INITAIATIVE POUR
LA RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE
Mise au point sur le manifeste des Hratin
Depuis sa création Initiative pour la
résurgence du mouvement abolitionniste (IRA)
a adopté une méthode nouvelle et authentique de lutte, fondée sur la transparence
dans l'expression de ses positions. Son combat a pour objectif la fondation
d'un Etat de droit et l’édification d'une société d'égalité et de justice. IRA a démontré sa
détermination à lutter contre le système tribal et ses organes de contrainte, à
la fois symboliques et matériels, par l’usage de la critique objective. Notre
organisation a appris aux mauritaniens, l’écoute de la vérité morale
d’où, désormais, certains troubles d’audition et de motricité dans l’ensemble
du corps social.
Notre modèle de lutte s'est avéré
efficace du point de vue des résultats ; en un peu de temps. IRA a été
attentive aux appels venant des groupes de Hratin habitués à la clandestinité et aux manœuvres velléitaires,
en dépit de leur implication, avec nous, dans quelques-uns des objectifs et des
principes. Notre acceptation du travail avec ces groupes s'est traduite par la
participation, avec d’autres partenaires de la gauche réformiste, à la
conception puis la rédaction d’un document
commun, dans le but de réaliser un diagnostic de la problématique
Hratin, suivi des perspectives concrètes de leur émancipation. Il s’agissait de poser les germes d'une
coordination, avec toutes les parties qui partagent la conviction, afin de
lever l'injustice et l'iniquité contre les élites et les masses d'esclaves et
anciens esclaves en Mauritanie.
Justement, à cause du caractère
confidentiel des réunions et délibérations, autour du document proposé, nous
avons été surpris par la « fuite »
du texte vers les media conservateurs dont l’hostilité à la cause
s’expose sans vergogne. La circulation
du projet, au sein des directions de
partis politiqués et jusque dans les services de sécurité a révélé la
divulgation de toutes les versions réactualisées. L’indignation succéda à
l’étonnement, lorsque nous avons appris combien d’efforts certains membres de
cette initiative consentent-ils pour coordonner avec les traitres même à la
cause Hratin, depuis des années identifiés comme tels, auprès des pouvoirs
mauritaniens ; parmi ladite engeance, nourrie à la sève de la délation et
du retournement de veste, nous avons pu identifier des éléments des renseignements
qui opéraient récemment à Genève et à Nouakchott, en utilisant des titres fictifs,
des identités modelables, sous le profil éculé de la prétendue et fameuse « lutte
contre l'extrémisme Hratin ».
Pour toutes ces raisons, IRA, qui avait
exprimé, à huis clos, l’adoption du contenu du document, vient, par la présente
mise au point, mettre un terme aux suspicions autour de la divulgation du
texte ; dans le but de couper court aux manipulations et manœuvres
d’infiltration obliques, notre organisation engage tous les partenaires
impliqués depuis le début, à publier leur position et de se dévoiler, avec
courage.
Aussi, au nom de personnes vulnérables,
des militants sans défense, des volontaires anonymes, nous récusons,
maintenant, la poursuite des réunions clandestines et appelons, le reste des groupes
et les individus à afficher leur point de vue, en guise de respect pour la
lutte nationale d’émancipation démocratique.
Nouakchott le 16 Janvier
Ci-joint le document en question, bonne lecture
récalcitrant
RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE
MAURITANIE
Honneur-Fraternité-Justice
DECLARATION
pour
la Mauritanie de demain, égalitaire, unie et réconciliée avec elle-même
Octobre 2012
La Question Haratine : l’interminable exclusion
Après plus
d’un demi-siècle d’indépendance, la Mauritanie, pays multiethnique et
multiculturel par excellence, demeure plus que jamais confrontée au défi de la
mise en place d’un véritable contrat social
fondé sur l’appartenance commune
à une Nation Unifiée.
Toute l’histoire du pays témoigne
d’une constante exclusion politique, économique et sociale d’une partie de plus
en plus significative de la population et ce sur la base de son origine.
Les Haratines, esclaves ou abid et anciens esclaves ou leurs descendants, sont
confrontés, davantage que n’importe quelle autre catégorie socio-ethnique, à
l’injustice au quotidien, au manque de perspectives et de débouchés, sans
compter les pratiques récurrentes de
l’état mauritanien moderne, pour les maintenir dans la condition servile de
citoyens de seconde zone.
Sur le plan symbolique, la
stigmatisation est absolue : le sort des haratines est à ce point si peu
enviable qu’une partie de leur communauté peine à assumer son appartenance et
son statut pour le revendiquer avec la fierté requise.
Casser le cercle vicieux de cette condescendance teinté de
dédain, ayant conduit à cette mise à l’écart programmée, ne peut se concevoir
que par une refondation de la république sur la base d’un réel partage du
pouvoir et des ressources du pays entre l’ensemble de ses fils. Une telle
option s’impose - plus que jamais - comme l’unique voie de salut pour mettre un
terme à cette sempiternelle injustice, générée par une histoire séculaire mais,
hélas, toujours inaltérée.
