Nous avons été très particulièrement ébahis voire choqués du tôlé qu’une couche précise de la population a fait de Biram. Qui est plus fanatique que celui qui veut faire de lui un apostat ou faut-il rappeler à l’esprit malveillant qu’un apostat est celui qui est contre et qui renie sa religion. Le président a-il le droit de se prononcer à la place de l’Imam ? Ou a t-il le droit de condamner Biram à la place du juge et à travers lui-même sa communauté ? Et si Biram avait incinéré les livres de l’Imam Hanefi, le mauritanien agirait-il avec la même hargne ? Les Oulémas sensés nous éclairer la voix à suivre, ne sont-ils pas contradictoires en approuvant ou condamnant l’esclavage ?
Arrêté, vendredi le, 29 avril 2012 depuis son domicile sans aucun mandat d’arrêt, avec une brutalité inhumaine, le président Biram ould Dah Ould Abeid a été conduit et gardé à la DES, lui avec neuf militants de l’IRA. Il faudra attendre le 29 mai tard dans la soirée suite à un procès qui relève du cinéma, pour voir une libération partielle de Bilal Ould Samba, Issa Ould Ali et El Id Ould Mbareck. Ould Abdel Aziz, par sa décision spontanée et hasardeuse, venait de confirmer encore une fois qu’il est véritablement champion de la digression.
Cette arrestation fait suite à l’incinération de livres portant interprétation du rite malikite. Toute jurisprudence (interprétation) n’est-elle pas partielle et subjective même si ses résultats son référentiels pour une sensibilité religieuse donnée à une époque donnée ? Un simple papier réduit en cendre est- il comparable à des milliers de corps dépossédés de leurs âmes et de leur bien, lors des regrettables événements de 89, 90 et 91 ? Depuis son apparition médiatique et controversée, le général, à travers lui et son gouvernement se sont toujours appuyés sur le coran pour criminaliser l’esclavage. Quoi que fassent les mauritaniens épris de justice, les extrémistes racistes et esclavagistes ont toujours le dernier mot dans ce pays
Ce lynchage sommaire et arbitraire des négros mauritaniens, et sans jugement n’a jamais été dénoncé, et encore plus condamné par nos Oulémas ou nos malikites au même titre que le regard porté sur la personne de monsieur Biram. Aussi, le courage à bras le corps et éphémère d’Aziz pour avoir effectuée une prière à la mémoire des militaires victime des événements, lors de son passage à Kaédi ne pouvait qu’être chimérique et passager par ce que ne visait que la légitimation de son pouvoir : tromperie .
En effet, par cette garde à vu qui ne dit pas son nom et qui dépasse largement son délai juridique, le général prend position et transpose, sans le moindre souci , cet événement sous un angle purement politique encourageant les pratiques honteuses de la domination et l’injustice sous toutes ses formes : avec sa politique indécise et balbutiante, on assiste à une communauté maure esclavagiste qui sent de plus en plus sa domination et ses intérêts ébranlés et une communauté harratine qui revendique inlassablement sa place et son statut sociopolitique, longtemps soumise à un pouvoir autoritaire et abusif.
Cependant, par ce geste réfléchi et révélateur, Biram venait de jeter avec sagesse, irréversiblement les dés pour un débat national, qui doit être sincère et sans complaisance aucune sur l’esclavage mais aussi sur le suivi et l’application des textes le condamnant.
Arrêtons de diaboliser Biram, par ce que tout simplement il a vu du flou et avait toujours bien compris les galimatias de Aziz et son système de gouvernance raciste et incohérent.
En outres, un bon nombre d’oulémas et sages, à l’instar de Cheikh Ahmed ElHady érudit et théologien mauritanien nous édifie : « Ce que Biram a fait, vendredi dernier concernant la destruction par le feu d’un groupe de manuels de jurisprudence islamique ne peut être qualifié ni de mécréance, ni d’apostasie, ni d’hérésie, ni de déviance. Surtout quand on sait que les livres détruits sont l’objet d’importantes controverses dans les milieux scientifiques et au sein des universités de droit musulman »
La diversion qu’on pouvait noter était diffusée et rediffusée par la télévision publique d’Etat TVM, les images des ouvrages brûlés, suivis de reportages incitant à la haine et au meurtre.
San vouloir décrédibiliser l’efficience de la pratique journalistique, la TVM verse dans le spectaculaire et le grotesque; ce qui l’a toujours animst la couverture politique d’où le manque de l’éthique et de la déontologie.
Par ailleurs, à côté de l’esclavage d’autres problèmes non moins graves pour le pays se posent avec beaucoup plus d’acquitté et auxquels, une solution idoine et rapide nous interpelle tous et au premier chef, le régime en place pour la longévité de son mandat mais aussi pour notre stabilité sociale : le monopole sans partage de la vie politique par une seule couche sociale, la politique de vouloir tout arabiser, et la création de nouvelles lois foncières. Ces trois causes principales cumulées entre elles sont à l'origine de la détérioration et le morcellement du tissu social et des relations entre nos peuples.
En tout cas, il est claire comme le jour pour comprendre que le mauritanien averti rejette toute politique partisane et porte désormais son choix sur des hommes d’avenir et non des hommes du passé ; c’est-à-dire sur un vrai gouvernement collégial, de consensus national, véritablement au-dessus des clivages communautaires et idéologiques autrefois instaurés par les différents régimes d’exception, c’est à dire antidémocratique pour se maintenir au trône.
Honnêtement, aujourd’hui nous pouvons prédire qu’avec la dictature masquée de son excellence, l’éclatement et le désordre incohérent nous guette.
A l’ instant où nous écrivons cet article, l’Etat vient d’étayer nos idées en agissant arbitrairement pour transfer Biram et de ses six compagnons sous les verrous de la Maison d'Arrêt de la prison centrale. Quand est-ce que alors, les victimes de l’arbitraire recouvreront leur droit et dignité depuis toujours bafoués par la volonté d’une seule famille et ce au mépris des lois en vigueur dans le pays.
A l’ instant où nous écrivons cet article, l’Etat vient d’étayer nos idées en agissant arbitrairement pour transfer Biram et de ses six compagnons sous les verrous de la Maison d'Arrêt de la prison centrale. Quand est-ce que alors, les victimes de l’arbitraire recouvreront leur droit et dignité depuis toujours bafoués par la volonté d’une seule famille et ce au mépris des lois en vigueur dans le pays.
Pour terminer nous voulons savoir pourquoi le collectif d’avocats chargé de la défense de BIram et compagnie, n’arrive pas à les rencontrer ? La justice fait-elle son travail ?
Laissez la justice faire son travail !...
Sy Bocar et Yacouba Lebkam Lo
Pour la Coordination de l’IRA Rosso
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