ALAKHBAR
(Nouakchott) – Un mémorandum confidentiel rédigé par des cadres
h'ratines (descendants d’esclaves) appartenant aux différents partis
politiques de la majorité et de l’opposition ainsi qu’aux organisations
de la société civile a dénoncé "une exclusion totale" dont souffre cette
communauté, selon le document publié ce mercredi par l'hebdomadaire
Alakhbar Info.
Le document, dont Alakhbar a également obtenu une version en français, prévient: "l’accumulation des frustrations a eu pour résultat la différenciation galopante dans le tissu social de ce qui était connu, jadis, sous le label de « MAURES », en deux entités de plus en plus distinctes (Bidhanes et Haratines); différenciation qui est à inscrire dans la logique de cette bombe à retardement qu’on appelle injustice et dont l’histoire nous enseigne qu’elle explose toujours à l’improviste et sans crier gare".
Le document, dont Alakhbar a également obtenu une version en français, prévient: "l’accumulation des frustrations a eu pour résultat la différenciation galopante dans le tissu social de ce qui était connu, jadis, sous le label de « MAURES », en deux entités de plus en plus distinctes (Bidhanes et Haratines); différenciation qui est à inscrire dans la logique de cette bombe à retardement qu’on appelle injustice et dont l’histoire nous enseigne qu’elle explose toujours à l’improviste et sans crier gare".
Lire le document (PDF)
"Toutes
les personnes physiques ou morales qui adhérent a ce programme peuvent
se joindre aux initiateurs de ce mémorandum et signer une pétition en
vue de le promouvoir", stipule le document dans ses conclusions.
Pour remédier à cette injustice, le document détaille 28 propositions dont notamment "mettre en application effective la Loi criminalisant l’esclavage et les pratiques induites par la révision ou le renforcement de certaines dispositions, la création d’un Structure publique chargée de ce dossier et de toutes les politiques publiques pour l’égalité réelle" et "la création d’un Fonds pour financer toutes les actions liées à ce projet, une revue annuelle de l’état de mise en œuvre de la Loi avec un débat public sur ce rapport et une publication largement médiatisée".
Pour remédier à cette injustice, le document détaille 28 propositions dont notamment "mettre en application effective la Loi criminalisant l’esclavage et les pratiques induites par la révision ou le renforcement de certaines dispositions, la création d’un Structure publique chargée de ce dossier et de toutes les politiques publiques pour l’égalité réelle" et "la création d’un Fonds pour financer toutes les actions liées à ce projet, une revue annuelle de l’état de mise en œuvre de la Loi avec un débat public sur ce rapport et une publication largement médiatisée".
RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
Honneur
– Fraternité - Justice
DÉCLARATION
pour
la Mauritanie de demain, égalitaire, unie et réconciliée
avec
elle-même
Octobre
2012
2-La
Question Haratine : l’interminable exclusion
Après
plus d’un demi-siècle d’indépendance, la Mauritanie, pays
multiethnique
et multiculturel par excellence, demeure plus que jamais
confrontée
au défi de la mise en place d’un véritable contrat social fondé sur
l’appartenance
commune à une Nation Unifiée.
Toute
l’histoire du pays témoigne d’une constante exclusion politique,
économique
et sociale d’une partie de plus en plus significative de la population
et
ce sur la base de son origine.
Les
Haratines, esclaves ou abid et
anciens esclaves ou leurs descendants,
sont
confrontés, davantage que n’importe quelle autre catégorie socio-ethnique,
à
l’injustice au quotidien, au manque de perspectives et de débouchés, sans
compter
les pratiques récurrentes de l’état mauritanien moderne, pour les
maintenir
dans la condition servile de citoyens de seconde zone.
Sur
le plan symbolique, la stigmatisation est absolue : le sort des haratines
est
à ce point si peu enviable qu’une partie de leur communauté peine à assumer
son
appartenance et son statut pour le revendiquer avec la fierté requise.