Dans la vie de tous
les jours, la marginalisation des haratines est à la fois évidente et systématique.
Elle se traduit aussi bien en termes de liberté individuelle et d’autonomie
collective, qu’en déficits d’accès à l’éducation, aux services sociaux de base
et encore plus aux richesses nationales
ou au pouvoir politique. La condition générale de cette communauté demeure
marquée par l’esclavage et ses séquelles : l’exclusion et la pauvreté y
prévalent; dans l’indifférence totale des pouvoirs publics.
De même, la survivance de
l’esclavage traditionnel est restée une réalité massive dans la Mauritanie
postcoloniale et le demeure encore aujourd’hui, en dépit des dénégations
officielles et officieuses. Certes, les différents régimes politiques du pays
ont constamment adopté des attitudes ambiguës mêlant le déni, l’embarras et le
laisser-faire avant qu’en 2007, le gouvernement mauritanien consente, de bien
mauvaise grâce, et sous la pression du collectif des victimes, à adopter un
cadre juridique de pénalisation qui, malgré ses nombreuses insuffisances, est
tout de même théoriquement abolitionniste mais en pratique largement inappliqué.
La mauvaise foi du gouvernement a été très vite mise en valeur par les
nombreuses altercations et violences verbales qui ont émaillé toutes les
réunions ayant rassemblé les
organisations de la société civile avec la commission ministérielle chargée,
pourtant, d’expliquer la dite loi.
Parallèlement
à ces timides avancées, de nouvelles formes d’exclusion et d’esclavage modernes
ont vu le jour.
Tant de Haratines sont enkystés
dans des poches de misère : ils occupent des Habitations de fortune,
faites de bric-et-de-broc dans des enceintes disséminées au milieu des
quartiers chics de Nouakchott où ils s’entassent les uns sur les autres dans la
promiscuité la plus totale.
Au sein des grandes cités, l’essentiel de cette communauté se concentre à
la périphérie, dans les kebbas (Bidonvilles) et les quartiers pauvres où ils
constituent l’essentiel de la population. Pire encore est la situation de ceux qui
restent à la campagne; la plupart d’entre eux vivent à portée de main de leurs
anciens maîtres dans des ghettos (Adwabas)
de brousse où règnent la pauvreté, le désœuvrement et l’ignorance et beaucoup
succombent à la délinquance quand ils quittent la campagne pour la ville.
Nonobstant la
centralité grandissante du débat sur cette question vitale pour le devenir de
la Mauritanie et les acquis symboliques du mouvement national de lutte contre
l’esclavage, les conditions de vie des Haratines –
qui connaissent une dégradation sans précédent - sonnent le glas de l’ordre établi
dont l’essence inégalitaire et l’impossible
réforme conduiront inévitablement, à un moment ou un autre, à l’implosion.
Sur le plan démographique,
les haratines représentent pas moins de 45 % de la population du pays; ils
continuent pourtant d’être, et de loin, la communauté la plus défavorisée
politiquement, socialement et économiquement. Cette sujétion incomparable,
avatar d’un asservissement multiséculaire, se perpétuer par la volonté d’un
système né de l’injustice et survivant de l’inégalité. Cette inégalité de
naissance, normée par des us et coutumes traditionnelles désuètes, s’est
transformée en une inégalité des chances ou « malchance
structurelle » par le truchement des régimes politiques successifs dont la
plupart se sont évertués, insidieusement, à transposer et reproduire la logique pyramidale de la tribu en lieu et
place de la rationalité démocratique supposée de l’état moderne.
En effet, des dizaines d’années durant, l’arme de
l’ignorance et de la marginalisation économique ont été largement et abusivement utilisées contre
cette communauté et leurs dégâts sont tels, qu’aujourd’hui, l’essentiel de ses
membres sont réduits à être presque les
seuls à occuper, au degré de monopole, des emplois subalternes dans les
activités urbaines et rurales. Les enfants
Haratines, privés de scolarité et réduits à ramasser les ordures ou
peupler les rues des villes et même des petits hameaux, constituent une preuve
irréfutable du caractère profondément injuste et discriminatoire des pouvoirs
publics qui continuent de cautionner, là où s’impose une rupture radicale, la
pire des injustices : celle de l’inégalité des chances dans l’éducation des
enfants.
L’absence - très
remarquée - des Haratines dans les filières d’emplois des secteurs publics et
semi-publics est à mettre sur le compte des politiques délibérées d’un état, patrimoine
exclusif de bandes de prévaricateurs communautairement très typés ; et de
surcroît, continuellement assailli de
demandes pressantes de l’alliance militaro – tribale dont il est la chasse
gardée.
Toute tentative d’émancipation se
trouve compromise d’office et bien lourdement par le sabotage délibéré de
l’école publique et l’obstruction à toute opportunité de réussite économique qui
constitue la clé de voûte de toute promotion sociale. Ainsi, patiemment, de
pillages en prébendes et
de contrats en prêts complaisants de banques et
d’institutions publiques, s’est constitué, en toute impunité et au profit
exclusif des seuls anciens maîtres, un capital privé national, résultat du
détournement de la fonction politico-administrative, pendant un processus tri
décennal. Dans le même temps, des agglomérations (adwabas et kebba) et des
générations de centaines de milliers de Haratines sont maintenus hors du temps,
dans le trou noir de l’ignorance et de l’iniquité.
