Birame Oulda Ould Abeid, président de l’Initiative de Résurgence du Mouvement abolitionniste de la Mauritanie (Ira) : « Le mouvement pour l'indépendance de l'Azawad est né à Nouakchott par la volonté du gouvernement mauritanien »
C’est un Birame Oulda Abeid très amer que nous avons rencontré dans un hôtel de la place. La raison de son amertume, le système inique et multiséculaire de l’esclavage des Noirs en Mauritanie, son pays, que le système dominant arabo-berbère continue à perpétuer, malgré une loi portant abolition de cette pratique d’un autre âge. Et, pourtant, en dépit de la répression que ses compagnons de l’ira et lui subissent, arrestations, emprisonnements et répressions en tous genres, le droit-de-l’hommiste mauritanien reste persuadé que la vérité finira par triompher et que son organisation, en particulier, parviendra à saper l’idéologie raciste et esclavagiste de la minorité arabo-berbère pour faire éclore une société égalitaire et fraternelle. Entretien.
M. Ould Abeid, pouvez-vous présenter et présenter votre organisation, l’Ira, aux lecteurs de Li Khew ?
Je suis Birame Oulda Ould Abeid et je suis président du mouvement Ira, Initiative de Résurgence du Mouvement abolitionniste de la Mauritanie. C’est une organisation qui est née il y a trois (3) ans pour lutter contre l’esclavage et le racisme en Mauritanie, esclavage qui frappe la majorité des populations mauritaniennes, les Haratines (N.d.r. : maures noirs), populations traditionnellement esclaves en Mauritanie. L’Ira lutte contre le racisme dont souffrent les ethnies noires de mauritanie, négro-africaines en Mauritanie, les peuls, les Soninkés, les Wolofs et les Bambaras. L’ira croise le fer depuis 3 ans avec le pouvoir en Mauritanie, l’Etat mauritanien qui est un Etat instrumentalisé par la minorité arabo-berbère en Mauritanie, la minorité dominante qui a fondé son mode de vie sur l’esclavage, qui pratique le racisme d’Etat pour continuer à détenir les leviers de commande du pouvoir en Mauritanie. Depuis sa naissance, l’Ira a transformé une lutte qui ne concernait que l’élite en une lutte populaire. L’Ira est un mouvement de masse, une organisation des droits humains, un mouvement d’idées et est devenu un phénomène qui a commencé à faire bouger les lignes de la domination ethnique arabo-berbère qui continue à sévir en Mauritanie. L’Ira a ainsi commencé à faire la lumière sur les tentatives de génocide qui ont endeuillé les populations noires de Mauritanie entre 1986 et 1992. Une tentative de génocide qui s’est manifestée par des déportations massives de Négro-Mauritaniens au Sénégal et au Mali, qui s’est soldée par assassinats, des pogroms contre les Noirs dans les villes de Nouakchott et chez les populations rurales, la liquidation des élites négro-africaines civiles et militaires par le pouvoir mauritanien, des radiations massives des secteurs publics et privés, des fonctionnaires noirs, des expropriations de biens et foncières. L’Ira lutte aussi contre l’esclavage qui continue contre 20% de la population mauritanienne, qui n’ont aucun droit aux pièces d’état-civil, aucun droit à la liberté. Ces esclavages travaillent sans repos et sans droits, ils peuvent être gagés, vendus, cédés, loués, leurs femmes violées. Ces viols étant sacralisés par la version mauritanienne de la charia islamique (N.d.r. : la loi islamique) en vigueur même dans la Constitution mauritanienne. Depuis l’année dernière, l’ira a subi trois (3) procès politiques, au sortir desquels des dizaines de militants de l’organisation ont été poursuivis, torturés, blessés, condamnés et emprisonnés dans le cadre d’une répression étatique. Mais l’Ira continue à tenir le coup, à se développer et à se déployer à l’intérieur du pays. L’opinion que charrie l’Ira continue donc à s’opposer à l’idéologie dominante en Mauritanie. Moi-même, président de l’Ira, j’ai été arrêté, jugé condamné et mis en prison, mais, à l’inverse, j’ai été aussi primé par la communauté internationale et, depuis l’année dernière, je suis lauréat du prix de Weimar pour les droits de l’homme. Pour dire que, malgré tout, notre lutte continue.