Casser
le cercle vicieux de cette condescendance teintée de dédain, ayant
conduit
à cette mise à l’écart programmée, ne peut se concevoir que par une
refondation
de la république sur la base d’un réel partage du pouvoir et des
ressources
du pays entre l’ensemble de ses fils. Une telle option s’impose -plus
que
jamais- comme l’unique voie de salut pour mettre un terme à cette
sempiternelle
injustice, générée par une histoire séculaire mais, hélas, toujours
inaltérée.
Dans
la vie de tous les jours, la marginalisation des haratines est à la fois
évidente
et systématique. Elle se traduit aussi bien en termes de liberté
individuelle
et d’autonomie collective, qu’en déficits d’accès à l’éducation, aux
services
sociaux de base et encore plus aux richesses nationales ou au pouvoir
politique.
La condition générale de cette communauté demeure marquée par
l’esclavage
et ses séquelles : l’exclusion et la pauvreté y prévalent; dans
l’indifférence
totale des pouvoirs publics.
De
même, la survivance de l’esclavage traditionnel est restée une réalité
massive
dans la Mauritanie postcoloniale et le demeure encore aujourd’hui, en
dépit
des dénégations officielles et officieuses. Certes, les différents régimes
politiques
du pays ont constamment adopté des attitudes ambiguës mêlant le
déni,
l’embarras et le laisser-faire avant qu’en 2007, le gouvernement
mauritanien
consente, de bien mauvaise grâce, et sous la pression du collectif
des
victimes, à adopter un cadre juridique de pénalisation qui, malgré ses
3-nombreuses
insuffisances, est tout de même théoriquement abolitionniste mais
en
pratique largement inappliqué. La mauvaise foi du gouvernement a été très
vite
mise en valeur par les nombreuses altercations et violences verbales qui ont
émaillé
toutes les réunions ayant rassemblé les organisations de la société civile
avec
la commission ministérielle chargée, pourtant, d’expliquer la dite loi.
Parallèlement
à ces timides avancées, de nouvelles formes d’exclusion et
d’esclavage
modernes ont vu le jour.
Tant
de Haratines sont enkystés dans des poches de misère : ils occupent
des
Habitations de fortune, faites de bric-et-de-broc dans des enceintes
disséminées
au milieu des quartiers chics de Nouakchott où ils s’entassent les
uns
sur les autres dans la promiscuité la plus totale. Au sein des grandes cités,
l’essentiel
de cette communauté se concentre à la périphérie, dans les kebbas
(Bidonvilles)
et les quartiers pauvres où ils constituent l’essentiel de la
population.
Pire encore est la situation de ceux qui restent à la campagne; la
plupart
d’entre eux vivent à portée de main de leurs anciens maîtres dans des
ghettos
(Adwabas) de brousse où règnent la pauvreté, le désoeuvrement et
l’ignorance
et beaucoup succombent à la délinquance quand ils quittent la
campagne
pour la ville.
Nonobstant
la centralité grandissante du débat sur cette question vitale
pour
le devenir de la Mauritanie et les acquis symboliques du mouvement
national
de lutte contre l’esclavage, les conditions de vie des Haratines – qui
connaissent
une dégradation sans précédent - sonnent le glas de l’ordre établi
dont
l’essence inégalitaire et l’impossible réforme conduiront inévitablement, à
un
moment ou un autre, à l’implosion sociale.
Sur
le plan démographique, les haratines représentent pas moins de 45 %
de
la population du pays; ils continuent pourtant d’être, et de loin, la
communauté
la plus défavorisée politiquement, socialement et économiquement.
Cette
sujétion incomparable, avatar d’un asservissement multiséculaire, se
perpétuer
par la volonté d’un système né de l’injustice et survivant de
l’inégalité.
Cette inégalité de naissance, normée par des us et coutumes
traditionnelles
surannées, s’est transformée en une inégalité des chances ou
«
malchance structurelle » par le truchement des régimes politiques successifs
dont
la plupart se sont évertués, insidieusement, à transposer et reproduire la
logique
pyramidale de la tribu en lieu et place de la rationalité démocratique
supposée
de l’état moderne.
