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lundi 30 avril 2012

Ouvrages incinérés: l'IRA s'excuse auprès des mauritaniens


ALAKHBAR (Nouakchott) – Le Bureau exécutif du mouvement abolitionniste IRA a été "interpelé, à travers des amis et militants de bonne foi, sur la gravité de l’erreur commise par l'acte d’incinération" des livres. Il affirme "regretter le mal commis par l’acte", selon un communiqué parvenu lundi à Alakhbar.

Le Bureau exécutif déclare "regretter le mal commis par l’acte d’incinération que nous assumons du reste. Il s’agit d’une erreur de parcours, conséquence du reste de plusieurs années de déception de voir que toute une société, basée sur l’injustice et l’inégalité, se refuse à changer, en allant dans le bon sens de l’égalité entre tous ses membres", a noté le communiqué.


Le mouvement a exprimé sa "disponibilité à soutenir un débat sur cette question et sur ces livres que nous pensons être porteurs de préjudice à la religion musulmane même".


Le mouvement, objet d'intenses dénonciations soutenues par le pouvoir et les médias publics a rappelé les motofs de son geste. "Les livres qui ont été brûlés, vendredi dernier, comportent beaucoup de paragraphes de ce que nous pouvons appeler la jurisprudence du faux, ce fiqh qui fonde l’esclavage et les pratiques similaires qui sont à l’antipode de la vraie religion et qui sont à l’origine même de cette relation verticale qui gère la société mauritanienne et qui se prononcent sur des fléaux qui la gangrènent, tels que l’adultère (zina), l’ignorance et la nudité" a affirmé l'IRA.


"Prenons quelques exemples de cet exégèse confondu, à tort, par certains, à la religion, malgré qu’il entretient une propédeutique éloignée de la vraie foi. Dans ce livre (Moukhtassar Khalil) que l’on voudrait « référence » à tout, on lit à la page 32 : « la femme esclave ne doit pas cacher son corps, contrairement à la femme libre, mais si son maître la possède et trouve un enfant avec elle, même sans mariage, elle doit se comporter comme les femmes de « bonne extraction » (se couvrir). Ainsi, l’on permet au maître, à travers cette « législation » de disposer de son esclave comme il veut, car c’est son bien, « sa chose ». Le summum de cette aberration se trouve être l’autorisation faite au maître de coucher son esclave, même quand elle est mariée ; et ce, même devant son époux de même condition qu’elle !", note le communiqué.


"A la page 118 de cette propédeutique clairement avilissante, il est dit que le maître peut, à tout moment, prononcer la nullité du mariage de son esclave (homme ou femme), s’il veut le ou la vendre par exemple. Dans Khalil, le maître peut castrer son esclave pour qu’il s’assure qu’il n’aura pas de rapports avec sa maîtresse. Les mêmes craintes d’être cocu par son propre esclave poussent les maîtres à n’acheter, comme esclaves de tente, que des « hommes » laids !", selon le communiqué.


L'IRA ajoute: "A la page 321, il est dit que le maitre peut affranchir une partie de son esclave (le quart, la moitié, quelques jours). Pour ce qui est des affranchis (Elmewali), ils restent dans la lignée du maître pour grossir le nombre de la tribu. Dans Khalil, il est dit que le djihad (guerre sainte) est l’une des sources de l’esclavage, ce qui est une contradiction flagrante avec le Coran (imma mnnoun we imma vidaa). L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA - Mauritanie) se rend compte de la contradiction qui se trouve entre ces exégèses et le Coran, la Sunna du Prophète (PSL), dont « El mouwataa », qui est le seul livre écrit par Malik Ibnou Eness, trouve en l’incinération de ces copies l’expression de son indignation et de son amertume, surtout quand un pseudo savant Saoudien propose à ses compatriotes de venir acheter des esclaves en Mauritanie, et que cela ne provoque aucune réaction chez ceux qui marchent aujourd’hui dans les rues de Nouakchott, comme si une personne, soit-elle esclave, est moins importante que du papier !".

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