Vous parlez d’esclavage, de racisme, de déportations, toutes choses bien connues en Mauritanie, mais est-ce que vous ne faites pas dans l’exagération quand vous parlez de génocide ou encore de tentatives génocidaires ?
On a parlé d’une tentative de génocide parce qu’il y a des centaines de sous officiers, d’officiers, de fonctionnaires, toutes catégories confondues, parce qu’ils sont noirs, wolofs, peuls ou hal pulaar. Ils ont été arrêtés, isolés, marqués au fer rouge et tués. C’est ça le génocide ! Seulement, le génocide n’est pas allé jusqu’à son terme du fait de la réprobation internationale qui a empêché l’Etat mauritanien d’achever toute la population noire, peule surtout. Le 28 novembre 1991, dans la caserne de Innath, dans la ville du même nom, 28 officiers, 28 comme la date de l’indépendance de la Mauritanie (N.d .r. : le 28 novembre marque la date-anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie), 28 officiers négro-mauritaniesn ont été pendus pour fêter l’indépendance, comme on égorge les moutons pour célébrer la Tabaski (N.d.r. : Fête musulmane durant laquelle chaque musulman immole un mouton). Si tout ça n’est pas une tentative de génocide, c’est quoi un génocide alors ?
N’y a –t-il pas dans la Constitution mauritanienne, ou en tout cas dans le dispositif législatif mauritanien une loi qui interdit l’esclavage ?
La loi qui interdit l’esclavage a été votée en 2007. Elle n’a été votée que pour donner le change à la communauté internationale, pour la consommation internationale afin que la Mauritanie donne d’elle-même une image rayonnante à la communauté internationale. Mais cette loi n’est pas destinée à être appliquée parce que jusqu’à présent, aucun criminel esclavagiste parmi les nombreux criminels que notre organisation a présentés et qui ont été pris en flagrant délit, qu’on a présentés aux autorités judiciaires, sécuritaires ou politiques n’a été condamné. Le mode des vies des esclavagistes dominants, des juges, autorités judiciaires, des administrateurs, des ministres, des officiers de l’armée, des fonctionnaires arabo-berbères, est basé sur l’esclavage. On ne peut pas demander à des gens de se condamner eux-mêmes. Il y a une semaine, le trafic des esclaves vers l’Arabie saoudite a été divulguée par une grande chaîne saoudienne et par la radio nationale mauritanienne. Les groupes arabo-berbères ont ravivé la filière orientale de la traite des esclaves. Tout récemment l’imam de la mosquée de Medine, dans un prêche qui a été rediffusé par la radio nationale mauritanienne, a demandé à tous les musulmans d’aller en Mauritanie payer la liberté des esclaves et les affranchir pour racheter leurs péchés. Il a même donné le prix d’un esclave en Mauritanie estimé à 1000 rials saoudiens. On sait que les Maures trafiquent des esclaves, ils en vendent en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe. Deux jours après ce prêche, il y a donc de cela 5 jours, l’un des principaux érudits mauritaniens, le Cheikh Mouhamadou Dedew, dans une interview à la télévision saoudienne Al Rissala, à la question de l’existence de l’esclavage en Mauritanie, a dit qu’il était interdit dans ce pays. Le journaliste lui a demandé s’il se pratiquait tout de même en Mauritanie, il a dit non. Le journaliste lui a alors dit que le rédacteur en chef d’Al Rissala avait une esclave qui lui a été offerte par un Arabo-Berbère, un Maure mauritanien.
Qu’est-ce que l’Ira préconise face à cette situation, le dialogue ou le rapport de force ?
L’Ira prône un rapport de forces, nous somme en train de construire les rapports de forces au plan national. Notre lutte est une lutte pacifique, mais frontale qui saccage les non-dits, les tabous apr une subversion idéologique, religieuse et intellectuelle des constructions sociales, religieuses et idéologiques qui sont le sous-bassement des pratiques esclavagistes en Mauritanie. Dons notre lutte est une lutte qui veut, de fond en comble, déconstruire, renverser le pouvoir traditionnel dans ses dimensions religieuses et idéologiques, autant que politiques, sociales et économiques. Notre lutte est non-violente, mais se départit des oppositions traditionnelles domestiquées par le pouvoir dominant et qui ont souscrit à la pensée et à l’action que leur impose le système. C’est pourquoi l’ira est la seule organisation non reconnue, pourchassée, non enregistrée, donc illégale du point de vue du pouvoir mauritanien parce que c’est la seule menace incontestable qui finira par emporter le système basé sur l’esclavage.