En
effet, des dizaines d’années durant, l’arme de l’ignorance et de la
marginalisation
économique ont été largement et abusivement utilisées contre
cette
communauté et leurs dégâts sont tels, qu’aujourd’hui, l’essentiel de ses
membres
sont réduits à être presque les seuls à occuper, au degré de monopole,
4-des
emplois subalternes dans les activités urbaines et rurales. Les enfants
Haratines,
privés de scolarité et réduits à ramasser les ordures ou peupler les
rues
des villes et même des petits hameaux, constituent une preuve irréfutable
du
caractère profondément injuste et discriminatoire des pouvoirs publics qui
continuent
de cautionner, là où s’impose une rupture radicale, la pire des
injustices
: celle de l’inégalité des chances dans l’éducation des enfants.
L’absence
- très remarquée - des Haratines dans les filières d’emplois des
secteurs
publics et semi-publics est à mettre sur le compte des politiques
délibérées
d’un état, patrimoine exclusif de bandes de prévaricateurs
communautairement
très typés ; et de surcroît, continuellement assailli de
demandes
pressantes de l’alliance militaro – tribale dont il est la chasse gardée.
Toute
tentative d’émancipation se trouve compromise d’office et bien
lourdement
par le sabotage délibéré de l’école publique et l’obstruction faite à
toute
opportunité de réussite économique qui constitue la clé de voûte de toute
promotion
sociale. Ainsi, patiemment, de pillages en détournements de deniers
publics
et de contrats en prêts complaisants de banques et d’institutions
étatiques,
s’est constitué, en toute impunité et au profit exclusif des seuls anciens
maîtres,
un capital privé national, résultat du détournement de la fonction
politico-administrative,
pendant un processus tri décennal. Dans le même temps,
des
agglomérations (adwabas et kebba) et des générations de centaines de
milliers
de Haratines sont maintenus hors du temps, dans le trou noir de
l’ignorance
et de l’iniquité.
Un
tel état de fait n’est pas le fruit du hasard mais découle bien des choix
délibérés
et conscients de la part des tenants successifs du pouvoir dont la
plupart
s’avéraient incapables de saisir le sens du projet de nation ; en somme
l’intérêt
général, au point qu’ils ne semblent avoir comme ambitions pour ce
pays
que de sauvegarder la rigide règle de reproduction des privilèges d’un
passé
révolu. Règle qui a survécu à l’indépendance et s’est aggravée sous le
règne
des militaires.
L’accumulation
des frustrations a eu pour résultat la différenciation
galopante
dans le tissu social de ce qui était connu, jadis, sous le label de
«
MAURES », en deux entités de plus en plus distinctes (Bidhanes et Haratines);
différenciation
qui est à inscrire dans la logique de cette bombe à retardement
qu’on
appelle injustice et dont l’histoire nous enseigne qu’elle explose toujours
à
l’improviste et sans crier gare.
Partant
du constat de cette réalité exécrable, qui ne fait honneur à
personne,
le système militaro-féodal qui use et abuse de tous les moyens
étatiques
pour pérenniser une domination devenue impossible, est appelé à
prendre
conscience, aujourd’hui, que les victimes, jusqu’ici consentantes de
5-l’état
mauritanien moderne, sont parvenus au seuil de l’insupportable et en ont
ras-le-bol
de subir indéfiniment les affres d’un système irresponsable, sans foi ni
loi.
