Réaction : Division, à qui la faute ? Unité oui mais comment ?

Division, à mon humble avis, la faute revient d'abord à des siècles de traditions inégalitaires, partagés par tous les descendants des empires et royaumes africains et... mondiaux !
Dès qu'il y a conquête de territoire, il y a confiscation des terres et assujettissement des peuples conquis. Par la raison -violente- du plus fort militairement, le conquérant s'auto-définit comme noble, et le conquis devient "captif" et donc inférieur aux yeux du dit conquérant. Cette soi-disant infériorité s'appuie sur toute une propagande, avec la complicité active des politiciens, intellectuels, commerçants et religieux alliés au pouvoir "vainqueur".
D'où la justification de la traite négrière par les arabo-musulmans (17 millions de noirs arrachés à leurs terres ou massacrés durant 1400 ans) puis plus tard par les occidentaux chrétiens (12 millions de gens déportés durant 400 ans).

 

Mais ces traites massives et barbares ce sont appuyés sur les organisations socio-économiques des royaumes noirs qui ont fondé leur existence sur cette même "logique" du captif...
Cette pratique, je le rappelle, était commune à toutes les sociétés expansionnistes de la planète, depuis la nuit des temps. Nos "puissances" européennes fonctionnaient de la même manière, les "Seigneurs" avaient leurs "serfs" qui en échange d'une soi-disant protection, fournissaient le travail harassant des champs, mines, bâtiments... et étaient surtaxés d'impôts (dîme sur la récolte, gabelle sur le sel...) pour des terres appartenant au Seigneur !!!

 

L'occident a progressivement changé ses pratiques de domination, les bourgeois commerçants ont piqué le fric et les terres des "nobles" en 1789, mais les "castes" existent toujours chez nous, même si elles ne disent pas leurs noms... exemple, la proportion de fils ou filles d'ouvriers ou de paysans dans nos "glorieuses" grandes écoles supérieures (ENA, écoles d'ingénieur...) est encore aujourd'hui de 1 à 2% (!?!). Où est l'égalité ?

Je pense donc que avant de commencer à parler d'unité, chaque membre de chaque membre de chaque communauté de ce beau pays doit commencer à regarder en face son histoire, dans tous ses aspects, sans se voiler la face et sans hypocrisie, plutôt que de rejeter la faute sur "l'autre". Faites comme moi, ça fait du bien !! Je n'ai aucune honte ni culpabilité à accuser mon pays de ses méfaits coloniaux et esclavagiste, car mon cœur d'artiste attache bien plus d'importance au respect de l'être humain, quel qu'il soit...

Les "nobles" Soninkés, Pulaars, Wolofs, Bambaras et Maures "blancs" ont depuis toujours capturé et acheté des esclaves, par besoin économique d'une classe sociale infériorisée qui fait le sale boulot, pendant que les "pachas" se prélassent, se divertissent dans des joutes intellectuelles, encaissent les richesses produites par leurs "castés" et baisent leurs femmes, en tuant souvent les enfants "bâtards" à la naissance... c'est choquant, dégueulasse, mais c'est la triste réalité, qui a encore cours de nos jours. Osez donc la regarder en face !!! que chacun balaie devant sa porte et on pourra avancer sur de bonnes bases...

 

Pour faire bonne mesure, j'accuse encore une fois la France coloniale d'avoir eu un double discours lors de la conquête mauritanienne. les généraux français se sont alliés les services de tribus guerrières maures pour la "pacification" du sud du pays dans la vallée du fleuve Sénégal (fouta, walo...), en l'échange de quoi ils ont fermé les yeux sur la capture massive d'esclaves et le pillage de richesses.

 

Dans le même temps ils combattaient et interdisaient les pratiques esclavagistes dans les sociétés négro-africaines.
C'est cette dizaine de tribus que de Gaulle et Foccard ont installé au pouvoir, lors de la parodie d'indépendance du 28 nov 1960 (je suis né la veille à 22h !), au mépris des composantes noires de ce territoire. 50 ans plus tard, rien ou presque n'a changé et le nombre de gens en servage est estimé à 600.000 personnes (20% de la population !) honte à la France !

 

Encore une fois je ne cherche à stigmatiser personne, j'essaie juste de rétablir une vérité historique longtemps cachée ou déformée par ces mêmes "puissants", mais qu'on ne peut ni ne doit plus ignorer, si nous voulons vraiment bâtir une société harmonieuse, juste et pacifique.
Dernière précision, depuis plus de 2000 ans, des accords commerciaux ont existé dans tout le sud saharien, du Soudan au Sénégal, entre les négriers -Arabes, puis Européens- et les royaumes noirs -musulmans ou non- qui, en plus du pillage, ont quasi "industrialisé" cette immense et très rentable ponction humaine...
L'Islam et le Christianisme ont, chacun à leur façon, tenté de légitimer moralement ce commerce de chair humaine en affirmant l'infériorité de l'homme noir, "sauvage, ignare et proche de l'animal", d'où la castration massive des "mâles" pratiquée par les Arabes...
Côté politico-intello, même discours ; voir Ibn Kaldoum au XIVe siècle et Jules Ferry (si, si !) au XIXe...
Pour ceux qui doutent encore de mes affirmations, j'ai à votre disposition plusieurs documentaires vidéos sérieux qui font parler des historiens et anthropologues réputés, tunisiens, marocains, sénégalais, français... qui planchent depuis des années sur la question.
mon numéro : 00 222 22 44 67 81.
Bienvenue à tous les humanistes sincères, le combat continue !

 

Dominique Bernard