Est-ce à dire que le pouvoir actuel, bien que démocratique, est pour le maintien de l’esclavage ?
Bien sûr ! Les autorités actuelles, dont le chef de l’Etat, sont des gens issus de familles esclavagistes, qui reconnaissent et souscrivent à l’esclavage dans leur quotidien, même s’ils le nient devant la communauté internationale pour se dédouaner. L’Etat mauritanien, personnifié par le pseudo général, le pseudo chef d’Etat, Mouhammed Ould Abd El Aziz, est un Etat qui défend et protège les esclavagistes, qui empêche l’application de la loi. Au lieu de poursuivre les esclavagistes, ils poursuivent les militants anti-esclavagistes. C’est Ould Abd El Aziz et ses compagnons qui ont tué les Négro-mauritaniens, qui ont mené les tentatives de génocides susdites et qui sont restés au pouvoir jusqu’à maintenant. Ils font écran contre ce qui s’est passé et empêchent l’éclosion de la vérité, contre les tentatives génocidaires et les crimes esclavagistes.
On célèbre aujourd’hui la Journée mondiale des déportés. On sait qu’il y a des déportés négro-mauritaniens au Sénégal depuis 1989, lors des événements qui ont opposé nos deux pays…
Il n’y a jamais eu de problèmes entre le Sénégal et la Mauritanie. C’est l’Etat mauritanien qui a créé de toutes pièces ce conflit, justement pour mener sa tentative de génocide des populations négro-africaines. Il a fait naître cette tension, c’était bien pensé, bien organisé pour déporter les Noirs de Mauritanie, pour les exterminer. La position de l’Ira est que, comme je l’ai dit tantôt, ces déportations obéissent à la tentative de génocide du peuple négro-africain de Mauritanie. Nous demandons que justice soit rendue pour toutes les expropriations, les déportations, les liquidations et les radiations. Il faut que tous les gens qui ont participé, de près ou de loin, à cette tentative génocidaire soit sanctionnés et les victimes indemnisées. C’est cela la position de l’Ira !
Pour parler de la situation dans la sous-région, d’aucuns estiment que le mouvement pour l’indépendance de l’Azawad et qui occupe une bonne partie du Mali, a des liens avec le pouvoir mauritanien…
Oui ! Ce mouvement n’est pas né au mali, il est né en Mauritanie, à Noukchott, par la volonté et l’investissement financier, humain et militaire du gouvernement mauritanien dirigé par le gouvernement actuel. C’est la tendance raciste de l’armée mauritanienne, une armée xénophobe, anti-noire. C’est cette armée, aujourd’hui au pouvoir et qui, après avoir tenté le génocide, après avoir tourné le dos à la majorité des organisations de la sous-région, Cedeao, Uemoa, etc. projette de créer un Etat arabo-berbère dans le nord malien. C’est cette portion de l’armée, qui a été sustentée par une histoire de la razzia propre aux Berbères qui est derrière l’irrédentisme au nord du Mali.
En cette journée mondiale contre les déportations, quel appel lancez-vous ?
Je lance un appel à la communauté internationale et à la sous-région pour leur rappeler que les négro-Mauritaniens ont été déportés par centaines de milliers en 1989 au Sénégal et au Mali. Je tiens aussi à leur faire savoir que le peu de gens qui sont retournés au pays sont encore déportés dans leur propre pays, privés de tout et aucun bien ne leur a été restitué, ni même aucune dignité.
Malgré tout, avez-vous espoir dans la lutte que vous menez ?
Bien sûr que je reste persuadé que l’avenir de la Mauritanie appartient à la majorité de la population qui sont des Noirs, Négro-Africains, Haratines, Halpulaar, Wolofs et autres. Au cours de cette décennie, la victoire aura lieu et que l’apartheid de l’Afrique de l’ouest, que représente le système mauritanien, va être déconstruit, va être aboli.