L’objet
du présent document est de faire un état des lieux de cette
situation
plus d’un demi-siècle après l’indépendance et d’oser des propositions
pratiques
pour corriger ce qui doit l’être dans les délais les plus rapides possibles
sur
la base des principes fondamentaux des droits de l’homme et du citoyen en
vue
de préserver la paix civile par le moyen unique de la justice. Les auteurs
sont
pleinement conscients de l’existence d’autres injustices qui frappent
d’autres
communautés et segments de notre peuple, notamment les pauvres,
quelle
que soit leur origine, les castes considérées « inférieures » -
particulièrement
les forgerons-, certaines franges des communautés négromauritaniennes,
les
femmes…etc. Ils ne conçoivent le règlement définitif de la
«
question Haratine » que dans le cadre d’un effort global sur la voie de
l’égalité,
de la rationalité, de la fin de l’impunité et de l’abrogation des
privilèges
tribaux qui ne profitent qu’à une infime minorité, aux dépens des
intérêts
de la collectivité nationale et même tribale.
L’états
des lieux :
des
chaînes de l’esclavage aux barreaux de l’exclusion
Le
diagnostic de la situation passée et actuelle des haratines fait ressortir
un
tableau sombre, marqué par les ravages de l’esclavage, de la domination, de
l’exclusion
et de l’injustice. Le mal s’est perpétué sous la chape de plomb d’un
ordre
empreint d’archaïsmes et d’inaptitude à l’autocritique, finalement
réfractaire
à toute remise en question interne.
Loin
des discours idéologiques ou partisans, un simple survol de quelques
chiffres
et indicateurs permet de donner la mesure exacte de cette triste réalité :
Plusieurs
dizaines à plusieurs centaines de milliers de haratines (les
estimations
sont approximatives en l’absence d’études indépendantes du
fait
des tabous nés du refus systématique par les gouvernements
successifs)
sont encore réduits à l’abominable esclavage de naissance, de
statut
et de condition avec toutes les sujétions et les traitements inhumains
et
dégradants qui s’y attachent : travail forcé et non rémunéré, viols et
exploitation
sexuelle, séparation des familles, ignorance et pauvreté,
misère
sociale et économique, absence de perspectives d’avenir et
exclusion…etc
;
Plus
de 80% des 1 400 000 pauvres en Mauritanie sont issus de la
communauté
Haratine ;
Plus
de 85 % des 1500 000 analphabètes en Mauritanie en sont membres;
6-Près
de 90 % des petits paysans sans terre du fait de la tenure
traditionnelle
du sol ou de l’exploitation féodalo-esclavagiste, se recrutent
au
sein de ce groupe;
Moins
de 10 % des 30 000 hectares attribuées légalement et aménagés
dans
la vallée du fleuve ont profité aux petits paysans locaux, le reste à
quelques
dizaines de fonctionnaires, commerçants et hommes d’affaire
souvent
natifs des Wilayas non agricoles ;
La
parcelle d’un paysan local est en moyenne de 0,25 à 0,5 hectare contre
une
moyenne de 200 hectares pour la parcelle d’un fonctionnaire ou
homme
d’affaires agriculteur d’occasion;
Moins
de 10% des 2 à3 milliards d’UM de prêts accordés annuellement
par
le Crédit agricole pour financer la campagne éponyme, profitent aux
milliers
de cultivateurs locaux (à majorité Haratines) contre plus de 90%
pour
les dizaines d’entrepreneurs de l’agro-business (ou prétendus tels),
ressortissants
de milieux et de zones sans vocation agricole dans leur
grande
majorité;
Moins
de 0,1% des villas et habitations de haut standing des quartiers
chics
de Nouakchott appartiennent à des Haratines;
Moins
de dix diplômés de cette communauté sur 200 ont profité du
programme
spécial d’insertion pour les diplômés chômeurs dans le
secteur
agricole au niveau de la plaine de M’Pourié à Rosso ;
Plus
de 90 % des dockers, domestiques, travailleurs manuels exerçant des
