Une femme victime de l’esclavage sous une tente près de Chegar, en Mauritanie.
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Neuf militants de l'organisation antiesclavagiste mauritanienne IRA ont été inculpés hier, mardi 9 août 2011, pour appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement interdit et rébellion. Ces militants avaient été arrêtés jeudi dernier lors d'un sit-in organisé devant la brigade des mineurs pour dénoncer un cas d'esclavage présumé.
Les neuf militants antiesclavagistes ont été conduits à la prison de Dar Naim immédiatement après leur inculpation pour rassemblement interdit, appartenance à une organisation non reconnue, et rébellion. L’un d’eux est également accusé d’agression sur un officier de police.Il y a une semaine, l’Ira dit avoir auditionné une mineure de 10 ans et décidé de porter plainte contre la femme chez qui elle habitait pour pratiques esclavagistes. Arrêtée par la brigade des mineurs, la suspecte aurait nié jusqu’à l’existence de la fillette qui demeure à présent introuvable. La femme a toutefois été inculpée pour pratique esclavagiste mais devrait être libérée sous contrôle judiciaire.
« L’esclavage n’existe pas en Mauritanie... »
C’est pour dénoncer cette libération que l’Ira a organisé un sit-in jeudi dernier devant la brigade. Selon le président de l’Organisation Birame Ould Abeid , les militants se sont couchés devant les portes pour empêcher la sortie de l’inculpée. La police les aurait alors délogés par la force, usant de matraques et gaz lacrymogènes et blessant légèrement onze personnes. Neuf autres arrêtées, ont donc été inculpées mardi 9 août.
Birame Ould Abeid conteste les chefs d’inculpation. Il affirme en particulier que si son organisation n’a toujours pas de statut officiel, c’est que cette demande de reconnaissance déposée en juin 2010 est bloquée au ministère de l’Intérieur. « Le président Ould Abdel Aziz a dit vendredi dernier que l’esclavage n’existe pas en Mauritanie, notre association est donc gênante », conclut-il.
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