« La place des Flam est naturellement du côté de ceux et celles qui posent la question nationale et sociale comme une priorité absolue à résoudre ».
Les forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) après des décennies d’exil, ont décidé de regagner leur pays pour continuer le combat. Comment se fera ce retour, comment les FLAM vont se positionner sur la scène politique, quelles sont les implications humaines de ce retour….Nous avons interrogé, Sow Ibrahima Mifo, Vice-président et chargé à l´organisation et à l´orientation politique des FLAM.
QDN: Quand sera effectif le retour annoncé des FLAM en Mauritanie?
Les Flam ont déjà commencé à reprendre effectivement pied sur le sol national avec le retour de notre section sénégalaise conduite par notre camarade Mamadou Wane. Avant cela, nos émissaires s’étaient rendus en Mauritanie pour y engager des missions de terrain, de contacts. Notre retour est désormais un processus irréversible mais nous tenons à le mener en bon ordre, en étapes contrôlées.
L’enjeu de cet événement est si important que nous devons en maîtriser tous les facteurs concourants. Et ils sont aussi divers que complexes, allant des préjugés et des appréhensions à apaiser, des exigences politiques et administratives à ménager jusqu’aux carrières et des vies de familles à réorganiser.
Mais je peux vous assurer que nous sommes à l’œuvre, et qu’il ne s’agit plus qu’une question de mois jusqu’au parachèvement de notre redéploiement dont le couronnement sera le retour de notre Président en compagnie d’un nombre important de nos militants.
QDN: Entre l’opposition degagiste, qui demande le départ d’Ould Abdel Aziz du pouvoir, l’opposition dialoguiste, qui a pris langue avec le pouvoir, la majorité présidentielle …Une fois en Mauritanie, où se situeront les Flam dans la scène politique?
IBRA: La place des Flam est naturellement du côté de ceux et celles qui posent la question nationale et sociale comme une priorité absolue à résoudre. Nous nous allierons avec les Mauritaniens, de quelque bord qu’ils soient, qui se préoccupent de débarrasser notre pays du plus grand danger qui menace son existence et compromet son avenir, à savoir les discriminations raciales et sociales érigées en règles immuables de gestion de la Mauritanie. Nous avons bon espoir que notre retour impulsera l’émergence d’un vaste pôle patriotique dont l’ambition première sera de guérir la Mauritanie de sa périlleuse fuite en avant en la réconciliant avec sa diversité.
QDN: La première option pour les Flam, c’est la création d’un parti politique. Y a-t-il une seconde option comme la fusion avec un parti politique.
IBRA: La seule option absolument intangible pour les Flam est le devoir de poursuivre en Mauritanie le combat qu’elles ont initié, il y a bientôt 30 ans, et pour lequel nous restons plus mobilisés que jamais. Il s’agit de déconstruire le système raciste et esclavagiste qui aliène et assujettit la vaste majorité de nos populations pour offrir, en lieu et place, un nouveau contrat d’unité nationale fondé sur les principes de liberté, de justice et d’égale dignité de nos identités. C’est un sacerdoce pour nous, une mission vitale pour la Mauritanie, et pour la mener à son terme, les Flam ne lésineront sur aucune opportunité.
QDN: Après des décennies d’exil, une intégration dans les pays d’accueil, le retour au pays pour y mener le combat politique, humainement, ça pose des difficultés…
Et comment pouvait-il en être autrement quand on sait que pour beaucoup cela dure plus d’un quart de siècle! Pendant ce temps, il a fallu vivre, s’adapter à de nouvelles réalités. Mais rassurez-vous, il n’y aura pas de drame car les Flamistes, en hommes et femmes de foi et de convictions, ont toujours su mettre l’appel du devoir militant au dessus des situations de convenances personnelles. Pour nos militants, les moyens de l’exil ne peuvent servir qu’à assurer le succès du retour.
Propos recueillis par Khalilou Diagana
Source :Le Quotidien de Nouakchott
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