métiers
pénibles et mal rémunérés sont des Haratines ;
Plus
de 80% des élèves de cette communauté n’achèvent pas le cycle
primaire
et moins de 5 % poursuivent jusqu’au bout du cycle secondaire ;
Moins
de 5 % des étudiants de l’enseignement supérieurs sont issus de
cette
communauté ; et une infime minorité de ce pourcentage perçoit des
allocations
d’études ;
Moins
de 2 % des étudiants des grandes Ecoles nationales (ENAMJ,
Ecole
des Mines, Faculté de médecine, EMIA…etc) et étrangères sont
issus
de cette communauté ;
Moins
de 1% des opérateurs économiques (hommes et femmes d’affaires
importants)
sont Haratines ;
Moins
de 2% des hauts fonctionnaires et cadres supérieurs du secteur
public
et parapublic sont Haratines ;
Une
simple dizaine de parlementaires sur 151 élus au niveau des deux
chambres
du parlement ;
Moins
de 15 maires sur 216 et moins de 12 % de conseillers municipaux à
l’échelle
national;
2
Ministres en moyenne sur les 30 dernières années sur plus de 40
ministres
et assimilés ; 20 ministres sur 600 de 1957 à 2012 ;
Un
seul Faghih agrée sur plusieurs centaines ;
7Quelques
dizaines d’Imams sur des milliers reconnus et agrées ;
2
Secrétaires généraux de Ministères et Institutions assimilées sur 40 ;
1
wali (gouverneur de région) sur 13 ;
1à
2 hakems (préfet) sur 53 ;
1
à 2 Chefs de Mission diplomatique sur 35 environ ;
3
à 4 Directeurs généraux d’Etablissement ou de sociétés publics sur 130 ;
2
Présidentes de Conseils d’Administration d’Etablissements ou sociétés
publics
sur 130 ;
Moins
de 20 médecins sur 600 ;
Moins
de 20 professeurs d’université sur plus de 300 ;
Moins
de 5 magistrats sur plus de 200 ;
Moins
de 20 ingénieurs sur plus de 200 ;
Une
dizaine d’administrateurs civils sur plus de 200 ;
Moins
de 7 diplomates sur 130 ;
2
ou trois commissaires de police sur plus de 150 ;
Une
dizaine d’administrateurs civils sur plus de 200 ;
Moins
de 30 officiers supérieurs sur plus de 500 ;
Aucun
général parmi les 12 que compte le pays ;
Aucune
banque parmi la dizaine d’établissements bancaires que compte le
pays.
Le
tableau illustre à suffisance la marginalisation, voire l’exclusion des
membres
de cette communauté qui cumulent tous les handicaps tant sociaux
et
culturels que politiques et économiques ; et font face, par-dessus le
marché,
à toute sorte d’obstacles et d’embuches, dressés devant leur
promotion.
Les rares cadres Haratines qui parviennent à se hisser au rang de
l’élite
nationale, atteignent très vite le plafond de verre et cessent, dès lors, de
pouvoir
prétendre à diriger les hautes sphères de l’état.
S’il
est compréhensible que l’accès aux grands corps (médecins,
magistrats,
administrateurs ou ingénieurs) soit soumis à des critères
académiques,
il est difficilement justifiable que, pour les postes soumis à la
discrétion
du Gouvernement ou simplement de l’Administration, la
préférence
ethnique s’avère aussi plus massive et durable. D’autant plus que,
chez
nous, les critères de nomination aux fonctions gouvernementales et aux
charges
étatiques, relèvent presque toujours du fait du prince et rarement de
la
compétence ou du mérite. Pour s’en convaincre, prenez un échantillon des
130
directeurs et chefs d’établissements publics ou parapublics; vous
trouverez
que la plupart d’entre eux n’ont d’autre mérite que de bénéficier
d’ententes
tribales et /ou d’appartenir à des réseaux mafieux qui
monopolisent
les destinées du pays au détriment de l’intérêt supérieur de la
nation,
de la justice, de la cohésion et de l’unité nationales.
8-
Par ailleurs, comment comprendre que seuls 10 parlementaires sur 151
soient
Haratines alors que le discours officiel ne cesse de ressasser le credo
de
la représentativité du peuple ?
