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dimanche 10 juin 2012

Nord Mali : L’intervention militaire divise encore dans les pays du champ.


Le conflit du Nord Mali s’enlise et les pays du champ ont du mal encore à décider d’une attitude commune à adopter ensemble pour faire face à la menace que fait peser ces groupes armés qui occupent les grandes villes du Nord Mali notamment Gao, Tombouctou et Kidal.

Pendant que les responsables de l'Union africaine, des Nations Unies et de la CEDEAO étaient en conclave à Abidjan pour réfléchir à une solution pouvant aider au dénouement de la crise au Mali dont le nord est aux mains des groupes armés, les leaders de la communauté arabe du Nord Mali tenaient leur premier congrès du 3 au 5 juin dernier à Nebkett Lahwach dans la wilaya du Hodh Echargui.

Objectif : tenter de s’accorder sur ce qu’il y a lieu de faire dans cette partie occupée de leur territoire. «Tout doit être fait pour préserver l’intégrité territoriale du Mali » a martelé le ministre ivoirien cité par le journal.
Nos confrères et amis du journal « Nouveau Réveil » rapportent qu’ « au cours de la réunion inaugurale du groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, initiée par l’Ua et qui a eu lieu au siège de l’Onu en Côte d’Ivoire dans la commune d’Attécoubé, le représentant du président ivoirien, Alassane Ouattara par ailleurs président en exercice de la Cedeao, le ministre Daniel Kablan Duncan a plaidé pour une intervention militaire pour dénouer cette crise ».

Se faisant plus précis dans ses propos, le ministre ivoirien a dit que s’ils allaient à des négociations avec le Mnla et qu’elles n’aboutissaient pas, la Cedeao et l’Union africaine demanderont l’appui de l’ONU à une intervention militaire dans le nord du Mali à travers l’adoption et la mise en œuvre par le conseil de sécurité de l’organisation, d’une résolution sur le chapitre 7 permettant une intervention militaire afin de dénouer la crise.

Pour le président de la commission de la Cedeao, Kadré Désiré Ouédraogo, il importe d’agir urgemment et qu’une stratégie commune puisse être mise en place face à la situation « complexe, grave et multidimensionnelle » au Mali qui menace la stabilité régionale et internationale.

Et d’affirmer que «la Cedeao est prête à fournir des hommes pour cette mission qui sera coûteuse et difficile». Le président de la Commission de l’Ua, Jean Ping, a souligné que «le respect de l`unité et de l`intégrité territoriale du Mali ne peuvent faire l`objet d`aucune discussion ou négociation». Il a, par ailleurs, interpellé l’ex-chef militaire au Mali et ses partisans à ne se livrer à aucune ‘’interférence’’ visant à fragiliser les institutions de transition.

« L’objectif étant de promouvoir une vision commune de la situation qui prévaut au Mali et de rechercher ensemble les solutions pour venir en aide à ce pays, à cette région », a affirmé Saïd Djinnit, le représentant de l’ONU pour l`Afrique de l’Ouest.

La réunion a reconnu la nécessité de mobiliser tous les moyens appropriés, y compris militaires, pour aider l'Etat malien à restructurer son armée et appuyer les efforts visant à restaurer dans les plus brefs délais possibles son autorité sur le nord du pays, ainsi qu'à combattre les groupes terroristes, criminels ou autres dont l'action remet en cause la stabilité et la sécurité du Mali et de la région.

Les représentants de l'ONU, de l'UA et de la Cedéao ont assuré que leurs organisations et pays étaient prêts à apporter un appui notamment financier et logistique à ces efforts. Plusieurs pays dont le nôtre, l’Algérie, le Bénin, la Chine, étaient représentés à cette réunion d’Abidjan.

Si du côté de l’UA et de la Cedéao les intentions se précisent quant à une intervention militaire avec l’appui de l’ONU pour libérer le territoire du Nord Mali des groupes armés qui l’occupent, du côté Mauritanien et algérien c’est scepticisme qui prévaut. A tort ou à raison, de nombreux maliens accusent l’Algérie de se livrer à un jeu trouble et la Mauritanie de soutenir le Mnla dont l’aile politique a trouvé refuge dans le pays où il se ravitaille en vivres, médicaments et carburant.

Pour sûr l’Algérie de Bouteflika n’a jamais fait mystère de son hostilité à une intervention militaire étrangère dans la zone du Nord Mali tandis qu’à Nouakchott les autorités sont entre le marteau et l’enclume. L’accueil de réfugiés maliens qui ne sont pas que touaregs d’ailleurs lui attire des ennuis et des soupçons de partie pris dans la cuisine malienne. Vu de certains, Mohamed Ould Abdel Aziz est le bras armé de la France de Sarkozy qui n’est plus aux affaires aujourd’hui.

Mais toutes ces disputes et ces rancœurs ont le mérité de révéler aux yeux du monde que même les pays du champ ne parviennent pas à s’entendre. Les nigériens sont très amers contre l’attitude algérienne face à ce conflit pour n’avoir pas bougé le petit doigt, ne serait-ce que pour redynamiser le CEMOC qu’ils partagent ensemble alors que le siège est basé à Tamanrasset en Algérie. En somme chacun louvoie, alors que ces groupes armés menacent de mettre le feu là où ils pourront s’incruster. Comme quoi une intervention militaire au Nord du Mali n’est pas pour demain.

Moussa Diop

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