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lundi 11 juin 2012

Biram Ould Dah : au nom d’Allah

 

Des regrets et des excuses ! En faisant acte de repentance, le leader d’IRA, M. Biram Ould Dah s’ouvre les portes du pardon et prend une sérieuse option pour la libération et l’absolution. Repentance, pardon, absolution. Ces mots figurent en bonne place dans le registre de la religion, en l’occurrence, celle qui a été invoquée pour priver les militants d’Ira de leur liberté. Mais au nom de l’Islam et d’Allah qui ont été convoqués sans cesse depuis l’incinération des livres du rite malékite, il y a obligation aujourd’hui de libérer les militants incarcérés.
Plusieurs voix se sont exprimées ces dernières semaines au nom de Dieu. En Son nom toujours, elles en ont appelé à « un châtiment exemplaire ». Les excuses et le repentir du leader d’IRA les obligent à reconsidérer leur position. Au nom d’Allah justement. Sauf à vouloir se mettre en contradiction avec les textes convoqués pour justifier la détention des militants d’IRA, leurs geôliers se doivent de les élargir. Parce qu’Allah, que nos ayatollahs prennent en otage, est Ar-Rahman (tout miséricordieux), Ar-Rahim (très miséricordieux), As-Salam (Paix), Al-Ghaffar (qui absout beaucoup), Al-Ghafour (qui pardonne), At-Tawwab (qui ne cesse d’accueillir le repentir), Al-Affuw (Indulgent)…

L’Islam, dont certains se servent dans cette affaire pour justifier la détention des militants de IRA, véhicule des valeurs qu’on ne peut réadapter opportunément et au gré des circonstances. "… Qu'ils pardonnent et absolvent. N'aimez-vous pas que Dieu vous pardonne? Et Dieu est Pardonneur et Miséricordieux!" (Coran, an-nour, 24 : 22).

Même dans des cas extrêmes, l’histoire de l’Islam montre qu’il y a cohérence entre ce qui était professé et ce qui était fait, malgré les arrangements que les hommes pouvaient trouver pour tourner les situations à leur avantage, contre l’esprit des Textes. Nos autorités ne peuvent se dérober à cette obligation de pardonner, dès lors qu’il y a repentir et demande de pardon. C’est ce principe qui a conduit le Prophète et l’Islam à accepter la demande de pardon de Wahchi qui, pour recouvrer sa liberté, avait tué Hamza Ibn 'Abd AI-Muttalib en exécution d’une commande des dignitaires mecquois. Les militants d’IRA n’ont pas commis d’actes que des regrets et une demande de pardon ne peuvent réparer. Sauf si la raison de leur incarcération se trouvait ailleurs.

Il est de notoriété publique que l’incinération a donné au pouvoir une occasion inespérée de se remettre en selle, tout en se débarrassant d’une organisation qui était devenue une véritable épine dans son pied. La réprobation générale qui avait suivi l’acte a été exploitée à un rythme tel que même les plus virulents contempteurs des militants d’IRA avaient fini par ranger leurs critiques, pour éviter de participer au lynchage public. Maintenant que plus rien ne justifie leur incarcération, il y a fort à parier que la situation pourrait connaître un retournement. Parce que l’injustice et le fait du prince sont aussi de nature à provoquer l’indignation et la révolte ; au profit de ceux qui sont victimes des abus des puissants. Si les militants d’IRA restaient en prison, après ces excuses et ce repentir, ce serait certainement pour autre chose que ce dont on les a accusés après l’autodafé des livres du rite Malékite.

Abdoulaye DIAGANA

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