Un juge mauritanien se vente en public de posséder 25 esclaves
et le policier de garde humilie les antiesclavagistes
Communiqué de presse
Nous apprenons
à l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) que le
président de notre section de Toujounine (quartier de Nouakchott), Monsieur
Baba Traoré, a porté plainte ce samedi 12 janvier au commissariat d’Arafat 2
contre le dénommé Sidi Mahmoud Ould Hamadi, né en 1952 à Tamchekett et qui a
déclaré aux policiers être juge (Ghadhi) à Adel Bagrou (Est du pays), pour
pratiques esclavagistes. Le conducteur du taxi qui transportait les deux hommes
était témoin de la scène que nous exposons dans ce communiqué.
Un vif débat
s’était engagé parmi les occupants du taxi autour de la question de
l’esclavage. Monsieur le juge défendait mordicus la totale légalité de
l’esclavage et l’impossibilité absolue pour un Etat islamique, comme la Mauritanie,
de combattre des pratiques qui, selon lui, sont partie intégrante de la loi
d’Allah. Il clama, haut et fort, que lui-même possédait 25 esclaves qui
habitent tous, présentement, dans les environs de Tamchekett et qu’il était
disposé à répéter ces déclarations devant n’importe quelle autorité publique.
C’est alors que le représentant d’IRA, prenant le juge au mot, lui déclara
qu’il compte porter plainte contre et le défia de l’accompagner au
commissariat. Confiant dans la solidité de ses arguments, le juge n’hésita pas
un moment avant d’accepter de relever le défi du militant antiesclavagiste et
les deux hommes se dirigèrent vers le commissariat d’Arfat2 accompagnés par le
chauffeur de taxi qui joua le rôle de témoin.
Arrivé au
Commissariat d’Arafat2, le militant antiesclavagiste fut étonné du peu
d’empressement dont firent preuve les policiers pour enregistrer sa plainte et
prendre le témoignage du chauffeur de taxi. Pour seule réponse, on leur suggéra
d’aller au Commissariat d’Arafat1. Au Commissariat d’Arfat1, l’accueil ne fut
guère plus chaleureux, bien au contraire ! Le policier de garde leur
débita un flot d’injures et d’insanités du genre, à l’adresse de Monsieur
Traoré, « tu n’es qu’un esclave »,
« vous les esclaves, vous êtes devenus fous… ».
Aux dernières
nouvelles, le juge esclavagiste ne fut guère inquiété et reprit ses activités
revigoré par le soutien de l’Administration et de l’Etat malgré les discours
officiels et malgré les grandes proclamations de l’application de la loi
criminalisant l’esclavage et les pratiques esclavagistes.
A la
suite de ces événement et pour mettre un coup d’arrêt à l’impunité, nous à
l’IRA, avons appelé à un sit-in, ce dimanche 13 janvier à 10 heures, devant les
locaux du commissariat d’Arafat 1, pour réclamer l’application de la loi à
l’encontre du policier qui a humilié notre camarade et du juge esclavagiste qui
se vente de bafouer la loi.
La Commission de Communication
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