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mercredi 23 mai 2012

Persistance de l’esclavage : Messaoud désavoue les « négationnistes »


Persistance de l’esclavage : Messaoud désavoue les « négationnistes »
La lutte contre les pratiques esclavagistes souffrira ces temps-ci de la détention du leader de l’Ira Biram, mais son appel depuis sa cellule d’incarcération à ses militants pour la poursuite coûte-que-coûte de ce noble combat, a trouvé, ironie du sort, un stimulateur imprévisible dans cette reconnaissance publique de l’existence de l’esclavage, faite par le président de l’assemblée nationale et dirigeant de l’App , s’inscrivant ainsi en faux comme ses amis conjoncturels au sein du pouvoir et de la CAP,
respectivement le président Ould Abdel Aziz et le leader d’El Wiam Boidiel qui persistent à nier la présence de ce phénomène dans le pays.

Au franc légendaire, Messaoud Ould Boulkheir est un opposant qui montre une fois encore son sens élevé de la modération et de la rectitude dans les convictions. Accusé pas ses ex camarades de la COD d’être un laudateur du régime, le voilà reprocher des griefs à ses amis de l’heure, en l’occurrence les présidents de la république et de la CAP, qu’il dément courtoisement dans leurs affirmations catégoriques reniant l’existence de l’esclavage en Mauritanie.


Sans être sur la même longueur d’onde que Biram dans sa façon de mener la lutte contre l’esclavage, prônant plutôt la stratégie de la non-violence et de la sagesse pour libérer les mauritaniens de ce lourd joug encore omniprésent, en raison des mentalités rétrogrades de la société mauritanienne toujours réfractaire à une éradication rapide et définitive du phénomène.


En reconnaissant au cours de la conférence de presse organisée lundi par la CAP l’existence de l’esclavage, le leader de l’App Messaoud Ould Boulkheir redore le blason du combat mené à tout prix par Biram pour libérer les haratins, sans pour autant partager avec le leader de l’Ira sa lutte féroce et semée d’embuches contre ce phénomène, pour éviter ainsi, de se trouver devant des résultats contraires, capables de basculer le pays dans le chaos. Ould Boulkheir montre par ailleurs, qu’il peut s’entendre avec les dirigeants mauritaniens sur certains points sans être obligé de renoncer à ces convictions. En affirmant que les mauritaniens doivent se rendre à l’évidence que l'esclavage existe bien dans le pays et qu’il ne sert à rien de continuer à le nier, parce que cela nuirait à son éradication qui doit être l'œuvre de tous, Messaoud se démarque clairement de l’appréciation faite par les pouvoirs publics et des autres opportunistes politiques pour lesquels n’est esclave que celui qui le veut.


Par ailleurs, en condamnant l'autodafé de livres du rite malékite d’avril dernier par les dirigeants de l’Ira sans demander la libération de Biram et codétenus, le leader de l’App, laisse, en tant que président de la chambre basse, la justice suivre ses péripéties, soulignant que la lutte contre l’esclavage doit être menée de manière pacifique par tous les citoyens Maures, Peuls, Soninkés ou Wolofs, pour l’avènement d’un développement harmonieux et paisible du pays.


"Il faut éviter de créer des haines dans les cœurs qui souffrent déjà de ce mal social", a-t-il conseillé, accusant "certains" d'utiliser l'esclavage pour saper l'unité du pays, sur la base de calculs très bas, purement pour des raisons politiques". Messaoud Ould Boulkheir, par ailleurs président de l'Assemblée nationale mauritanienne, est l'un des membres fondateurs du mouvement "Elhor", qui avait porté le flambeau de la lutte contre l'esclavage au début des années 1980 et fut, pour cela, plusieurs fois écroué et jugé.
le-renovateur

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