Invité de l’émission 28 minutes diffusée sur la chaine franco-allemande Arte lundi 21 janvier 2013, M. Noël Mamère, député Europe Ecologie Les Verts, un parti membre de la majorité présidentielle en France, a porté des accusations d’une extrême gravité sur le président mauritanien.
Le député écologiste a d’abord expliqué l’intervention militaire française au Sahel par le fait que « la
région [du nord Mali] regorge de gaz et de pétrole, qu’il ya déjà un
certain nombre de sociétés qui se nomment Total, ENI, société italienne
et une filiale de la société algérienne SONATRACH qui ont déjà dépensé
100 millions de dollars pour des études et des forages ». Cette sortie est alors contrée par le journaliste Renaud Dély qui rappelle que même en retirant les sociétés étrangères, les terroristes demeureraient. C’est alors que le député Europe Ecologie Les Verts sort une accusation aussi grave qu’inattendue : « Est-ce
que vous imaginez que les Jihadistes vont disparaitre et qu’ils ne vont
pas se refugier … en Mauritanie où il y a un président qui est le
parrain d’un trafic de drogue par exemple ? »
Le député français - que la rédaction de KASSATAYA
a essayé de joindre en vain- n’a pas donné plus d’éléments sur ses
propos. Il faut noter qu’en juin 2011, la Mauritanie avait envoyé ses
troupes combattre les terroristes jusqu’en territoire malien, avec
notamment le bombardement de la forêt de Ouagadou occupée alors par AQMI.
Lors de la même émission, le député Noël Mamère qui fut candidat des Verts à l’élection présidentielle de 2002 a réaffirmé sa position contre l’intervention militaire française au Mali. Dans une déclaration publiée dans le journal Le monde en date du 15 janvier 2013, M. Mamère
qualifiait le président malien de « marionnette des militaires… qui
s’apprêtaient à le déposer dans la semaine ». Cette armée malienne qui
serait, toujours selon M. Mamère, «
une armée de traîne-savate, c'est une armée de familles qui n'a pas
envie de voir leurs cousins se faire descendre dans le nord du Mali.» Le président algérien Abdel Aziz Bouteflika
ne trouve pas non plus grâce aux yeux du député français qui l’a
qualifié, lors de l’émission télévisée, de « Pervez Musharaf »,
évocation des relations de soumission aux USA que trainait l’ancien président pakistanais.
Qu’est-ce qui peut donc justifier cette irritation de l’élu des Verts ? Outre la réputation de franc-tireur que traine M. Mamère, sa position épouse celle de son parti Europe Ecologie Les Verts qui s’oppose à l’intervention militaire française au nom de la lutte contre la Françafrique. Dans le journal Le Monde du 15 janvier 2013, M. Mamère disait assumer « « d’être
une voix discordante parce que je défends les idées que promeuvent les
écologistes depuis longtemps. Nous avons toujours combattu la
‘Françafrique’. Les gouvernements de droite ou de gauche qui se sont
succédé n’ont fait qu’aider des dictateurs, des spoliateurs et des
corrompus. Nous en payons le prix fort aujourd’hui avec cette
intervention militaire ». Monsieur Mamère ne dit
pas s’il souhaite remplacer la « françafrique » et ses rapports de
domination par des rapports d’un autre genre, basés sur le mépris des
chefs d’Etat africains au nom de l’amitié et de l’égalité.
Pour rappel, le parti de M. Noël Mamère compte deux ministres dans le gouvernement de Jean-Marc Héraut. Il s’agit de Mme Cécile Duflot, (au Logement) et de Pascal Canfin (au Développement).
Abdoulaye DIAGANA/source Kassataya.
com
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