Un tel état de fait n’est pas le fruit du
hasard mais découle bien des choix délibérés et conscients de la part des
tenants successifs du pouvoir dont la plupart s’avéraient incapables de saisir
le sens du projet de nation ; en somme l’intérêt général, au point qu’ils
ne semblent n’avoir comme ambitions pour ce pays que de sauvegarder la rigide
règle de reproduction des privilèges d’un passé révolu. Règle qui a survécu à
l’indépendance et s’est aggravée sous le règne des militaires.
L’accumulation des frustrations a
eu pour résultat la différenciation galopante dans le tissu social de ce qui
était connu, jadis, sous le label de « MAURES », en deux entités de
plus en plus distinctes; différenciation qui est à inscrire dans la logique de
cette bombe à retardement qu’on appelle injustice et dont l’histoire nous
enseigne qu’elle explose toujours à l’improviste et sans crier gare.
Partant du constat de cette réalité exécrable qui ne fait honneur à
personne, le système militaro-féodal qui use et abuse de tous les moyens
étatiques pour pérenniser une domination
devenue impossible, est appelé à prendre conscience, aujourd’hui, que les
victimes, jusqu’ici consentantes de l’état mauritanien moderne, sont parvenus
au seuil de l’insupportable et en ont ras-le-bol de subir indéfiniment les
affres d’un système irresponsable, sans foi ni loi.
L’objet du
présent document est de faire un état des lieux de cette situation plus d’un
demi-siècle après l’indépendance et d’oser des propositions pratiques pour
corriger ce qui doit l’être dans les délais les plus rapides possibles sur la
base des principes fondamentaux des droits de l’homme et du citoyen en vue de
préserver la paix civile par le moyen unique de la justice. Les auteurs sont
pleinement conscients de l’existence d’autres injustices qui frappent d’autres
communautés et segments de notre peuple,
notamment les pauvres, quelle que soit leur origine, les castes considérées
« inférieures », certaines franges des communautés
négro-mauritaniennes, les femmes…etc. Ils ne conçoivent le règlement définitif
de la « question Haratine » que dans le cadre d’un effort global sur
la voie de l’égalité, de la rationalité, de la fin de l’impunité et de l’abrogation
des privilèges tribaux qui
ne profitent qu’à une infime minorité, aux dépens des intérêts de la
collectivité nationale et
même tribale.
L’états
des lieux : des
chaînes de l’esclavage aux barreaux de l’exclusion
Le diagnostic de la situation passée et actuelle
des haratines fait ressortir un tableau sombre, marqué par les ravages de
l’esclavage, de la domination, de l’exclusion et de l’injustice. Le mal s’est perpétué sous la chape de plomb d’un ordre
empreint d’archaïsmes et d’inaptitude à l’autocritique, finalement réfractaire
à toute remise en question interne.
Loin des
discours idéologiques ou partisans, un simple survol de quelques chiffres et
indicateurs permet de donner la mesure exacte de cette triste réalité :
v
Plusieurs dizaines à plusieurs centaines de
milliers de haratines (les estimations sont approximatives en l’absence
d’études indépendantes du fait des tabous nés du refus systématique par les gouvernements
successifs) sont encore réduits à l’abominable esclavage de naissance, de
statut et de condition avec toutes les sujétions et les traitements inhumains
et dégradants qui s’y attachent : travail forcé et non rémunéré, viols et
exploitation sexuelle, séparation des familles, ignorance et pauvreté, misère
sociale et économique, absence de perspectives d’avenir et exclusion…etc ;
v
Plus de 80% des 1 400 000 pauvres en
Mauritanie sont issus de la communauté Haratine ;
v
Plus de 85 % des 1500 000 analphabètes en
Mauritanie en sont membres;
v
Près de 90 % des petits paysans sans terre du
fait de la tenure traditionnelle du sol ou de l’exploitation
féodalo-esclavagiste, se recrutent au sein de ce groupe;
v
-Moins de 10 % des 30 000 hectares
attribuées légalement et aménagés dans la vallée du fleuve ont profité aux
petits paysans locaux, le reste à quelques dizaines de fonctionnaires,
commerçants et hommes d’affaire souvent natifs des Wilayas non agricoles ;
v
-La parcelle d’un paysan local est en moyenne de
0,25 à 0,5 hectare
contre une moyenne de 200
hectares pour la parcelle d’un fonctionnaire ou homme
d’affaires agriculteur d’occasion;
v
-Moins de 10% des 2 à3 milliards d’UM de prêts
accordés annuellement par le Crédit agricole pour financer la campagne éponyme,
profitent aux milliers de cultivateurs locaux (à majorité Haratines) contre plus de
90% pour les dizaines d’entrepreneurs de l’agro-business (ou prétendus tels),
ressortissants de milieux
et de zones sans
