanie qui n’a jamais couvert une seule manifestation d’IRA en quelques années d’existence, passe l’évènement dans ses principaux journaux télévisés et parlés.

Le lendemain, les dissidents sont reçus en grande pompe au Palais présidentielle dans une entrevue qui fait l’évènement principal de l’activité publique. Houceinou Dieng s’essaye alors dans son nouveau rôle et jette comme prétexte pour sa dissidence la mauvaise gestion d’IRA et la nature personnalisée de sa direction. Commentant cet évènement, Birame Dah Ould Abeid considère qu’il s’agit d’un non évènement.

Ses collaborateurs relèvent pour leur part le ridicule d’une action de sponsoring qui sent de loin l’odeur de la délation. Certains sont même allés jusqu’à avancer que le scénario qui vient d’être tissé à partir du Palais présidentiel n’est que le couronnement d’un long travail de taupe dont les serviteurs viennent de recevoir la récompense de leurs efforts. Avant la conférence de presse de l’hôtel Khatter, Houceinou Dieng a été en effet introduit au Palais présidentiel par des personnalités politiques de sa région. On cite Bâ Madine, directeur de l’Anair.

La même nuit, la direction d’IRA, avertie de ce coup de poignard dans le dos, procéda aussitôt à la suspension de Houceinou Dieng avant son exclusion définitive lors du prochain congrès d’IRA.

Analyse


Pour le moment, la direction d’IRA reste sereine sur la suite du combat contre le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, qui selon elle cherche à la déstabiliser à travers le doublon que ses services de renseignement viennent de mettre au point. Et de rappeler d’autres précédents du genre qui ont toutes été infructueuses. La dernière en date serait, selon un cadre d’IRA, celle où l’ex-directeur général de la Sûreté a été explicitement cité.

L’élément d’IRA qui a été choisi pour cette «trahison» avait fini par refuser le rôle qu’on voulait lui faire jouer, alors que la salle où il devait annoncer sa dissidence était prête ainsi que la banderole, avec en prime une importante somme d’argent.

Les critiques sont ainsi acerbes contre cette politique d’intrigue du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz qui semble concentrer son énergie à provoquer des dissidences chez tous ses opposants, partis politiques comme organisations de la société civile.

Cheikh Aïdara

Source :L’authentique (Mauritanie

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire