L’éditorial de La Nouvelle Expression
Littéralement expliqué dans sa primaire compréhension sémantique, cette phrase peut nous valoir le courroux de certains de nos érudits - ces derniers temps, en mal de popularité. Ces mollahs mauritaniens aux réactions sélectives, qui privatisent l’Islam, religion universaliste de monothéisme pur, pourraient même marcher. Ils diront, comme ils l’avaient dit pour Biram, que nous avons « offensé » la religion, car donnant une nationalité à ALLAH (swt), l’Unique, l’Eternel et le Créateur de l’univers.Et Aziz les accueillera devant le palais pour leur promettre que « ce journaliste apostat sera châtié », que la chari’a lui sera appliquée. Le Président promettra aux mollahs venus manifester sur le pas de son palais qu’ordre sera donné à la justice pour qu’une punition exemplaire soit infligée à l’impudent. Cette justice, dont le Président disait qu’elle était indépendante, et qu’il lui garantissait toute de son indépendance, cette justice connue, hier, pour distordre les faits, s’empressera de donner la correction qui sied, parce que le Président le veut, suivant en cela la demande des ulémas en crise de popularité religieuse.
Par le passé, on a vu un érudit extraire des argentiers du pays des mains du pouvoir judiciaire, intercédant même en leur faveur auprès du Président de la République. Des milliers des pauvres diables qui croupissent dans la citadelle du silence, parfois injustement, ne peuvent et ne songent même pas aux possibles faveurs d’un quelconque érudit. Quant au citoyen, lui, qui ne demande qu’une prise en charge citoyenne des affaires du pays, il doit encore attendre une mise à jour de nos érudits.
Notre propos est autre… «Dieu est mauritanien», cette phrase est d’un africain du centre. Il l’a dit et l’a pensé et le pense vraiment (toujours) lors d’une porte ouverte sur la Mauritanie dans un pays européen ; une porte ouverte organisée par les victimes de la répression des années de braises. Cette rencontre avait permis, une fois encore, de ressasser l’autre histoire de la Mauritanie.
Pour cet Africain du centre, son propos voulait simplement dire que la Mauritanie est sous une protection divine particulière, par la Volonté d’ ALLAH. Car comme la Mauritanie, des pays ont connu des événements similaires qui ont conduit à l’embrasement de plusieurs d’entre eux, alors que la Mauritanie, elle, résiste et continue de résister malgré ce passé si récent qui souille son image.
Pour cet Africain du centre, la Mauritanie a la baraka. Oui la baraka. Et quand on ouvre bien les yeux sur ce qui se passe chez nous, dans notre pays, on se dit qu’il n’avait pas tort car il faut vraiment que la Mauritanie soit bénie pour qu’elle ne sombre pas sous les méfaits et les travers qui l’assaillent : une société malade, infectée par des virus qui ne sont autres que son élite, surtout religieuse ; des religieux qui changent de position au gré des régimes du moment. La parfaite illustration est administrée par l’Imam de la mosquée centrale de Nouakchott, Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibou Rahmane, dans ses rapports au pouvoir de Sidi, ensuite celui d’Aziz.
C’est sans doute cette baraka qui justifie l’échec des multitudes entreprises maléfiques qui visent et continuent de viser la Mauritanie dans son existence comme un Etat, un et indivisible ; un Etat où le citoyen cultive, en tout lieu et en tout temps, son appartenance à une société juste et égalitaire.
Il faut croire que la Mauritanie vit sous l’emprise de maux de toutes sortes : individualisme à fleur de peau, clivages communautaires, incivisme, culture de la gabegie, insouciance pour l’avenir…
C’est dire qu’analyser le comment du maintien en équilibre de la Mauritanie sur des socles aussi branlants donnerait des vertiges à l’esprit cartésien le plus entreprenant.
Camara Seydi Moussa
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