La politique de la justice tendancieuse en Mauritanie
Anti-esclavagistes inculpés " d’atteinte à la sécurité de l’Etat".
La Société pour les peuples menacés (SPM) accuse les tribunaux de la Mauritanie de vouloir faire taire les critiques de l'esclavage et à les criminaliser arbitrairement. "Il s'agit d'une politique de justice tendancieuse et de perversion du droit, si les défenseurs des droits de l'homme sont formellement inculpés comme des terroristes devant les tribunaux en Mauritanie ", déclare ce vendredi Mr. Ulrich Delius, responsable pour Afrique de la SPM à Goettingen. La raison pour la critique acerbe de la part de SPM est l'accusation formelle contre le président de l’association mauritanienne de la défense des droits de l’homme, IRA (l’Initiative pour la Résurgence d’un mouvement Abolitionniste), Biram Dah Abeid. Il a été inculpé mercredi dernier par un juge dans la capitale mauritanienne Nouakchott "d’atteinte à la sécurité de l’Etat et de création d'une organisation non autorisée".
Biram Dah Abeid et sept membres de son organisation risquent de lourdes peines de prison. Trois autres suspects ont été relâchés pour faute de preuves.
Les militants des droits humains ont été arrêtés à la fin Avril 2012, après qu'ils eurent brûlé, au cours d'une action de protestation contre l'esclavage, des écrits religieux dans lequel la servitude a été justifiée. Malgré les interdictions officielles, l’esclavage continue á exister. En pieux musulmans, les activistes voulaient que leur manifestation attire l'attention publique sur le soutien qu’apportent les clergés musulmans pour la pratique l'esclavage dans le pays.
"Dans ce procès contre les défenseurs des droits de l'homme, les autorités chargées de l'enquête et le pouvoir judiciaire négligent et oublient si bien les normes d'équité des procès internationalement reconnues ainsi que le droit mauritanien", a déclaré Delius. Ainsi, les détenus n’ont été présentés au procureur de la république qu’à peine six jours après leur arrestation. Malgré que la loi limite á 15 jours la duré de détention dans ce cas, les détenus ne sont présentés au juge d’instruction qu’après quatre semaines de détention. Les avocats n'avaient pas la possibilité de parler avec leurs clients auparavant et pendant des semaines même le sort des détenus était inconnu.
"Au lieu de lutter efficacement contre l'esclavage, les autorités en Mauritanie jettent en prison les anti-esclavagistes qui dérangent apparemment, et dont les protestations rappellent qu'il y a encore environ 500.000 personnes victimes de l’esclavage dans ce pays nord-ouest africain", a critiqué Mr Delius. Pendant deux ans, les autorités mauritaniennes ont refusé la reconnaissance officielle de IRA et ont tenté systématiquement de discréditer et de détruire cette organisation des droits de l’home. "Les défenseurs des droits de l’home ont remué ciel et terre afin d'être officiellement reconnu comme une organisation. Maintenant accuser les anti-esclavagistes d'avoir formé une organisation illégale est malhonnête et hypocrite ", a déclaré Mr Delius. Pour son engagement en faveur de l'abolition de l'esclavage, Biram Dah Abeid a obtenu en 2011 le Prix des droits de l’home de la ville de Weimar.
Ulrich Delius peut être joint par tél: 0160/95 67 14 03
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