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lundi 16 juillet 2012

Acharnement stoïque : « Si Biram Ould Dah brûle les livres du malékisme, c'est le ciel qui s'effondre sur nos têtes. »


Mardi matin, des activistes de l'IRA ont battu le pavé devant le siège de Radio Mauritanie. Ils contestaient la diffusion, l'avant-veille d'une émission sur la fameuse Radio Coran d'un débat religieux dans lequel, un imam du crû, choisi sur des critères maison, avait discuté, à profusion, sur la vente des esclaves. Comme pour délecter de l'insulte qu'ils proféraient contre la société et les vraies valeurs de la religion qu'ils sont censés encenser, l'imam et son hôte, un vieux journaliste expérimenté, longtemps engagé dans la mouvance baathiste, n'y sont pas partis du dos de la cuillère. Ils ont entretenu les auditeurs sur les modes d'acquisition des esclaves en Islam, faisant fi des "orientations" politiques du moment et rappelant aux Mauritaniens que dans leur pays, la version religieuse des plus forts, des esclavagistes et des racistes est la seule qui vaille. Ils ont parlé du commerce des êtres humains, allant jusqu'à reconnaitre que cette pratique est nécessaire pour le développement de toute société.
Que l'Etat dise par la bouche des hauts responsables que l'esclavage n'existe plus et qu'il n'en demeurait que "des séquelles", qu'une loi qui punit l'apologie même de l'esclavage soit en vigueur, cela ne change en rien l'obstination des maîtres esclavagistes que couve une institution religieuse rétrograde, pourri et limitée. Au début de la présente année, Radio Mauritanie avait publié en boucle l'intervention d'un autre érudit qui n'ont seulement ne reconnaissait pas l'existence de l'esclavage dans notre pays, mais plus, assurait sa promotion. R.A.S. Le pendant religieux du SYSTEME impose ses vues qui sont plus fortes que les "orientations" de tous les chefs qui ménagent et l'institution religieuse et les fils des grandes familles esclavagistes qui font l'ordre communicationnel officiel du pays. C'est une évidence.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, le même jour, le vice-président de SOS-Esclaves dénonce, publiquement, la main basse qu'un ancien Maire de Mederdra a voulu mettre sur l'héritage d'un ancien haut fonctionnaire international de souche haratine décédé récemment à Paris. Après avoir longuement travaillé à l'UNESCO, l'homme  en question décèdera sans laisser d'enfants. Ses sœurs encore en vie qui devaient légitimement prétendre à son héritage ont vu surgir un "intellectuel", banquier de formation qui se trouve être l'ancien Maire de leur bourgade prétendant que le défunt était un esclave pour sa famille. A ce titre, il demande au greffier en chef du tribunal de la ville de faire l'inventaire des biens du décédé. Malheureusement, selon la version de Sos-Esclaves, le greffier, auxiliaire supposé de la justice de l'Etat, s'est exécuté. Au nom de quelle justice ? Au nom d'une pratique devenue courante… Une loi interdisant l'esclavage n'existe-t-elle pas donc aux yeux des tribunaux et leurs auxiliaires?
Ces deux graves actions qui se sont passées dans l'espace de quelques jours, doivent pousser les Mauritaniens à réfléchir réellement sur la situation de leur pays. Si des esclavagistes continuent à défier, en toute impunité, l'ordre social et menacent ouvertement, sans que personne ne lève le petit doigt, la paix et la cohésion sociale par des propos et des actes de provocation humiliants et dédaigneux, il reviendra aux esclaves et à tous ceux qui se sentent blessés dans leur honneur et leur dignité d'agir. Les citoyens simples ne doivent pas laisser faire, les défenseurs des droits de l'homme et les représentants de la société civile, également. L'Etat qui a échoué à imposer son ordre et la suprématie de sa loi, ne devrait alors pas sévir contre les opprimés.
La Mauritanie est ainsi faite : la loi ne s'applique que de façon particulière. Si Biram Ould Dah brûle les livres du malékisme, c'est le ciel qui s'effondre sur nos têtes. Toutes les institutions de la République et ses corps constitués se mobilisent pour insulter, mater, emprisonner et sévir. Toutes les populations sont dressées et manipulées.
Si une insulte, un affront et des propos humiliants sont proférés contre les esclaves et les victimes de la ségrégation dans le pays sont ouvertement tenus sur les ondes d'une radio publique, financée par nos impôts à tous, l'Etat fait le morveux, se tait et laisse passer.
Alors, à qui se tourner pour rendre justice et réguler les rapports sociaux pour éviter le pire à notre pays ?
Amar Ould Béjà

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