IRA – Mauritanie:Flagrant délit d’infamie,Quant la religion sert de couverture à la traite des noirs

IRA – Mauritanie

 

Communiqué de Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste Section-Europe

Flagrant délit d’infamie

Quant la religion sert de couverture à la traite des noirs

Certains journaux et des sites d’interaction sociale relayaient, vendredi 14 avril 2012, des informations diffusées par l’un des média officiels de la République Islamique de Mauritanie ; ainsi, Radio du Coran, reprenait le contenu d’une conférence dispensée par l’imam Saoudien de la ville de Médine, un prêcheur répondant au nom de Saleh Ben Awad Ben Saleh Elmaghamsy, en sa qualité d’érudit (Faquih).

Les responsables de la radio, sous les ordres du gouvernement mauritanien, ne sauraient  prendre, d’eux-mêmes, la licence de publier un propos, qui insulte et blesse, dans sa mémoire, les Hratin, majorité relative de la population; la conférence  rappelle et prouve la persistance de l’esclavage en Mauritanie; l’on pourrait alors conjecturer, sans trop de risque, que les autorités ont donné leur consentement à la reprise du programme,  cela en dépit de la ligne de déni  et de falsification des réalités,  par l’Etat et les groupes dominants.

Le conférencier a lancé un appel « solennel » aux Saoudiens et, à travers eux, à tous les musulmans du Golfe pour les inciter à venir acheter les esclaves qui sont disponibles en abondance en Mauritanie ; ce faisant, les volontaires, selon lui, se purifieront pour mieux expier leurs pêchés.

 L’homme ne parle pas dans le vide ; des informations concordantes font état d’un trafic intense des esclaves, femmes et ou mineures, de la part de ceux qui se disent Imams, Oulémas, notabilités religieuses ou tribales, issues de la minorité arabo- berbère où se recrutent, à titre exclusif, le contingent séculaire des maîtres, hier sous la protection de leur foi, aujourd’hui  de la force publique. 

La filière orientale de traite des noirs se reconstruit, en ce 21ème siècle, vers les pays du Golfe arabique, permettant ainsi à beaucoup de personnalités influentes, dans la société et l’Etat, mauritaniens, de s’enrichir par ce commerce entretenu vers Djedda, La Mecque et bien d’autres villes ou contrés de l’Arabie pieuse. La plupart des ventes de femmes d’ascendance servile sont maquillées en contrat de mariage à distance, une marque de fabrique locale qui consiste à expédier, par avion, le colis nuptial à l’heureux époux. Pire que le commerce lui-même, c’est sa justification qui révolte toute conscience humaniste : arrivé sur place, l’esclave mauritanien dont le prix a été acquitté au maître, se voit octroyer la liberté, par son nouveau propriétaire, certain de se réserver une place au Paradis.

Ni l’appareil politique et de sécurité mauritanien qui tolère le trafic ni l’opinion, d’ailleurs conditionnée par l’obscurantisme, ne semblent concevoir le scandale ; en Mauritanie, tout ce qui se fait et dit au nom de l’Islam est irréprochable. Par leur silence, connivence ou recel, nos hommes de religion, à l’inverse de leurs pairs d’autres contrées de la Umma, deviennent comptables du crime, depuis des siècles comme aujourd’hui.

L’Initiative de Résurgence du mouvement abolitionniste (Ira) S’insurge contre la témérité avec laquelle la radio de l’Etat mauritanien ose diffuser un prêche faisant l’apologie du commerce des esclaves !

En outre, IRA lance un  appel à  tous les Oulémas ou érudits, à se soustraire aux tentations du salafisme littéraliste, pratiquer l’Ijtihad sans répit, se confronter au dialogue infini, afin qu’émerge, dans notre Islam de Mauritanie, une perception meilleure de la dignité de l’Homme dont l’égalité devant la norme  et l’autonomie de la conscience restent le fondement perpétuel.

Nous réaffirmons aussi, toute notre détermination à  agir,  sans relâche, vergogne ni retenue, pour abolir le code de l’esclavage, ce code noir local que renferme la version mauritanienne de la Charia islamique, de rite  malékite, toujours en vigueur dans nos lois et inscrite comme unique source de droit au Préambule de la Constitution ! Sur la voie de l’émancipation des opprimés et de la libération des esprits, nous n’avons pas peur de choquer et nous choquerons les gardiens de la pensée obligatoire !

Notre organisation  laisse sa porte grande ouverte aux dépositions des victimes et des communautés affectées par le cancer du racisme qui ronge et endeuille la très islamiques République de Mauritanie.

Abidine Ould Merzough,

IRA Mauritanie, Section Europe

Allemagne,  Aachen,  Le 22 avril 2012