« Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, toujours comme une fin, et que tu ne t’en serves jamais simplement comme d’un moyen », disait Kant. Si l’idée de dignité repose sur cette conception de l’être humain, il faut admettre que notre société basée sur l’exploitation des uns par les autres en est loin.
En effet, toute organisation sociale fondée sur une hiérarchisation entre les communautés qui la composent va aux antipodes du principe d’égalité entre tous les êtres humains et du respect du principe de dignité de la personne humaine qui sont au fondement des droits l’homme. Faut-il rappeler que l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dispose que : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droit et en dignité »
. Il n’en demeure pas moins que certaines sociétés continuent de fonctionner selon une conception étroite du respect de l’être humain car une partie reste économiquement et socialement marginalisée. En effet, la féodalité caractérisée par des relations de dominant et de dominé est caractéristique de la société négro-africaine de Mauritanie. Dans cette optique, on n’est plus dans une société égalitaire, juste mais plutôt une société qui bafoue les principes élémentaires des rapports humains qui doivent être fondés sur le respect de l’autre non pas comme un privilège qui lui est accordé et indépendamment d’aucun fait particulier mais simplement en tant qu’être humain.
La société négro-africaine de Mauritanie reste confrontée à ce phénomène et celui-ci constitue un obstacle majeur à l’avènement d’une société unie. Pendant que certains s’obstinent à nier l’existence de cette pratique, des enfants sont nés socialement marginalisés, victimes d’un fonctionnement absurde d’une société qui refuse de faire face à ses démons. Au moment où une grande partie de la société est résolument tournée vers une rupture avec les pratiques qui font obstacle au respect des droits de l’homme, certains se disputent les gloires de naissance et veulent utiliser ce statut pour se constituer un empire politico-financier. A cet effet, il est mentionné dans le rapport de la rapporteuse spéciale « La société mauritanienne est hautement stratifiée sur la base de critères raciaux et ethniques. Dans les communautés négro-africaines, les nobles et les hommes libres sont au sommet de la hiérarchie, suivis par les groupes appartenant aux «castes» (ordinairement des groupes professionnels et endogames) », Rapport 24 août 2010, page 6 paragraphe 9.
Il faut noter que la pratique est telle que certains, en plus d’avoir vécu en « sous-hommes », meurent comme tel dans la mesure où les cimetières ont été séparés dans certains villages. Pour d’autres le mariage entre les personnes appartenant aux castes et les prétendus nobles relève de l’imaginaire. En plus du mépris dont ces personnes font l’objet, l’accès à certaines responsabilités dans les villages n’est même pas envisagé.
L’objet de cette émission qui aura lieu sur la Radio RAP RIM (http://raprim.com) est de crever l’abcès en mettant l’accent sur le mal qui nous mine afin qu’ensemble nous puissions contribuer à l’avènement d’une Mauritanie juste et égalitaire. Nous aborderons ainsi ses fondements, la manière dont la féodalité agit, le silence coupable de certains intellectuels ainsi que les pistes de solutions. Les invités de l’émission dont les noms vous seront communiqués prochainement sont de fins connaisseurs du sujet. PS : La date et l’heure reste à préciser.
Contact flere.fr mail: m.tidjane@yahoo.fr
Radio RAP RIM : http://raprim.com
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