vocation agricole dans leur grande majorité;
v
- Moins de 0,1% des villas et habitations de
haut standing des quartiers chics de Nouakchott appartiennent à des Haratines;
v
-Moins de dix diplômés de cette communauté sur 200 ont profité du
programme spécial d’insertion pour les diplômés chômeurs dans le secteur
agricole au niveau de la plaine de M’Pourié à Rosso ;
v
Plus de 90 % des dockers, domestiques,
travailleurs manuels exerçant des métiers pénibles et mal rémunérés sont des Haratines ;
v
Plus de 80% des élèves de cette communauté
n’achèvent pas le cycle primaire et moins de
5 % poursuivent jusqu’au bout du cycle secondaire ;
v
-Moins de 5 % des étudiants de l’enseignement
supérieurs sont issus de cette communauté ; et une infime minorité de ce
pourcentage perçoit des allocations d’études ;
v
Moins de 2 % des étudiants des grandes Ecoles
nationales (ENAMJ, Ecole des Mines, Faculté de médecine, EMIA…etc) et
étrangères sont issus de cette communauté ;
v
Moins de 1% des opérateurs économiques (hommes
et femmes d’affaires importants) sont Haratines ;
v
Moins de 2% des hauts fonctionnaires et cadres
supérieurs du secteur public et parapublic sont Haratines ;
v
Une
simple dizaine de parlementaires sur 151 élus au niveau des deux chambres du
parlement ;
v
Moins de 15 maires sur 216 et moins de 12 % de
conseillers municipaux à l’échelle national;
v
2 Ministres en moyenne sur les 30 dernières
années sur plus de 40 ministres et assimilés ; 20 ministres sur 600 de
1957 à 2012 ;
v
Un seul Faghih agrée sur plusieurs centaines ;
v
Quelques dizaines d’Imams sur des milliers
reconnus et agrées ;
v
2 Secrétaires généraux de Ministères et
Institutions assimilées sur 40 ;
v
1 wali(gouverneur de région) sur 13 ;
v
1à 2 hakems(préfet) sur 53 ;
v
1 à 2 Chefs de Mission diplomatique sur 35
environ ;
v
3 à 4 Directeurs généraux d’Etablissement ou de
sociétés publics sur 130 ;
v
2 Présidentes de Conseils d’Administration d’Etablissements ou sociétés publics sur
130 ;
v
Moins de 20 médecins sur 600 ;
v
Moins de 20 professeurs d’université sur plus de
300 ;
v
Moins de 5 magistrats sur plus de 200 ;
v
Moins de 20 ingénieurs sur plus de 200 ;
v
Une dizaine d’administrateurs civils sur plus de
200 ;
v
Moins de 7 diplomates sur 130 ;
v
2 ou trois commissaires de police sur plus de
150 ;
v
Une dizaine d’administrateurs civils sur plus de
200 ;
v
Moins de 30 officiers supérieurs sur plus de
500 ;
v
Aucun général parmi les 12 que compte le
pays ;
v
Aucune banque parmi la dizaine d’établissements
bancaires que compte le pays.
Le tableau illustre à suffisance la
marginalisation, voire l’exclusion des membres de cette communauté qui
cumulent tous les handicaps tant sociaux
et culturels que politiques et économiques ; et font face, par-dessus le
marché, à toute sorte d’obstacles et d’embuches, dressés devant leur promotion.
Les rares cadres Haratines qui parviennent à se hisser au rang de l’élite
nationale, atteignent très vite le plafond de verre et cessent, dès lors, de
pouvoir prétendre à diriger les hautes sphères de l’état.
S’il est compréhensible que l’accès aux grands corps (médecins,
magistrats, administrateurs ou ingénieurs) soit soumis à des critères
académiques, il est difficilement justifiable que, pour les postes soumis à la
discrétion du Gouvernement ou simplement de l’Administration, la préférence
ethnique s’avère aussi plus massive et durable. D’autant plus que, chez nous,
les critères de nomination aux fonctions gouvernementales et aux charges
étatiques, relèvent presque toujours du fait du prince et rarement de la
compétence ou du mérite. Pour s’en convaincre, prenez un échantillon des 130
directeurs et chefs d’établissements publics ou parapublics; vous
trouverez que la plupart d’entre eux n’ont d’autre mérite que de bénéficier d’ententes
tribales et /ou d’appartenir à des réseaux mafieux qui monopolisent les
destinées du pays au détriment de l’intérêt supérieur de la nation, de la
justice, de la cohésion et de l’unité nationales.
Par ailleurs,
comment comprendre que seuls 10 parlementaires sur 151 soient Haratines alors que le discours
officiel ne cesse de ressasser le credo de la représentativité du peuple ?
Pourtant, les 53 circonscriptions électorales
(Moughata’a) d’où proviennent les députés
et sénateurs, comptent toutes une majorité - absolue ou relative - de
Haratines.
Plus injuste est encore la situation du Gouvernement qui a exclu les
descendants d’esclaves jusqu’en décembre 1984. Depuis, tous les pouvoirs qui se
sont succédé, ont fixé le quota des Haratines à 2 ou 3 places au gouvernement
sur plus de 40 ministres et assimilés. La disproportion est flagrante.
