Après la répression féroce dont
nous avons été victimes aujourd'hui et qui fit des dizaines de blessés dont
certains sont dans un état grave, nous nous sentons obligés d'expliquer à
l'opinion publique la nature de notre épreuve et la réalité de nos
revendications, loin des surenchères de certaines centrales syndicales qui
n'ont eu de cesse de monnayer et de profiter de notre cause.
Pour commencer, nous tenons à
rappeler ici la rétribution que nous recevons contre le déchargement de chaque
kilogramme et qui est d'un montant de 0,8 ouguiyas (soit 0,2 centime d'euro)
alors que le même kilogramme rapporte 15 ouguiyas au propriétaire de grue et 8
ouguiyas pour celui d'un chargeur; comme si notre force musculaire est quantité
méprisable devant celle des machines. La seule raison de ce mépris est le fait
que nous appartenons à une communauté opprimée et laissée pour compte alors que
les machines sont la propriété des barons de la féodalité qui nous considèrent
de tout temps nés pour les servir y compris dans un Etat moderne.
Pour aller droit au but, nous
annonçons à l'opinion publique que nous sommes plus de cinq mille dockers
décidés, s'il le faut, à paralyser l'économie du pays par le recours à notre
droit légitime de grève jusqu'à la réalisation totale de nos revendications. A
cet effet nous lançon un appel à cette opinion publique, aux organisations de
défense des droits de l'homme, aux partis politiques et aux syndicats pour nous
prêter main forte dans l'épreuve que nous traversons. Nous vous affirmons que
notre objectif n'est pas de susciter des troubles ni de menacer la paix civile.
Nous œuvrons tout simplement à la réalisation de nos revendications légitimes
et le respect de nos droits élémentaires. Nous dénonçons les tentatives de
désinformation menées par certains individus qui voudraient nous présenter
comme étant une petite poignée d'agités se comptant sur les doigts d'une main.
Les événements ont montré que le président du Bureau de la Main d'œuvre du
Port, Mohamed Ould Cheikhna, n'a pu convaincre plus de 80 personnes à reprendre
le travail et ce malgré tous les moyens de corruption et les menaces mis en
œuvre alors que le nombre de grévistes a dépassé les 5000.
En fin, nous réaffirmons le
caractère pacifique de notre grève, dénonçons la répression que nous opposent
les autorités et nous engageons à continuer notre lutte jusqu'à la satisfaction
complète de nos doléances.
Pour le
Dockers:
Chems Ould
Habib
Mohamed Ould
Mohamedou
Isselmou Ould
Abdellahil
Elhadj Ould Eliid
Idje Ould
Hammady
Nouakchott
le 23 avril 2013
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