Une mission
antiesclavagiste de sensibilisation civique nous amené du 2 au 6 Janvier 2013
dans le sud du pays appelé communément la Chamama (Rosso, chgara,Rkaywatt,
Jdrel Elmouhagen, Tiambenne, Gani,
Oumelkhoura, Seytouli, Elbouliye,
Bouldem, Liumeydi, Diawle et libzazil).
L’événement émouvant
était de contenu et contenant hautement militantiste dont la profondeur et
surtout la didactique décrivent une société en profonde gestation, où on
entrevoit des communautés hratine indigente qui furent jadis sans clémence
écrasées par le poids humiliant de la société et qui le demeure aujourd’hui par
le mépris ,l’humiliation ,et la condescendance de la vision dogmatique entretenue par la société
maure réfractaire à l’Etat de droit et de l’homme civilisé ; ces
communautés debout regardant vers le ciel , visage souriant nonobstant les stigmates
de la dureté de la vie qui se lit sur leurs visages réflétant une originalité
négroïde des siècles passés , brandissant les deux doigts de la
victoire, slogan des termes venus du cœur
et respirant infatigablement cette lumière d’espoir tant attendu qui se
profile à l’horizon incarné par le mouvement civique hratin nouveau augurant
l’irréversibilité du changement.
Les lignes
sont en train de bouger profondément sans pour autant que personne ne puisse
résister à leurs ondes de chocs, et ceci malgré la résistance du pouvoir ethnico-tribaliste
à vocation hégémoniste.
Et comme
disait Alexis de Tokville : « le développement graduel de la
légalité est un fait providentiel, il en a les principaux caractères : il
est universel, il est durable, il échappe chaque jour à la puissance humaine,
tous les événements comme tous les hommes ont servi à son développement ».
Ces phrases
peuvent en elles seules légitimées l’aspiration à un lendemain meilleur en
donnant l’espoir aux descendants d’esclaves que sommes nous les hratine, à une Mauritanie juste, égalitaire et non
esclavagiste.
Quittant
Rosso, Mardi 3 Janvier contemplant au passage mon ancien lycée Copolni où les
bâtiments empêchent encore l’oubli, quelle délectation ! , cap sur Chgara
où nous passâmes la journée, village martyr de l’expropriation de ses terres
ancestrales, par l’agro-business affairiste beydano-berbère sous la coupole de
l’ex Directeur de cabinet du dictateur Taya et actuel Directeur Adjoint de
Tasiast Maelaynine Ould Tewmi.
Sous un ciel
bleu foncé discontinué de nuages fins, une odeur mosaïque des pépinières
rizicoles, des herbes et herbacés agrémente notre périple dans ce sud qui
pleure encore ses douleurs, accueillis par
Azkharitt, Youyous et notre Gospel : Bondhie, la liesse fut
grande ; nous descendîmes la nuit
suivante à Jdrel Elmohguen où l’ambiance
était à la hauteur de l’événement ce qui ne peut être autrement car c’est là où
est née la conscience hartin Birame Ould Dah Ould Abeid ;Toute la nuit les
membres de la délégation ont galvanisé la foule par des discours révolutionnaires
dont les résonnances ont voyagé nuitamment à travers le fleuve Sénégal pour
atterrir dans les villages environnants et les cocotiers de Goumel en face de
Medina Salam. Le lendemain nous remontâmes avec des Escales à Tiambéne, et
Sekam LIHRATIN vers Oumelkhoura pas loin du lieu dit ma naissance (Tweyle),
centre de mon adolescence (les dkhales : Liweyge source du Lac de R’kiz,
Nasra, Ndegame et Khour), et fief du
résistant contre l’esclavage et le racisme d’Etat Dr Mohamed Yahye Ould Ciré où
nous fumes reçus à l’entrée du village de la liberté par des cavaliers
d’allures guerrières montés sur des chevaux nous remontant deux siècles dans
l’histoire.
Et au
crépuscule quant le soleil jaunit en se dissipant lentement derrière les dunes
argentées de Tichilitt Elbeydha, moi et deux de mes amis nous rentrâmes sur
Rosso, laissant le convoi continuer son chemin vers le grand Est, contournant
le fleuve Koundi pour des uns et Kirey pour des autres, que le Gouverneur de la
Mauritanie de 1944-1946 ; CRISTIAN LE GRET décrivit avec émotion dans son
livre naissance d’une nation.
L’autre
révélation dans cette mission sont les gardiens de la marche civique
(Commission de paix et de la protection de Biram), dont les membres enflammés par
la flamme de l’engagement et de la passion tout de blanc vêtus, cravates noires
sont promptes à défendre pacifiquement leur Chef, ce qui est remarquable dans
cette commission c’est sa multidisciplinarité, on trouve des maitrisards en
Englais, Economis etc…
Alioune Ould
Youssouf
Coordinateur
de la CJHM et membre fondateur de l’IRA
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