Ainsi, la
Mauritanie devient le seul pays au monde où l’Etat a inventé la discrimination négative ;
laquelle postule la fixation d’un quota plancher, figé et profondément injuste
pour les communautés défavorisées alors que la discrimination positive, qui
s’impose dans de tels cas, justifierait exactement d’une logique inverse.
Mais la
situation la plus emblématique de l’exclusion des haratines demeure, sans
conteste, celle des petits paysans sans terre, encore soumis à la domination et
l’exploitation esclavagiste et féodale, souvent fondée sur le détournement de
la réforme foncière de 1983 par des autorités administratives et des magistrats
au nom d’une solidarité de classe, parfois de race, parée des oripeaux de la légalité républicaine et parfois sous
couvert de prescriptions religieuses.
Plus inquiétante encore est la faillite de l’école publique, jadis
considérée comme le principal levier de promotion sociale et le meilleur
instrument pour gommer les disparités matérielles et statutaires, en somme
tendre vers l’égalité effective. Tous s’accordent, aujourd’hui, à penser
qu’elle n’est plus en mesure de modifier en profondeur les rapports sociaux ou
de former des citoyens éduqués, aptes à s’intégrer dans une nouvelle Mauritanie
égalitaire et unie.
Cette faillite
retentissante a créé une école à deux vitesses : une école privée pour les
classes moyennes et/ou supérieures et les classes privilégiées et une école
publique pour les enfants des couches défavorisées et populaires, très majoritairement
composées des Haratines. Alors d’instrument de promotion sociale,
l’enseignement est devenu une machine de reproduction- voire d’accentuation- de
l’ordre social injuste et des inégalités existantes.
De fait, la situation d’esclavage persistante, la faillite du système
éducatif et l’échec scolaire massif qui broient, dans l’indifférence les enfants des Haratines et leur avenir, la
difficile condition des masses paysannes et ouvrières, l’exclusion politique et
économique, la marginalisation systématique de l’élite naissante, rendent
urgent un Sursaut National, porté par un grand consensus social
et politique pour refonder la République
et rebâtir ensemble un projet fédérateur pour le progrès, le
développement et la justice.
Il est donc
grand temps de lancer un grand Débat sur la question Haratine en vue de dresser
un état des lieux rigoureux et exhaustif des formes de persistance de
l’esclavage comme institution, comme condition et comme pratique; ensuite, il
conviendrait d’explorer les formes d’exclusion politique, économique et sociale
des Haratines dans tous les compartiments de la vie nationale ; enfin, il
faudrait proposer des stratégies de lutte contre leur exclusion ainsi que les
politiques et les instruments pratiques et adéquats susceptibles de mettre un
terme à leur sujétion.
I-
Propositions pour refonder la République :
de l’exclusion programmée à l’égalité réelle
Le diagnostic ainsi réalisé conduit à formuler des
recommandations dans les différents domaines en vue de corriger les injustices,
déséquilibres et écarts relevés.
Les propositions qui suivent
devraient constituer la trame de fond d’une stratégie de plaidoyer et d’action
en faveur de la mise en place de politiques publiques et de programmes
d’éradication véritable de l’esclavage et d’émancipation des Haratines.
Un grand Débat public auquel
seront associés tous les médias, les experts et personnalités qualifiées, les
érudits et Fughahas, doit être organisé dans un proche avenir pour discuter et enrichir
les propositions ci-dessous et leur donner le maximum de résonnance dans tous
les milieux de la société
Une fois amendés et adoptés, les
résultats et propositions de ce débat
pourraient constituer la base d’un Plan d’action gouvernemental, visant
à lutter contre toutes les inégalités et discriminations et tendre résolument
vers l’égalité réelle entre les communautés et les citoyens. Toutefois, cette
orientation doit être spécifiquement orientée en faveur des haratines qui
accusent un retard très important par rapport aux autres composantes
nationales.
L’approche de
« discrimination positive » à laquelle de nombreuses voix ont déjà
appelé, s’impose en urgence.
Les propositions concrètes
sont les suivantes :
1-
Engager, dans les meilleurs délais, une large
concertation nationale pour la mise en place d’un véritable contrat social fondé sur
l’appartenance commune à une Nation Unifiée
2-
Réaliser une véritable réforme agraire de grande
envergure menée suivant les principes connus : redistribution équitable, individualisée
et définitive des terres selon le principe de préemption pour le travailleur du
sol (la terre appartient à ceux qui la travaillent), sécurisation
juridique de la propriété par des clauses de sauvegarde contre la spéculation,
modernisation de l’outil de production, accroissement de l’investissement
productif, mise en place de mécanismes garantissant une commercialisation
rentable de la production..etc
3-
Mettre en application effective la Loi criminalisant
l’esclavage et les pratiques induites par la révision ou le renforcement de
certaines dispositions, la création d’un Structure publique chargée de ce
dossier et de toutes les politiques publiques pour l’égalité réelle.
