Mauriweb.info : Les Flam avaient annoncé un retour pour
poursuivre la lutte de l’intérieur du pays. Où en êtes-vous de ce retour
du leadership de votre mouvement ?
Comme vous l´avez dit, notre
mouvement a décidé depuis le dernier congrès de se redéployer à
l´intérieur pour continuer cette lutte que nous avions entamé il y a
bientôt trois décennies. Certains camarades sont déjà sur place
notamment les militants et sympathisants du mouvement anciens déportés
au Sénégal. Ils ont même tenu une conférence de presse le 30 juin
dernier à Nouakchott pour annoncer les couleurs et ils ont été dans la
délégation des pèlerins d ´Inal du 28 novembre dernier. Les structures
dormantes de l´intérieur sont mises en branle et la redynamisation
s´effectue sur le terrain au quotidien dans la capitale et dans les
régions du pays. Quant aux structures en exil, les commissions
d´organisation ne chôment pas, tout se conjugue pour le grand retour au
pays natal ; dont chaque aspect doit- être pris en compte et
correctement traité. Bref nous y travaillons sérieusement
M.W : Quelle forme prendra cette poursuite du combat à l’intérieur ?
Nous n’écartons aucune option à priori, mais c´est une fois sur le
terrain et après consultations avec nos partenaires naturels que nous
verrons plus clair . Et le dernier mot reviendra au congrès des FLAM que
nous espérons tenir en Mauritanie, qui déterminera le cadre politique
capable de porter nos ambitions.
M.W : Quelle perception avez-vous des tentatives du règlement
du passif humanitaire ? Et quelles réserves auriez-vous sur ces
tentatives ?
Il faut reconnaitre que quelques actes positifs ont été posés par les
autorités, il s’agit, entre autres, de la poursuite du programme de
rapatriement des déportés entamé par le Président Sidi Ould Cheikh
Abdallahi, de l’amorce de solution au dossier des fonctionnaires
-déportés ou arbitrairement radiés de la fonction publique.
Il faut peut-être rappeler que nous avons toujours dit que nous nous insurgeons
contre la démarche singulière choisie par le pouvoir en place qui
consiste à vouloir solder un problème de fond par des réparations
pécuniaires et matérielles. Voilà pourquoi dès notre Mémorandum de
mars 2000, nous écrivions que le règlement du passif humanitaire doit
plutôt reposer ‘’sur l’équilibre à trouver entre le refus de l’impunité,
les exigences de vérité et des réparations et la nécessité du pardon,
au bout ». Soulager les ayants droit c´est une bonne chose mais on
ne peut acheter notre silence par des compensations pécuniaires. Si
certains sont prêts à le faire, il y en a beaucoup d´autres qui le
refusent et qui se battront jusqu´au bout pour que la justice soit
rendue et pour que plus jamais des mauritaniens ne soient réprimés,
torturés ou tués parce qu´ils sont nés différents
Nous continuerons à faire pression pour que la lumière soit faite sur cette page sombre de notre histoire .
Il faut du reste rappeler que le dossier des déportés est loin d’être
clos puisque que les déportés Mauritaniens au Mali sont toujours
oubliés dans cette politique du rapatriement.
Le problème de fond, encore une fois, ce n´est pas le retour des
déportés ou l´indemnisation des veuves, des ayant droits ou des
rescapés, mais l’essence ou le fondement même de l´Etat mauritanien, à
savoir cette politique chauvine et raciste qui est érigée en règle de
gestion du pays. La question nationale est au début et à la fin de tous
nos problèmes et il faut donc impérativement lui trouver une solution
juste et durable, en osant rompre résolument avec la politique de
l´autruche.
M .W : Entre les deux camps, majorité et Cod, où vous situez-vous aujourd’hui ?
Notre place ne peut-être que dans le camp qui
s´oppose aux injustices raciales et sociales en Mauritanie. Nous serons
avec tous ceux qui combattent l´impunité, l´esclavage, le racisme
et toute velléité dictatoriale en Mauritanie. En un mot, si nous nous
situons dans l’opposition, nous demeurons une opposition hors du Système!
C’est une précision qui a son importance !
M.W : Quelles solutions possibles croyez-vous pouvoir finir avec les dissidences raciales dans notre pays ?
Vous savez c´est l´existence de ces dissensions raciales- difficulté
de cohabitation –exacerbées par des politiques qui est à la base de la
création des FLAM.
La question nationale ou le problème de la cohabitation a été et
restera toujours au centre de nos préoccupations. L´appel du Manifeste
du Négro-mauritanien opprimé que nous avions rédigé et diffusé en 1986
reste toujours actuel et comme nous le disions il faut un débat national
ouvert et sincère sur cette question. Nous avons une solution, nous ne
disons pas que notre proposition sera une panacée mais nous la livrons à
l’examen critique, et notre seul souci vise à sortir notre pays de
cette impasse qui a trop duré. En vrais patriotes nous devons nous
surpasser pour outrepasser l´impasse. Nous avons des ambitions pour ce
pays et un projet de Changement pour Mauritanie multi-ethnique,
pluri- culturel et démocratique.
Notre plate-forme pour une Mauritanie réconciliée et notre Charte sont bâties sur les questions essentielles, telle que la Question nationale et la question sociale de l’esclavage, pour conduire à une vraie Démocratie aux fondements plus justes.
Nous ne le dirons jamais assez notre Démocratie ne saurait reposer, pour être viable, sur une question nationale non résolue; trainer, comme un boulet aux pieds, notre « passif humanitaire » pendant.
Notre plate-forme pour une Mauritanie réconciliée et notre Charte sont bâties sur les questions essentielles, telle que la Question nationale et la question sociale de l’esclavage, pour conduire à une vraie Démocratie aux fondements plus justes.
Nous ne le dirons jamais assez notre Démocratie ne saurait reposer, pour être viable, sur une question nationale non résolue; trainer, comme un boulet aux pieds, notre « passif humanitaire » pendant.
Nous proposons l´autonomie comme solution la mieux adaptée à cette question de la cohabitation. Et la lutte continue !
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