Initiative pour la Résurgence du mouvement
Abolitionniste (IRA)
Les
7 000 esclaves du Port de l'Amitié se rebiffent
Depuis
quelques jours, le Port de l'Amitié de Nouakchott vit une crise sans précédent
dans les annales des luttes ouvrières caractérisée par une entente tacite entre
les Autorités et les féodaux dans le dos
des dockers et à leurs dépends, poussant ces derniers à cesser le travail et à
organiser un sit-in illimité interpelant l'ensemble des échelons de l'Etat
depuis le bureau de l'emploi jusqu'au Président de la République.
Les principales revendications des dockers
pourraient se résumer en:
1- le renvoi de Mohamed Ould Cheikhna de la
direction du Bureau de l'emploi (BEMOB) et l'implication des travailleurs dans
la gestion de ce bureau pour que ce dernier soit au service des dockers et pas
l'inverse;
2- l'augmentation du prix du tonnage pour le
faire passer d'une ouguiya par kilogramme à au moins trois;
3- l'ouverture et l'équipement d'une
infirmerie pour les travailleurs au port, et sa dotation avec une ambulance.
Les
dockers, dont le nombre dépasse les sept mille, ont décidé d'entrer en désobéissance civique y
compris à l'encontre des syndicats de travailleurs qui ont prouvé leur
incapacité à arracher la satisfaction de leurs doléances et ont pactisé, pour
la plupart d'entre eux, avec les forces féodales et le tâcheronnat.
Quant
à l'Etat, il a décidé d'ignorer la crise tout en déployant son arsenal
classique de manœuvres visant à diviser les travailleurs en alternant bâton et
carotte. La crise a aussi vu défiler au Port une cohorte de politiciens et de
pseudo défenseurs de droits de l'homme qui essayent par tous les moyens de se
mettre en valeur et de monnayer leur prétendue influence au près des
travailleurs en essayant de faire renoncer ces derniers à leurs revendications
légitimes.
De
notre côté, à l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste
(IRA), tout en déclarant suivre de près la situation au Port de l'Amitié, nous
affirmons:
1-
notre totale et inconditionnelle solidarité avec ces travailleurs qui souffrent
un esclavage légalisé et imposé par l'Etat mauritanien depuis des décennies;
2-
notre rejet de toute solution définitive dont ne serait pas partie prenante les
travailleurs eux mêmes à l'exclusion de toute autre représentation qu'elle soit
politique, syndicale ou droits-de-l'hommiste;
3-
l'invitation que nous formons en direction de l'Etat mauritanien pour qu'il
cesse de se ranger systématiquement aux côtés des hommes d'affaires et des
féodaux qui ne sont mus que par leur seuls intérêts étroits pour le danger que
représente cette position vis-à-vis de la paix civile et de l'unité nationale.
Le Bureau Exécutif
Nouakchott, le 21 avril 2013
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