4-
La création d’un Fonds pour financer toutes les actions
liées à ce projet, une revue annuelle de l’état de mise en œuvre de la Loi avec
un débat public sur ce rapport et une publication largement médiatisée.
Une telle
action à trois niveaux devrait viser à établir enfin la vérité sur la réalité
de l’esclavage, définir un cadre d’action pour en éradiquer les pratiques et
survivances, initier une politique répressive sans complaisance et accroître la
lutte contre l’impunité par la conduite de procédures d’instruction et de
jugement exemplaires, d’arrestation et de punition des contrevenants
5-
Mener une enquête
quantitative et qualitative indépendante sous l’égide de l’Etat et avec
la participation d’organisation spécialisées aux fins de mesurer la réalité
exacte du phénomène de l’esclavage, de ses survivances et de ses séquelles.
6-
Initier un grand débat
doctrinal associant les différentes écoles de pensée islamique sur le discours
religieux et leur rapport à l’esclavage, contrôler la diffusion des ouvrages des
jurisconsultes et certains programmes des médias officiels (Radio Coran par
exemple) tendant à perpétuer l’esclavage et l’inégalité entre les hommes. Il
convient aussi de s’interroger sur le rôle des Ulémas et Fughahas, en tant
qu’instance de légitimation de tout
pouvoir politique en place et de l’ordre social injuste, jusqu’ici
réfractaires aux enseignements éthiques de l’Islam, notamment les valeurs
d’égalité, d’humanisme et de fraternité.
7-
Affirmer le leadership
des membres qualifiés de la communauté Haratine dans le domaine religieux,
culturel et symbolique avec l’émergence d’Imams et Fughahas, écrivains et
penseurs, femmes et hommes des arts et médias, poètes et prosateurs pour
modifier l’image et la perception de cette communauté et mettre en valeur sa
contribution au système de production et de diffusion des valeurs religieuses
et culturelles.
.
8-
Affirmer, de manière claire et précise, le principe
d’égalité réelle entre les communautés et les citoyens dans les programmes
d’enseignement publics et privés, les déclarations de politique générale du
Gouvernement et de l’Opposition, les différents plans de développement, les
priorités des Organisations de la société civile et des partenaires
extérieurs ; un Projet de Charte pour l’égalité réelle et contre l’exclusion
et les discriminations sera proposé très prochainement à tous les partis
politiques pour l’enrichir et l’adopter,
9-
Créer des zones d’éducation préférentielle dans les
espaces d’extrême pauvreté (adwabas) avec tous les avantages liés à ce statut
en termes d’enseignement, d’infrastructures, de moyens budgétaires appropriés,
d’encadrement et de suivi pédagogique, d’évaluation et de motivation des
enseignants, des élèves et de leurs parents ; d’accès prioritaire et préférentiel
aux bourses dans l’enseignement professionnel et supérieur, de création
d’internats et de cantines scolaires…etc
10- Mettre
à l’étude la faisabilité de l’élargissement du Système de protection sociale
pour tendre graduellement vers un régime d’assurance maladie universelle qui
prend en compte la réalité actuelle caractérisée par le fait que plus de 80% de
Mauritaniens et probablement près de 100% de pauvres et de travailleurs du
secteurs informel se trouvent exclus de toute prise en charge du risque social
et de santé;
11- Revoir
les règles de partage du pouvoir pour attribuer un quota stable de 40 % au
minimum (de manière tacite ou solennelle) à la communauté haratine au niveau
des Institutions constitutionnelles, du Gouvernement, des Administrations et
Etablissement publics et des postes de hauts fonctionnaires de l’Etat (Cabinets
Présidentiel et ministériel, Administration centrale et territoriale,
Diplomatie, Projets de développement, Grands corps de l’Etat..etc) ;
12- Instituer
une règle imposant que les deux postes supérieurs du pouvoir exécutif
(Président de la République et Premier Ministre) ne soient plus occupés par
deux personnalités de la même communauté ; la mesure permettrait de mieux
favoriser le partage du pouvoir.
13- Etudier
différentes formules pour instaurer une Législation fondée sur la
discrimination positive dans certains domaines (Accès aux établissements et
bourses d’enseignement, aux financements publics et investissements, aux
fonctions publiques et mandats électifs…etc) à la lumière des expériences
achevées ou non de certains pays confrontés à des défis similaires tels que (les
Etats-Unis d’Amérique, l’Afrique du Sud, le Liban, l’Inde, le Brésil, le
Royaume Uni…etc)
14- Mettre
en place des politiques assorties de mécanismes institutionnels, juridiques et
budgétaires contraignants en vue de réaliser tous les objectifs liés à
l’égalité réelle dans les différents domaines et assurer un suivi grâce à des
mécanismes d’évaluation et des indicateurs chiffrés sous le contrôle du
Parlement et des Organisations de la Société civile ;
15- Encourager
l’émergence d’une nouvelle classe d’opérateurs économiques et d’industriels de
cette communauté en octroyant, dans des conditions préférentielles, des
facilités pour la création d’établissements bancaires et financiers, de
licences de pêche, des crédits et financements pour la création d’entreprises
et d’industries dans des domaines porteurs, notamment la pêche et
l’agriculture, pour mettre un terme à l’interminable exclusion des Haratines
dans le domaine de l’économie et des affaires, élément le plus constant de leur
oppression.