M. Ould Abeid, pouvez-vous présenter et présenter votre organisation, l’Ira, aux lecteurs de Li Khew ?
Je suis Birame Oulda Ould Abeid et je suis président du mouvement Ira, Initiative de Résurgence du Mouvement abolitionniste de la Mauritanie. C’est une organisation qui est née il y a trois (3) ans pour lutter contre l’esclavage et le racisme en Mauritanie, esclavage qui frappe la majorité des populations mauritaniennes, les Haratines (N.d.r. : maures noirs), populations traditionnellement esclaves en Mauritanie. L’Ira lutte contre le racisme dont souffrent les ethnies noires de mauritanie, négro-africaines en Mauritanie, les peuls, les Soninkés, les Wolofs et les Bambaras. L’ira croise le fer depuis 3 ans avec le pouvoir en Mauritanie, l’Etat mauritanien qui est un Etat instrumentalisé par la minorité arabo-berbère en Mauritanie, la minorité dominante qui a fondé son mode de vie sur l’esclavage, qui pratique le racisme d’Etat pour continuer à détenir les leviers de commande du pouvoir en Mauritanie. Depuis sa naissance, l’Ira a transformé une lutte qui ne concernait que l’élite en une lutte populaire. L’Ira est un mouvement de masse, une organisation des droits humains, un mouvement d’idées et est devenu un phénomène qui a commencé à faire bouger les lignes de la domination ethnique arabo-berbère qui continue à sévir en Mauritanie. L’Ira a ainsi commencé à faire la lumière sur les tentatives de génocide qui ont endeuillé les populations noires de Mauritanie entre 1986 et 1992. Une tentative de génocide qui s’est manifestée par des déportations massives de Négro-Mauritaniens au Sénégal et au Mali, qui s’est soldée par assassinats, des pogroms contre les Noirs dans les villes de Nouakchott et chez les populations rurales, la liquidation des élites négro-africaines civiles et militaires par le pouvoir mauritanien, des radiations massives des secteurs publics et privés, des fonctionnaires noirs, des expropriations de biens et foncières. L’Ira lutte aussi contre l’esclavage qui continue contre 20% de la population mauritanienne, qui n’ont aucun droit aux pièces d’état-civil, aucun droit à la liberté. Ces esclavages travaillent sans repos et sans droits, ils peuvent être gagés, vendus, cédés, loués, leurs femmes violées. Ces viols étant sacralisés par la version mauritanienne de la charia islamique (N.d.r. : la loi islamique) en vigueur même dans la Constitution mauritanienne. Depuis l’année dernière, l’ira a subi trois (3) procès politiques, au sortir desquels des dizaines de militants de l’organisation ont été poursuivis, torturés, blessés, condamnés et emprisonnés dans le cadre d’une répression étatique. Mais l’Ira continue à tenir le coup, à se développer et à se déployer à l’intérieur du pays. L’opinion que charrie l’Ira continue donc à s’opposer à l’idéologie dominante en Mauritanie. Moi-même, président de l’Ira, j’ai été arrêté, jugé condamné et mis en prison, mais, à l’inverse, j’ai été aussi primé par la communauté internationale et, depuis l’année dernière, je suis lauréat du prix de Weimar pour les droits de l’homme. Pour dire que, malgré tout, notre lutte continue.
Vous parlez d’esclavage, de racisme, de déportations, toutes choses bien connues en Mauritanie, mais est-ce que vous ne faites pas dans l’exagération quand vous parlez de génocide ou encore de tentatives génocidaires ?
On a parlé d’une tentative de génocide parce qu’il y a des centaines de sous officiers, d’officiers, de fonctionnaires, toutes catégories confondues, parce qu’ils sont noirs, wolofs, peuls ou hal pulaar. Ils ont été arrêtés, isolés, marqués au fer rouge et tués. C’est ça le génocide ! Seulement, le génocide n’est pas allé jusqu’à son terme du fait de la réprobation internationale qui a empêché l’Etat mauritanien d’achever toute la population noire, peule surtout. Le 28 novembre 1991, dans la caserne de Innath, dans la ville du même nom, 28 officiers, 28 comme la date de l’indépendance de la Mauritanie (N.d .r. : le 28 novembre marque la date-anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie), 28 officiers négro-mauritaniesn ont été pendus pour fêter l’indépendance, comme on égorge les moutons pour célébrer la Tabaski (N.d.r. : Fête musulmane durant laquelle chaque musulman immole un mouton). Si tout ça n’est pas une tentative de génocide, c’est quoi un génocide alors ?
N’y a –t-il pas dans la Constitution mauritanienne, ou en tout cas dans le dispositif législatif mauritanien une loi qui interdit l’esclavage ?
