Ce mercredi 20 juin, le Collectif des Organisations des Victimes de la Répression (COVIRE) a organisé une marche pacifique pour rappeler au Président Mohamed Ould Abdoul Aziz ses promesses non tenues. La marche avait pour point de ralliement l’Ancienne Maison des Jeunes où s’étaient regroupés les rescapés de la répression, le Collectif des veuves, celui des orphelins des victimes et quelques membres du mouvement « Touche pas à ma nationalité » venus soutenir la manifestation,
avant le départ qui a eu lieu à 17h20mm. Selon les organisateurs, les objectifs de la marche
sont entre autres : l’abrogation de la loi d’Amnistie du 12 juin 1993 et le jugement des tortionnaires,
l’exigence de la destitution du chargé du Passif Humanitaire, la signature d’un accord cadre pour le
retour des réfugiés du Mali. C’est là certaines des doléances que l’on pouvait lire sur les multiples banderoles que brandissaient les manifestants au cri de : « Jugez les assassins ! ». Ce slogan était dit avec une hargne et un ton qui montrent le degré très élevé de leur colère et de leur indignation.
En effet, pour les militants de COVIRE, voir les tortionnaires occuper des postes importants dans le
gouvernement et continuer à s’épanouir, est assimilable à un couteau que l’on enfonce dans la plaie, sans répit... Arrivés au Ministère de l’Intérieur, les manifestants marquèrent une pose pour attendre une réaction venant des autorités puisque leur autorisation se limitait à ces lieux. Après quelques minutes d’attente vaine, ils décidèrent de continuer en direction du Palais présidentiel. La conviction était de taille, au point que pour les manifestants, il était hors de question de rebrousser chemin sans avoir déposé dans des mains sûres leur lettre de doléances « … puisque c’est une question de réparation », nous dit Maimouna Alpha Sy, Secrétaire Générale du Collectif des veuve, qui ajoute : « devoir de justice, devoir de savoir, devoir de mémoire, devoir de réparation. Il faut juger les tortionnaires, dire où les morts ont été enterrés et indemniser les familles des victimes ». Malheureusement, depuis longtemps, des démarches qui vont dans ce sens ont été proposées
par les victimes et certaines ONG des droits de l’homme, mais le manque de volonté politique, l’hypocrisie et la corruption ont empêché tout règlement satisfaisant. Pour cette nouvelle démarche, les membres de COVIRE affirment n’être sortis que pour faire connaître leurs revendications. Rien de plus, rien de moins. Et ce, pour éviter que leur mouvement d’humeur ne soit récupéré à d’autres fins. D’autant que l’une des banderoles pourrait prêter à équivoque car lit-on sur elle : « Nous encourageons le Président Aziz ». Ce qui, apparemment, n’est pas apprécié par les militants de « Touche pas à ma nationalité » présents à la manifestation… A leur arrivée devant les grilles de la Présidence, le responsable des manifestants a été autorisé à entrer dans l’enceinte du Palais présidentiel. Et à sa sortie, il annonça deux nouvelles qui réjouirent les manifestants : la destitution du chargé du passif humanitaire et l’annulation prochaine de la loi d’amnistie. Et pour le reste des doléances, rendez-vous leur a été donné le lendemain, jeudi à 10h.
(Affaire à suivre)
Fatimata Fall
Source: La nouvelle Expression de Camara Seydi Moussa
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