16- Favoriser
l’accès des haratines en tant que tels aux mandats électifs et à la haute
administration par des moyens autres que les «quotas officieux» et ce pour en
finir avec les discriminations flagrantes situant la part qui leur revient à un niveau
insignifiant : souvent entre 1 à 2% de Haratines dans des postes électifs
et de hauts fonctionnaires alors que leur poids démographique est évalué à plus
de 45 % de la population totale ;
17- Inciter
fortement à la présence d’un député Haratine au moins dans toutes les circonscriptions électorales
dont la représentativité parlementaire est supérieure ou égale à deux députés
et ce compte tenu de leur majorité absolue ou relative dans l’ensemble des
Moughata’a du pays.
18- Refonder
les politiques de lutte contre le chômage et la pauvreté avec un meilleur
ciblage des zones de pauvreté et d’extrême vulnérabilité et l’application de
mécanismes préférentiels en faveur des Haratines d’où l’intérêt de confier les
politiques appropriées à l’Organisme public cité au point 4;
19- Elaborer
un programme spécial prioritaire en faveur des centaines de milliers de jeunes
déscolarisés et sans diplôme, victimes de la faillite de l’école publique et de
l’indigence de leurs parents ; les grands gisements d’emploi (Agriculture,
Pêche, Mines, Services…) méritent une meilleure valorisation, en plus
éventuellement d’un nouveau Service national civilo-militaire qui pourrait être
pourvoyeur de dizaines de milliers
d’emplois ;
20- Mettre
en place des outils incitateurs (fiscaux, allégement de charges sociales,
réduction des impôts sur les bénéfices, accès préférentiel aux financements
bancaires avec des taux d’intérêt bonifiés…) pour mieux orienter
l’investissement privé et accroître son volume vers les zones d’extrême
pauvreté et favoriser la création de richesses et d’emplois ;
21- Mettre en œuvre un Plan de formation
professionnelle au profit des petits
métiers et des travailleurs du secteur informel avant de leur ouvrir l’accès aux financements publics
et privés permettant de mieux structurer leurs activités, en améliorer la
productivité et en accroître les revenus ;
22- Revoir
le statut des sociétés d’intermédiaires (telles que le BEMOP) pour mettre fin à
leurs scandaleuses pratiques relevant de l’esclavage moderne de prélèvement
confiscatoire de plus de 60 % sur les salaires des travailleurs placés ;
il convient, soit de les supprimer totalement et en confier la mission aux
syndicats de travailleurs, soit plafonner
cette ponction à 10% maximum conformément aux standards
internationaux ;
23- Concevoir
et mettre en œuvre un grand Programme de reconstitution du cheptel au profit de
petits paysans et éleveurs pauvres pour les doter d’un bétail composé au
minimum de 10 à 15 têtes de différentes familles (Ovins, caprins, bovins,
camelins) selon les zones d’élevage et le choix des bénéficiaires. Ceci favorisera
un élevage productif, susceptible d’accroître les revenus des haratines hors
des villes et en réduire la misère;
24- Promouvoir une politique de logement social pour assurer
l’accès des pauvres à la propriété et à un logement décent doté de l’eau et de
l’électricité, avec une priorité aux demandeurs haratines;
25- Appuyer
les Organisations de la société civile
engagées dans le combat pour l’égalité réelle, l’appui à la création
d’Instituts de réflexions stratégiques et de prospectives, d’Observatoires
dédiés à développer la recherche, les études et les publications sur la
problématique Haratine.
26- Favoriser
l’accès aux médias de tous les courants de pensée, des hommes politiques,
intellectuels et militants de la cause de l’émancipation pour contrebalancer la
pensée unique du courant nationaliste conservateur et négationniste qui refuse
tout débat sur la réalité de l’esclavage et de l’exclusion dans le but de pérenniser
l’ordre social injuste et inégalitaire au péril de l’unité et de la
cohésion nationales.
27- Faire de la journée correspondant à la date du
vote de la Loi criminalisant les pratiques esclavagistes une Journée officielle
de souvenir et de mémoire où la Nation rend hommage aux victimes de l’esclavage
et célèbre par la production intellectuelle la plus variée les valeurs
d’égalité, d’antiracisme, de solidarité et de fraternité. Il importe d’ organiser
à cette occasion des cérémonies ponctuées de discours officiels, des débats
dans les médias, les écoles et universités ; des remises de décorations et
de reconnaissances aux militants de cette noble cause ;
28- Créer
une Haute Autorité indépendante, inscrite dans la Constitution, en charge de la
promotion de l’égalité réelle et de la lutte contre les discriminations et
l’exclusion , dotée de pouvoirs d’investigation, d’interpellation et du droit
d’ester en justice pour assister les personnes victimes de discrimination,
de racisme ou d’esclavage.
Cette Haute
Autorité pourrait également saisir le Gouvernement et les Autorités publiques de tout manquement aux principes d’égalité et
de traitement équitable des citoyens, quelles qu’en soient les causes.