Pourtant,
les 53 circonscriptions électorales (Moughata’a) d’où
proviennent
les députés et sénateurs, comptent toutes une majorité - absolue
ou
relative - de Haratines.
Plus
injuste est encore la situation du Gouvernement qui a exclu les
descendants
d’esclaves jusqu’en décembre 1984. Depuis, tous les pouvoirs
qui
se sont succédé, ont fixé le quota des Haratines à 2 ou 3 places au
gouvernement
sur plus de 40 ministres et assimilés. La disproportion est
flagrante.
Ainsi,
la Mauritanie devient le seul pays au monde où l’Etat a inventé la
discrimination
négative ; laquelle postule la fixation d’un quota plancher,
figé
et profondément injuste pour les communautés défavorisées alors que la
discrimination
positive, qui s’impose dans de tels cas, justifierait exactement
d’une
logique inverse.
Mais
la situation la plus emblématique de l’exclusion des haratines
demeure,
sans conteste, celle des petits paysans sans terre, encore soumis à la
domination
et l’exploitation esclavagiste et féodale, souvent fondée sur le
détournement
de la réforme foncière de 1983 par des autorités
administratives
et des magistrats au nom d’une solidarité de classe, parfois de
race,
parée des oripeaux de la légalité républicaine et parfois sous couvert de
prescriptions
religieuses.
Plus
inquiétante encore est la faillite de l’école publique, jadis considérée
comme
le principal levier de promotion sociale et le meilleur instrument pour
gommer
les disparités matérielles et statutaires, en somme tendre vers
l’égalité
effective. Tous s’accordent, aujourd’hui, à penser qu’elle n’est plus
en
mesure de modifier en profondeur les rapports sociaux ou de former des
citoyens
éduqués, aptes à s’intégrer dans une nouvelle Mauritanie égalitaire
et
unie.
Cette
faillite retentissante a créé une école à deux vitesses : une école
privée
pour les classes moyennes et/ou supérieures et les classes privilégiées
et
une école publique pour les enfants des couches défavorisées et populaires,
très
majoritairement composées des Haratines. Alors d’instrument de
promotion
sociale, l’enseignement est devenu une machine de reproductionvoire
d’accentuation-
de l’ordre social injuste et des inégalités existantes.
9-De
fait, la situation d’esclavage persistante, la faillite du système éducatif
et
l’échec scolaire massif qui broient, dans l’indifférence les enfants des
Haratines
et leur avenir, la difficile condition des masses paysannes et
ouvrières,
l’exclusion politique et économique, la marginalisation
systématique
de l’élite naissante, rendent urgent un Sursaut
National, porté
par
un grand consensus social et politique pour refonder la République et
rebâtir
ensemble un projet fédérateur pour le progrès, le développement et la
justice.
Il
est donc grand temps de lancer un grand Débat sur la question Haratine
en
vue de dresser un état des lieux rigoureux et exhaustif des formes de
persistance
de l’esclavage comme institution, comme condition et comme
pratique;
ensuite, il conviendrait d’explorer les formes d’exclusion politique,
économique
et sociale des Haratines dans tous les compartiments de la vie
nationale
; enfin, il faudrait proposer des stratégies de lutte contre leur
exclusion
ainsi que les politiques et les instruments pratiques et adéquats
susceptibles
de mettre un terme à leur sujétion.
I
- Propositions pour refonder la République :
de
l’exclusion programmée à l’égalité réelle
Le
diagnostic ainsi réalisé conduit à formuler des recommandations dans les
différents
domaines en vue de corriger les injustices, déséquilibres et écarts
relevés.
Les
propositions qui suivent devraient constituer la trame de fond d’une
stratégie
de plaidoyer et d’action en faveur de la mise en place de politiques
publiques
et de programmes d’éradication véritable de l’esclavage et
d’émancipation
des Haratines.
