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mercredi 24 avril 2013

DECLARATION SUR LES CONDITIONS DE RECENCEMENT DES MAURITANIENS

         
DECLARATION SUR LES CONDITIONS DE RECENCEMENT DES MAURITANIENS
                    A  L’AMBASSADE  DE  MAURITANIE  A  PARIS

Le recensement  de  la population lancé  le 28 Novembre 2010 en Mauritanie  par le Gouvernement en vue, affirme-t-il, de doter le pays d’un fichier d’état-civil plus fiable dans le prolongement de celui de 1998, s’est révélé dans ses conditions  et modalités d’application humiliant et discriminant, revêtant un caractère d’épuration  identitaire contre les mauritaniens  noirs  ( négro-africains), suscitant alors dénonciation  et contestation.
 Ce recensement n’est donc pas classique ni dans ses objectifs ni dans ses modalités, et constitue un enjeu important pour le Gouvernement en quête de légitimation des quotas ethniques dans les structures politico-administratives de l’Etat et pour les populations  négro-africaines ( noires) de Mauritanie qui pourraient être privées de leur nationalité.
C’est dans ce contexte  particulièrement chargé, qu’une Commission de recensement qui en constitue la modalité opérationnelle, logée dans l’enceinte de l’Ambassade de Mauritanie à Paris, a commencé  ses opérations d’ ‘’enrôlement’’ dans  des conditions humainement inacceptables, juridiquement contestables et politiquement condamnables.
Opérant pour toute l’Europe, cette commission oblige  les Mauritaniens venant des quatre coins de France et d’Europe à s’entasser dans  un rang, Femmes et enfants compris,  dès  4 h du matin pour la quarantaine retenue par jour travaillé, les autres devant  attendre les jours et mois suivants, le tout dans des conditions humainement inacceptables, de gêne  sur la voie publique et pour les voisins, faute de d’organisation  et d’informations claires de la part de  l’Ambassade de Mauritanie.
Elle exige, par ailleurs, de chaque candidat la présentation de certaines pièces d’identité dont la carte de Séjour  pour établir la preuve  de sa nationalité Mauritanienne, ce qui est juridiquement incongru et contestable pour au moins trois raisons :
       1° le recensement a lieu à l’ambassade de Mauritanie qui est un territoire Mauritanien en vertu des conventions Internationales ;
      2° l’Autorité  Mauritanienne ne peut,  pour établir la Nationalité Mauritanienne d’un candidat au recensement   sur le territoire national, demander qu’une pièce d’identité( passeport, carte nationale d’identité ou une copie intégrale d’état civil ) établie par une Autorité Mauritanienne compétente, nonobstant la possibilité de demander  une quittance de loyer  d’EDF de Gaz ou de téléphone.
    3° le non –respect  du principe de la non -discrimination  et  du principe de l’égalité de traitement de tous les  Mauritaniens devant  le Service public. En effet, les Mauritaniens de France constatent qu’en Arabie Saoudite ou en Côte d’Ivoire, les  mauritaniens peuvent se faire recenser avec une simple carte d’identité.

Enfin, le recensement en cours à Paris vise  à priver le  maximum  de Mauritaniens de leurs droits civique, civil et politique en les privant de leur nationalité  Mauritanienne.
L’exigence de la carte de séjour  a en effet pour conséquence d’écarter du recensement  de catégories entières  de Mauritaniens :
        Ceux  dont les titres de séjour sont en cours de renouvellement,  qui ne pourront les retirer faute de pouvoir présenter le nouveau format de passeport  et qu’ils pourront avoir faute d’avoir été recensés ;
      2° Ceux qui sont en cours de régularisation de leurs situations, qui ne pourront avoir leurs titres de Séjour que s’ils présentent un passeport, qu’ils ne pourront avoir  faute de recensement ;    
      3° Ceux qui n’ont pas de titres de Séjour, qui sont Mauritaniens et disposent de pièces d’identité valablement établies par  les Autorités mauritaniennes
Tous ces mauritaniens seraient à terme des clandestins, perdraient leur travail et deviendraient apatrides, puisque du recensement dépend l’obtention des nouvelles pièces d’identité  qui conféreront le droit à la nationalité avec toutes les conséquences de droit.
Considérant qu’il est politiquement inacceptable et moralement condamnable  de priver de catégories entières de la population de leur Nationalité pour des considérations de politique démographique, de  justification de la politique des quotas et de marginalisations   du  systèmes politico-administratif de pans entiers de la population, en particulier les  négro-africains,
 Nous,   ORGANISATION DES TRAVAILLEURS MAURITANIENS EN France ( OTMF ) :
-          Exigeons  l’abandon de l’exigence de la carte de séjour pour le recensement des mauritaniens en France
-          Demandons  que des mesures soient prises pour assurer le recensement dans  des conditions acceptables, qui respectent  la dignité des candidats au recensement, qui  évitent la gêne sur la voie publique et des voisins ;
-          Dénonçons  le caractère discriminatoire et épuratoire de ce recensement
-          Exigeons  qu’il y soit mis fin sans délai avant que la situation  ne devienne  in contrôlable et chaotique ;
-          Informons le Ministère de l’intérieure des risque de désordre publique qui serait provoqués par le Comportement des Autorités de l’Ambassade de Mauritanie à Paris ;
-          Attirons l’attention de la Communauté Internationale, l’Union Européenne  en particulier, de la volonté du gouvernement Mauritanien de priver de milliers de mauritaniens de leur droit de suffrage pour les prochaines élections ;
-          Lançons un appel de soutien aux organisations Syndicales et de défenses des droits de l’homme pour qu’il soit mis fin à cette situation humainement, juridiquement et politiquement inacceptable.

Fait A Paris le 22 avril 2013
OTMF

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