Elle devrait
établir un rapport annuel soumis au
Président de la République et aux Présidents du Sénat, de l’Assemblée nationale
ainsi qu’au chef de file de l’opposition démocratique.
Ce rapport
sera rendu public et alimentera un débat au niveau des deux chambres du
parlement.
Partant du constat de cette sombre
réalité, le présent Mémorandum constitue un appel à la refondation d’un nouveau
projet politique national, tout entier tourné vers l’émancipation réelle de
tous les marginalisés, à commencer par la communauté Haratine et l’éradication
totale de toutes les formes d’injustice, d’exclusion et de domination dont
souffrent tous nos concitoyens.
Plus particulièrement, la présente initiative a pour
ambition de traduire une nouvelle prise de conscience de la communauté Haratine pour capitaliser les
acquis des luttes menées depuis la création du Mouvement El Hor en mars 1978,
tirer les leçons de ces combats et concevoir un nouveau projet à la fois
fédérateur et en rupture franche avec le système des hégémonies tribales.
Le grand mouvement civique que ce
Mémorandum voudrait susciter et animer, s’inscrirait à contresens de l’ordre
ancien, esclavagiste et féodal, pour créer les conditions d’une révolution
sociale et politique portée par une forte mobilisation citoyenne, pacifique et
démocratique, associant toutes les forces, issues de toutes nos communautés
nationales et transcendant les appartenances partisanes de culture, d’opinion
ou de couleur.
Ce document est une invitation
pressante à s’adapter à la situation nouvelle et aux exigences de la réalité
pour réaliser un apaisement entre les centres de pouvoir et la société et
prévenir ainsi les effets délétères de l’insondable montée des
frustrations qui s’accumulent jour après
jour.
Il interpelle les forces politiques
nationales (majorité présidentielle et opposition démocratique), les acteurs de
la société civile, les leaders d’opinion ainsi que tout patriote mauritanien
sincère pour leur demander, à tous, de se prononcer sur le contenu de ce
modeste document.
En définitive,
l’objectif premier d’une telle démarche n’est autre que de consolider la
justice sociale, de consacrer l’égalité citoyenne et d’assurer l’unité
nationale sur des bases saines, solides, viables et durables.
DISPOSITIONS FINALES
LES PROMOTEURS
DE CE MEMORANDUM SONT DES CADRES HARATINES APPARTENANT AUX DIFFERENTS PARTIS
POLITIQUES DE LA MAJORITE ET DE L’OPPOSITION
AINSI QU’AUX ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE.
TOUTES LES
PERSONNES PHYSIQUES OU MORALES QUI ADHERENT A CE PROGRAMME PEUVENT SE JOINDRE
AUX INITIATEURS DE CE MEMORANDUM ET
SIGNER UNE PETITION EN VUE DE LE PROMOUVOIR.
A COURT TERME,
CE MANIFESTE DEVRAIT SERVIR POUR LA SENSIBILISATION, LE PLAIDOYER ET LA MOBILSATION
POUR LA GRANDE MARCHE NATIONALE ET PACIFIQUE DITE MARCHE POUR LA JUSTICE ET
L’EGALITE CITOYENNES.
SUR LE MOYEN
TERME, CE MANIFESTE DEVRAIT ETRE DEBATTU, ENRICHI ET VALIDE PAR LE PLUS GRAND NOMBRE DE CADRES,
DE GROUPES ET D’ENTITES Y ADHERANT POUR QU’IL ACQUIERE LA FORCE ET LA
LEGITIMITE NECSSAIRES POUR DEVENIR UN DOCUMENT DE BASE, SUSCEPTIBLE D’ETRE LE
POINT D’ANCRAGE POUR L’OUVERTURE D’UNE NOUVELLE ERE POUR LA MAURITANIE
IL CONVIENT,
PAR LA SUITE, DE LUI DONNER LE MAXIMUM DE RESONNANCE AU NIVEAU DE LA SOCIÉTÉ
CIVILE, DE LA CLASSE POLITIQUE, DU GOUVERNEMENT ET DES CHANCELLERIES ÉTRANGÈRES.
CE MANIFESTE
SERA RENDU PUBLIC A L’OCCASION DE CETTE GRANDE MARCHE, ENRICHI D’UNE DÉCLARATION
POLITIQUE ET LARGEMENT DISTRIBUE EN MAURITANIE ET AU NIVEAU ARABE, AFRICAIN, EUROPÉEN, AMÉRICAIN ET INTERNATIONAL.
L’ACTION POUR ÉMANCIPATION DES HARATINES SERA FÉDÉRÉE
AVEC L’ENSEMBLE DES EFFORTS ET DES LUTTES DESTINÉES A DÉFENDRE LES DROITS DE
L’HOMME ET A ENRACINER LA DÉMOCRATIE, LA JUSTICE SOCIALE ET LA BONNE
GOUVERNANCE AU PROFIT DE TOUS LES CITOYENS DE TOUTES LES COUCHES SOCIALES ET DE
TOUS LES CITOYENS DE LA NATION.
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