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mercredi 21 septembre 2011

Billet : « Est esclave qui le veut » ! Dixit Aziz

Billet : « Est esclave qui le veut » ! Dixit Aziz


Lors d’une interview accordée au site électronique « Kassataya » durant son déplacement en France le président de la République a déclaré en guise de démystification de la question de l’esclavage : « Est esclave qui le veut » ! Voilà un raccourci qui frise l’indifférence devant un problème aussi grave qui prouve une fois de plus le manque de volonté affirmée de résoudre une injustice séculaire par des moyens juridiques et des décisions politiques fortes. En matière de communication chaque mot a sa valeur et sa charge sémantique. Une fois lâché, le mot va droit à une destination parfois inattendue. On ne choisit pas d’être esclave, on l’est sous la contrainte. En matière d’esclavage ce serait scandaleux de raisonner en termes de libre arbitre. Il s’agit là d’une question existentielle et de condition humaine. L’esclave est une victime d’un système de domination duquel il a du mal à sortir. Dans la dialectique du maître et de l’esclave, le philosophe Hegel voit comme seule alternative pour l’esclave de se libérer la révolte. Camus paraphrasant Descartes dira d’un être asservi vivant une situation absurde de domination : « je me révolte donc je suis ». Aujourd’hui le problème qui se pose en Mauritanie n’est pas que l’esclavage soit reconnu par l’Etat. Officiellement, il a été aboli et de longue date. Le problème c’est l’application des dispositions criminalisant et réprimant ses pratiques. Les esclaves veulent bien se libérer physiquement, moralement, économiquement. Encore faudrait –il qu’on les y aide. Et ce sont ceux qui doivent le faire qui protègent les maîtres !

Le Rénovateur quotidien

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