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dimanche 11 septembre 2011

Droit de réponse à Bodiel Ould Houmeid : A propos de l’arabité des haratine.



Trop, c’est trop, Je  vous cite : « Boidiel Ould Houmeid a déclaré que les Haratines sont une composante à part entière de la communauté maure et ne saurait en aucun cas être considérée comme une frange à part entière. Il a encore critiqué les groupes qui cherchent à semer la zizanie au sein du peuple mauritanien et a appelé à la cohésion de l’ensemble du peuple. Il a en particulier invité les auteurs de telles pratiques à se reprendre pour éviter dresser les unes contre les autres les composantes de ce peuple en particulier la communauté maure qui est unie par la langue, les us et les coutumes.»

Boidiel ne se considère pas comme un hartani, il vente sa  noblesse, c'est-à-dire sa supériorité par rapport aux haratine, il dit haut et fort être  chef d’une tribu dont il a hérité des esclaves dès lors, on se demande pourquoi il fait l’arabité des haratine son fond de commerce? Cela  fait plusieurs siècles qu’on nous tympanise avec l’arabité de la communauté  haratine. Quoi qu’on dise, ces derniers ne sont arabes  pour l’instant que sur le papier en plus l’arabité ne change pas les conditions et le statut social d’esclave à la naissance d’un hartani aux yeux de ce même Boidiel Ould Houmeid. Boidiel doit nous dire d’où est tiré le mot haratine ? Pourquoi pas arbi au lieu de haratine dès le départ si nous étions réellement considérés comme des arabes ? Nous avons toujours mis en garde Messaoud Ould Boulkheir, président  de l’APP, Boidiel Ould Houmeid, président du parti El Wiam  contre tout projet de marchandage de l’arabisation forcé des haratine. La jeune génération consciente des haratine s’identifie à sa propre communauté haratine qui est différente de celle des arabes, nous sommes en droit de demander la reconnaissance de cette communauté dans la constitution de la république islamique de Mauritanie qui est garante de  l’égalité entre tous les citoyens. Les haratine sont noirs et africains, les arabes ont débarqué vers le 7ème et  le 8ème siècle dans le continent africain, ils ont pillé, ils ont fait des razzias meurtrières, nous n’avons pas la même histoire que les arabes et nous tenons à rétablir notre dignité en imposant le respect et la vérité. Nous ne sommes pas prêts à assumer une histoire qui n’est pas la leur. Nous demandons le recenser des Haratine en tant que communauté à part, différente de celles des autres  surtout des Maures qui utilisent notre communauté pour exercer un pouvoir politique auquel ils n’ont pas droit en se référant à une majorité arabe fictif. Si le critère du nombre est déterminant  dans une démocratie, il ne l’est pas dans la féodalité Maures. Ils usurpent le pouvoir avec une fausse majorité. Les Haratine sont recensés comme esclaves aliénés aux maitres arabes et leurs votes sont détournés aux bénéfices des Maîtres arabo-berbères. Pour rompre avec le système esclavagiste, il faut appliquer le principe d’égalité entre tous les êtres humains. La négation des Haratine est une conséquence de l’esclavage, l’esclave n’est pas considéré comme une personne de par statut. Rappel symbolique à Boidiel Ould Houmeid de la déclaration universelle des droits de l’homme :

Article 1 : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Article 4 : « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. »

Peut-on vivre sous une République islamique et sous une « démocratie » alors que la société mauritanienne en particulier les maures est une société esclavagiste comme les anciennes  sociétés antiques ? La ruse politique des Maures consiste à faire croire à l’existence d’une République et d’une démocratie alors que le système politique mauritanien est bâti sur l’esclavage donc l’exploitation et l’exclusion. Il convient de sortir l’esclavage des traditions liées à une situation historique et économique dépassée.

Témoignage historique de Louis Hankarin des années trente, voyons si notre cher Boidiel s’en souvient !
Les Maures considèrent les Noirs, en général, comme des captifs. Mais les Noirs qu'ils ont pu jusqu'ici capturer et réussi à mettre sous leur Joug sont, en particulier, les indigènes du Soudan et du Sénégal, ces Colonies étant à proximité de la Mauritanie et se trouvant aliéné être les greniers où ils vont, tous les ans, s'approvisionner en vivre dont leur pays désert est dépourvu et en captifs dont ils ont besoin pour leurs divers travaux, considérant eux-mêmes tout travail comme un déshonneur.
 Les tatouages que portent encore la plupart des captifs et les idiomes de leur pays d'origine dont ils ont Jalousement gardé l'usage, permettent de les identifier et de se rendre compte de la proportion dans laquelle les diverses races du Soudan et du Sénégal ont payé des-tributs à la captivité en Mauritanie.

Au premier rang sont les Bambàras et les Senoufos, races qui ont fourni et fournissent le plus gros effectif; des troupes sénégalaises et dont on connaît la qualité; essentielle : « Résistance stoïque aux fatigues et aux privations»   

Viennent ensuite les Sarakholés, les Toucouleurs, les Bobos, les Mossis, etc. Aux yeux des Maures, les captifs sont, ni plus ni moins, des bêtes de somme. Ils les gratifient de coups comme telles et leur donnent n'importe quoi à manger.
Fait à Tamchakett, le 10 Avril 1931. Louis

NB : Notre solidarité indéfectible avec martyr  Boulkheir  Cheikh Dieng  qui a été condamné arbitrairement le 22 Août 2011 à un 1 an de prison dont trois mois ferme pour avoir dénoncé et manifesté pacifiquement contre les pratiques d’esclavage devant le commissariat des brigades de mineurs à Nouakchott capitale de la république islamique de Mauritanie. Nous exigeons sa libération immédiate et sans condition.

Je vous remercie

Diko hanoune

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