La loi qui interdit l’esclavage a été votée en 2007. Elle n’a été votée que pour donner le change à la communauté internationale, pour la consommation internationale afin que la Mauritanie donne d’elle-même une image rayonnante à la communauté internationale. Mais cette loi n’est pas destinée à être appliquée parce que jusqu’à présent, aucun criminel esclavagiste parmi les nombreux criminels que notre organisation a présentés et qui ont été pris en flagrant délit, qu’on a présentés aux autorités judiciaires, sécuritaires ou politiques n’a été condamné. Le mode des vies des esclavagistes dominants, des juges, autorités judiciaires, des administrateurs, des ministres, des officiers de l’armée, des fonctionnaires arabo-berbères, est basé sur l’esclavage. On ne peut pas demander à des gens de se condamner eux-mêmes. Il y a une semaine, le trafic des esclaves vers l’Arabie saoudite a été divulguée par une grande chaîne saoudienne et par la radio nationale mauritanienne. Les groupes arabo-berbères ont ravivé la filière orientale de la traite des esclaves. Tout récemment l’imam de la mosquée de Medine, dans un prêche qui a été rediffusé par la radio nationale mauritanienne, a demandé à tous les musulmans d’aller en Mauritanie payer la liberté des esclaves et les affranchir pour racheter leurs péchés. Il a même donné le prix d’un esclave en Mauritanie estimé à 1000 rials saoudiens. On sait que les Maures trafiquent des esclaves, ils en vendent en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe. Deux jours après ce prêche, il y a donc de cela 5 jours, l’un des principaux érudits mauritaniens, le Cheikh Mouhamadou Dedew, dans une interview à la télévision saoudienne Al Rissala, à la question de l’existence de l’esclavage en Mauritanie, a dit qu’il était interdit dans ce pays. Le journaliste lui a demandé s’il se pratiquait tout de même en Mauritanie, il a dit non. Le journaliste lui a alors dit que le rédacteur en chef d’Al Rissala avait une esclave qui lui a été offerte par un Arabo-Berbère, un Maure mauritanien.
Qu’est-ce que l’Ira préconise face à cette situation, le dialogue ou le rapport de force ?
L’Ira prône un rapport de forces, nous somme en train de construire les rapports de forces au plan national. Notre lutte est une lutte pacifique, mais frontale qui saccage les non-dits, les tabous apr une subversion idéologique, religieuse et intellectuelle des constructions sociales, religieuses et idéologiques qui sont le sous-bassement des pratiques esclavagistes en Mauritanie. Dons notre lutte est une lutte qui veut, de fond en comble, déconstruire, renverser le pouvoir traditionnel dans ses dimensions religieuses et idéologiques, autant que politiques, sociales et économiques. Notre lutte est non-violente, mais se départit des oppositions traditionnelles domestiquées par le pouvoir dominant et qui ont souscrit à la pensée et à l’action que leur impose le système. C’est pourquoi l’ira est la seule organisation non reconnue, pourchassée, non enregistrée, donc illégale du point de vue du pouvoir mauritanien parce que c’est la seule menace incontestable qui finira par emporter le système basé sur l’esclavage.
Est-ce à dire que le pouvoir actuel, bien que démocratique, est pour le maintien de l’esclavage ?
Bien sûr ! Les autorités actuelles, dont le chef de l’Etat, sont des gens issus de familles esclavagistes, qui reconnaissent et souscrivent à l’esclavage dans leur quotidien, même s’ils le nient devant la communauté internationale pour se dédouaner. L’Etat mauritanien, personnifié par le pseudo général, le pseudo chef d’Etat, Mouhammed Ould Abd El Aziz, est un Etat qui défend et protège les esclavagistes, qui empêche l’application de la loi. Au lieu de poursuivre les esclavagistes, ils poursuivent les militants anti-esclavagistes. C’est Ould Abd El Aziz et ses compagnons qui ont tué les Négro-mauritaniens, qui ont mené les tentatives de génocides susdites et qui sont restés au pouvoir jusqu’à maintenant. Ils font écran contre ce qui s’est passé et empêchent l’éclosion de la vérité, contre les tentatives génocidaires et les crimes esclavagistes.
