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lundi 4 juin 2012

Mauritanie: 9 mois après le meurtre de Mangane, le père se dit meurtri


Moussa Abdoul Mangan
Moussa Abdoul Mangan
ALAKHABR (Nouakchott)- Cela fera bientôt neuf mois que notre fils ainé, Lamine Mangane, a été prématurément arraché à la vie par le tire d’un homme de lois dont le rôle est de protégé le citoyen a déclaré son père Moussa Abdoul Mangan.

Le jeune Lamine Mangane a été tué par une balle des forces de l’ordre en septembre 2011, à Maghama à 110km de Kaédi dans la Wilaya du Gorgol (sud-Mauritanie) au cours d'une manifestation contre l'enrôlement des populations en Mauritanie jugé «discriminatoire» à l’égard des négro-mauritaniens.


Moussa Abdoul Mangan, dans une déclaration parvenue à Alakhbar, affirme : «Nous avons déposé une plainte au tribunal de Kaédi afin que justice soit faite. Malheureusement, nous n’avons, jusqu’à maintenant, pas eu aucune réponse en retour. L’assassin de mon fils circule librement et ce, avec la complicité de nos appareils judiciaires. Il a même pour toute sanction, une affectation. Est-ce à dire que notre fils a été tué de sang froid pour rien?»


Il joute : «Au moment où je vous adresse ces notes, les blessés des manifestations (en question) ne sont pas encore remis de leurs blessures ni pris en charge par ceux-là même qui en sont responsables.»


«Y’a-t-il deux lois en Mauritanie, une pour les negro-mauritaniens et une pour les beïdanes ? Faut-il être un beïdane mais surtout, un fils de président pour avoir le droit de tout faire, tuer, ou tirer sur un individu sans qu’il n’ y ait de poursuite ?» , s’interroge le père qui rappelle : «Pourtant, nous avons vu ce régime mettre à la disposition d’une beïdane, un avion Nouakchott-Maroc pour réparer la bêtise d’un autre beïdane qui n’était rien d’autre que le fils du président.


«A travers la mort de mon fils et les blessés à Maghama, suite aux manifestations contre l’enrôlement raciste, c’est une fois de plus la communauté négro-mauritanienne qui est brutalisée, blessée, meurtrie», estime le père.


Le près de poursuivre: «Nous ne demandons qu’une chose, que justice soit faite. L’Etat doit reconnaitre sa part de responsabilité dans cette affaire et nous demandons à ce que les coupables soient jugés et que nos blessés soient pris en charge jusqu’à leurs guérisons. Nous ne ferons le deuil de notre fils que lorsque justice sera faite et nous mettons les autorités face à leurs responsabilités»


«Cette lettre de dénonciation est le cri de douleur d’un père meurtri, et d’un homme dont la douleur est piétinée par un régime dont le président prétend être celui des pauvres, celui des démunis, celui des faibles et des oubliés», termine Moussa Abdoul Mangan

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