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lundi 7 mai 2012

La mise en exécution du second complot contre l’élite haratine.


 


Il y a plus de 30 ans qu’une poignée de cadres haratine eut le courage et la sagesse de mettre en place une stratégie pour œuvrer á l’émancipation et la libération des esclaves et ex-esclaves en Mauritanie. Le mouvement Elhor fut ainsi créé, drainant dans ses rangs une grande partie des intellectuels de la souche haratine qui ont adhéré au combat contre l’injustice et le racisme dont souffre plus de la moitié de la population.  Le mouvement ne tardera pas à se faire entendre chez la communauté haratine qui aspire à se libérer des chaînes de l’esclavage, mais aussi chez la communauté Beydhane avec ses tares de féodalité qui risquent ainsi de perdre le privilège qui se sont forgés á travers des siècles de domination.
Acte I: Diviser pour contrôler totalement
Le procès des cadres activistes du mouvement Elhor, en 1980, fut l’occasion inespérée pour l’élite baydhane de planifier et exécuter  le premier complot contre les haratines. Ce complot consistait à briser cette conscience naissante de l’élite haratine, d’étouffer toute aspiration á la libération, d’éliminer tout risque qui aurait comme résultat le changement des rapports de force en Mauritanie.  La communauté baydhane, vue son faible poids démographique et l’éventualité que les haratines basculeraient dans le camp adverse, celui des négro-mauritaniens, ont planifié ce complot qui, à long terme, garderait les haratines sous leur domination totale, sans jamais leur permettre de s’émanciper, mais aussi pour servir de force démographique pour être commander à tout moment et,  si nécessaire, pour affronter la revendication montante de l’élite négro-africaine.
C’est ainsi que les tares de la féodalité baydhane ont travaillé par tous les moyens à diviser les cadres haratine en les dressant les uns contre les autres. Ce complot s’est traduit par la nomination de quelques-uns, par les cooptations d’autres dans des courants politiques,  par le secour financier accordé à certains,  ou l’embargo total contre les plus durs pour ainsi les affamés….
Par ce complot fut ainsi exécuté et enterré l’espoir de toute une communauté. Il faudra donc attendre longtemps, de longues années amères et pénibles, pour voir une nouvelle génération de cadres haratines prête á reprendre  la lutte pour leur communauté, pour leur prochaine génération. La lutte pour une Mauritanie égalitaire, juste, une Mauritanie unie et fraternelle.

Un messie qui dérange
Avec l’apparition de mouvement des abolinistes, sous le leadership de son président Biram Dah Abeid, la situation, que la féodalité a voulue ainsi,  commence brusquement à changer. La jeunesse haratine trouve en Biram Dah Abeid un guide courageux et déterminé. Il est prêt à aller trop loin et très vite. Il introduit une nouvelle méthode de lutte, une nouvelle démarche, il polémique avec une fermeté qui n’est pas prête à changer. Il fait fi des tabous, il piétine une mentalité qu’on cherche à élever au rang du sacré. Une mentalité de soumission, de domination jugée d’essence divine. Sa stratégie de lutte fait peur aux tenants de la féodalité, aux esclavagistes. Elle dérange une minorité qui n’a pas compris qu’il est temps de se comporter en êtres humains civilisés, qu’il est temps de partager la richesse du pays entre toute la population, qu’il est temps d’instaurer l’égalité et la justice devant la loi, devant le devoir et la responsabilité.
Act II : Eliminer totalement
L’acte d’incinération des livres obscurantistes, produits par des érudits dans une période lointaine où le sens de la civilisation moderne n’existait pas, ces livres source de tout les malheurs vécus par des générations de haratine en Mauritanie, cet acte a été l’occasion que l’élite baydhane attendait depuis bientôt 2 ans pour mener leur second projet de complot contre les cadres haratine.
Une campagne de manipulation est mise en marche pour dresser les haratines les uns contre les autres. On use des motifs religieux, des liens tribaux et régionaux, on propose des récompenses, on promet les nominations,…etc. Le système féodal n’épargne aucun moyen pour dresser les élites haratines les unes contre les autres, à étouffer tout élan de solidarité potentielle entre eux.
Appel au réveil
Il est temps que l’élite  haratine prenne sa responsabilité pour mener sa libération du joug de l’esclavage physique et mental. El hartani devra reconnaitre que ni le baydhani ni le négro-mauritanien ne fera le travail à sa place pour être libre, pour être considéré comme un être humain.
El hartani devra d’abord se faire son identité lui-même: il est hartani et noir avant d’être Arabe, Peul, Wolof ou autre. El hartani devra accepter, sans honte, sa haratinité et la défendre avec arme et idée.
Il devra se poser la question pourquoi seulement 2 á 5% des nominations sont réservés aux cadres haratine, pendant que cette communauté fait  plus de la moitié de la population totale du pays ?  Pourquoi seulement un taux de moins de 5% dans les ministères, les postes de gouverneurs, préfets, commissaires de police, l‘armée et la Gendarmerie? Pourquoi les bourses d’étude universitaire ou de formation  ne sont presque jamais accordées aux haratines, malgré que dès la phase du primaire les classes sont remplies à plus de la moitié des enfants haratines ? Est-ce que tous ces enfants sont tellement nuls qu’ils n’arrivent pas  à passer au secondaire, á passer BAC ?
Frères de l’élite hartine, osons demander notre droit, notre liberté, notre part de la Mauritanie, notre part de la richesse de la Mauritanie. Osons demander 50% des nominations, 50% des gouvernorats, des préfectures. Osons demander 50% des commissariats de police.
Frères de l’élite haratine, n’acceptons plus les manipulations, n’acceptons plus les mensonges, n’acceptons plus la domination de qui que ce soi. Ne nous trompons pas d’adversaires : le système de domination est notre addversaire, notre ennemi de toujours. Combattons-le sans merci. Ce combat est notre devoir, notre obligation. Ce combat est notre religion, notre croyance, notre saint Islam nous l’autorise et même le demande.
Ainsi nous lançons un appel solennel à tous les leaders hratin  de tous bords  (toutes générations confondues) de  lever la tête et  de dire non a cette mascarade que les esclavagistes préparent , à travers l’etat, pour tuer ce combat, c’est le moment tant attendu ou les hratins doivent s’unir pour  reigner ! L’histoire retiendra  l’œuvre de chacun !
Abidine Ould Merzough
Allemagne, le 7 Mai 2012
       

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