On célèbre aujourd’hui la Journée mondiale des déportés. On sait qu’il y a des déportés négro-mauritaniens au Sénégal depuis 1989, lors des événements qui ont opposé nos deux pays…
Il n’y a jamais eu de problèmes entre le Sénégal et la Mauritanie. C’est l’Etat mauritanien qui a créé de toutes pièces ce conflit, justement pour mener sa tentative de génocide des populations négro-africaines. Il a fait naître cette tension, c’était bien pensé, bien organisé pour déporter les Noirs de Mauritanie, pour les exterminer. La position de l’Ira est que, comme je l’ai dit tantôt, ces déportations obéissent à la tentative de génocide du peuple négro-africain de Mauritanie. Nous demandons que justice soit rendue pour toutes les expropriations, les déportations, les liquidations et les radiations. Il faut que tous les gens qui ont participé, de près ou de loin, à cette tentative génocidaire soit sanctionnés et les victimes indemnisées. C’est cela la position de l’Ira !
Pour parler de la situation dans la sous-région, d’aucuns estiment que le mouvement pour l’indépendance de l’Azawad et qui occupe une bonne partie du Mali, a des liens avec le pouvoir mauritanien…
Oui ! Ce mouvement n’est pas né au mali, il est né en Mauritanie, à Noukchott, par la volonté et l’investissement financier, humain et militaire du gouvernement mauritanien dirigé par le gouvernement actuel. C’est la tendance raciste de l’armée mauritanienne, une armée xénophobe, anti-noire. C’est cette armée, aujourd’hui au pouvoir et qui, après avoir tenté le génocide, après avoir tourné le dos à la majorité des organisations de la sous-région, Cedeao, Uemoa, etc. projette de créer un Etat arabo-berbère dans le nord malien. C’est cette portion de l’armée, qui a été sustentée par une histoire de la razzia propre aux Berbères qui est derrière l’irrédentisme au nord du Mali.
En cette journée mondiale contre les déportations, quel appel lancez-vous ?
Je lance un appel à la communauté internationale et à la sous-région pour leur rappeler que les négro-Mauritaniens ont été déportés par centaines de milliers en 1989 au Sénégal et au Mali. Je tiens aussi à leur faire savoir que le peu de gens qui sont retournés au pays sont encore déportés dans leur propre pays, privés de tout et aucun bien ne leur a été restitué, ni même aucune dignité.
Malgré tout, avez-vous espoir dans la lutte que vous menez ?
Bien sûr que je reste persuadé que l’avenir de la Mauritanie appartient à la majorité de la population qui sont des Noirs, Négro-Africains, Haratines, Halpulaar, Wolofs et autres. Au cours de cette décennie, la victoire aura lieu et que l’apartheid de l’Afrique de l’ouest, que représente le système mauritanien, va être déconstruit, va être aboli.
Halpoular, halpoulel, halpoulal,Bonjour!
RépondreSupprimerBiram et Dicko ont bien raison, Biram n'a jamais traité Messaoud et Boidiel d'esclavagistes, il a bien dit claire qu'ils sont du côté des esclavagistes. On se demande pourquoi chercheriez vous à deformer les propos de ces deux grands hommes du terrain? Dicko conteste l'expression du fond de commerce, il a raison je le pense! Vous êtes vraiment malhonnêtes, voila pourquoi les maures font ce qu'ils veulent.Vous avez la hantise et maladie de la jalousie, grace àBiram, tout le monde a pu rendre hommage aux militaires negro-africains tués par les differents regimes que vous soutenez.On se demande si nous le haalpoulel, on n'est pas modis par Elhadj Oumar Tall. A chaque fois quelqu'un fait mieux que nous, on l'attaque sans raison parce qu'on est tout simplement jalousie! Les militants et sympathisants vous demandent de vaire mieux que Biram et Dicko à la place des attaques sans raison ni fondement. 30 ans , on tourne au rond, en 3 ans ils ont pu faire des choses qu'on a jamais pu faire. Moor, on a même pas pu porter plainte contre Ould Taya, jamais on sera uni, à cause de notre malediction et malhonnêté.Pourquoi le halpoulareen n'aime qu'on fasse mieux que lui? On est loin d'être plus intélligent, arrêtons et reflechissions chers freres, l'hypocrise, les mensonges, traitrise ne payent et nous font perdre enormement raison et temps.
Vive Biarm, Vive Dicko, Vive l'unité, en bas les hypocrites menteurs