Le combat politique ne peut se faire sans unité surtout entre des mouvements et partis qui aspirent au même idéal, l’égalité et la justice. En effet, si le combat politique est un combat pour faire avancer des idées, l’intérêt général, un projet, on doit mettre de coté sa « petite personne » pour le bien de la cause pour laquelle nous nous battons.
Force est de constater que cette conception fait souvent défaut au sein de nos mouvements qui brillent de manière extraordinaire un moment avant de sombrer dans des querelles de personnes et dans l’oubli de la raison pour laquelle ils ont été créés. Souvent, la principale raison évoquée, c’est les infiltrations. Mais s’il s’agit de notre incapacité de mettre en avant notre Unité ? Car il est inutile de rappeler que ce qui nous unit est beaucoup plus grand que ce qui nous sépare. IRA en a fait les frais, même si là, l’infiltration a été évidente, il fallait peut être l’anticiper, aujourd’hui le Mouvement Touche Pas à Ma Nationalité traverse une crise profonde dont il aurait bien pu se passer. Certains observateurs l’avaient pourtant vu venir, à partir du moment où TPMN a voulu élargir son combat à d’autres questions nationales même si le nom du mouvement le contraignait à rester dans un cadre bien défini.
On peut mettre beaucoup de chose dans la nationalité, mais il faut admettre qu’il aurait été plus ingénieux de finir le combat contre le recensement, qui d’ailleurs a été relégué aux oubliettes depuis que le Mouvement a commencé à se faire un nom. Résultat, on a observé des dissensions au sein du mouvement, devenu aujourd’hui bicéphale au grand regret de tous ceux qui avaient beaucoup misé sur ce Mouvement et qui avait réussi tant bien que mal à atténuer les dérives racistes du recensement en cours en Mauritanie. Il semble que le Mouvement, excusez-moi de l’expression, ait voulu « peter plus haut que ces fesses ». Il s’est finalement emmêlé les pinceaux. La mauvaise coordination entre le Mouvement et ses sympathisants à l’intérieur comme à l’extérieur, en a aussi été la cause.
Dès le départ, une ligne claire n’a pas été définie dans le cadre d’une large concertation pour éviter des amalgames et des divergences qui ne font que nuire à la cause. Mais il semble que telle n’ait pas été la priorité des dirigeants du Mouvement qui laissaient penser qu’ils avaient oublié l’objet même du Mouvement. Certains y voyaient l’occasion rêver de se faire un nom et tirer profit du nouveau statut acquis par le hasard des circonstances. En voulant anticiper sur certaines problématiques et en faisant le filtre entre les injustices à combattre, la crédibilité du Mouvement en avait pris un sacré coup. La capacité de gestion et la clairvoyance ont manqué aux dirigeants dudit mouvement. Il faut noter aussi que la création de mouvements embryonnaires n’est jamais la solution.
A chaque fois qu’il y’a un point de désaccord un nouveau mouvement voit le jour avant de connaitre le même sort à son tour. Somme-nous incapables de tirer des leçons des erreurs du passé et des exemples que l’on n’arrête pas de voir pour consolider nos mouvements et mener à bien le combat sur des bases solide ? On peut bel et bien être en désaccord sans que cela ne soit une raison pour la rupture, d’où la nécessité de privilégier le dialogue, le consensus. Ces qualités doivent être inhérentes à toute personne voulant porter une cause.
En plus, le combat contre l’injustice en Mauritanie ne doit pas se faire de manière partielle et partiale, car l’injustice est la cause de notre malheur au pays, l’on ne doit pas perdre cela de vue. Les combats contre la discrimination et l’esclavage doivent être menés ensemble car ces deux problématiques sont intrinsèquement liées. Il faut éviter d’aller en ordre dispersé et s’unir afin de trouver des solutions communes à nos problèmes. C’est à ce prix là que nous vaincrons.
Pour gagner le combat et se démarquer, « le vrai politique doit savoir penser autrement pour agir autrement et maîtriser certaines choses parmi lesquelles : ne pas mélanger combat politique et combat personnel, ne pas se tromper de cible, savoir se remettre en question et reconnaître ses erreurs, combattre l’adversaire comme un ennemi mais sans le sous-estimer en le respectant sans être sectaire, décider et agir de façon équilibrée et responsable en sachant dire non pour mieux atteindre ses objectifs et enfin, savoir convaincre et montrer qu’il peut être à la fois porteur de sens, leader responsable et opérationnel ».
BA Youssouf
Rédacteur en chef du site www.flere.fr
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