Un
grand Débat public auquel seront associés tous les médias, les experts et
personnalités
qualifiées, les érudits et Fughahas, doit être organisé dans un
proche
avenir pour discuter et enrichir les propositions ci-dessous et leur donner
le
maximum de résonnance dans tous les milieux de la société
Une
fois amendés et adoptés, les résultats et propositions de ce débat
pourraient
constituer la base d’un Plan d’action gouvernemental, visant à lutter
contre
toutes les inégalités et discriminations et tendre résolument vers l’égalité
réelle
entre les communautés et les citoyens. Toutefois, cette orientation doit
être
spécifiquement orientée en faveur des haratines qui accusent un retard très
important
par rapport aux autres composantes nationales.
10
10
L’approche
de « discrimination positive» à laquelle de nombreuses voix ont
déjà
appelé, s’impose en urgence.
Les
propositions concrètes sont les suivantes :
1-
Engager, dans les meilleurs délais, une large concertation nationale pour la
mise
en place d’un véritable contrat social fondé sur l’appartenance
commune
à une Nation Unifiée
2-
Réaliser une véritable réforme agraire de grande envergure menée suivant
les
principes connus : redistribution équitable, individualisée et définitive
des
terres selon le principe de préemption pour le travailleur du sol (la
terre
appartient
à ceux qui la travaillent), sécurisation juridique
de la propriété
par
des clauses de sauvegarde contre la spéculation, modernisation de l’outil
de
production, accroissement de l’investissement productif, mise en place
de
mécanismes garantissant une commercialisation rentable de la
production..etc
3-
Mettre en application effective la Loi criminalisant l’esclavage et les
pratiques
induites par la révision ou le renforcement de certaines
dispositions,
la création d’un Structure publique chargée de ce dossier et de
toutes
les politiques publiques pour l’égalité réelle.
4-
La création d’un Fonds pour financer toutes les actions liées à ce projet, une
revue
annuelle de l’état de mise en oeuvre de la Loi avec un débat public sur
ce
rapport et une publication largement médiatisée.
Une
telle action à trois niveaux devrait viser à établir enfin la vérité sur la
réalité
de l’esclavage, définir un cadre d’action pour en éradiquer les
pratiques
et survivances, initier une politique répressive sans complaisance
et
accroître la lutte contre l’impunité par la conduite de procédures
d’instruction
et de jugement exemplaires, d’arrestation et de punition des
contrevenants
5-
Mener une enquête quantitative et qualitative indépendante sous l’égide de
l’Etat
et avec la participation d’organisation spécialisées aux fins de
mesurer
la réalité exacte du phénomène de l’esclavage, de ses survivances
et
de ses séquelles.
6-
Initier un grand débat doctrinal associant les différentes écoles de pensée
islamique
sur le discours religieux et leur rapport à l’esclavage, contrôler la
diffusion
des ouvrages des jurisconsultes et certains programmes des
médias
officiels (Radio Coran par exemple) tendant à perpétuer l’esclavage
et
l’inégalité entre les hommes. Il convient aussi de s’interroger sur le rôle
des
Ulémas et Fughahas, en tant qu’instance de légitimation de tout pouvoir
politique
en place et de l’ordre social injuste, jusqu’ici réfractaires aux
enseignements
éthiques de l’Islam, notamment les valeurs d’égalité,
d’humanisme
et de fraternité.
11
11
7-
Affirmer le leadership des membres qualifiés de la
communauté Haratine
dans
le domaine religieux, culturel et symbolique avec l’émergence
d’Imams
et Fughahas, écrivains et penseurs, femmes et hommes des arts et
médias,
poètes et prosateurs pour modifier l’image et la perception de cette
communauté
et mettre en valeur sa contribution au système de production et
de
diffusion des valeurs religieuses et culturelles.
8-
Affirmer, de manière claire et précise, le principe
d’égalité réelle entre les
communautés
et les citoyens dans les programmes d’enseignement publics
et
privés, les déclarations de politique générale du Gouvernement et de
l’Opposition,
les différents plans de développement, les priorités des
Organisations
de la société civile et des partenaires extérieurs ; un
Projet de
Charte
pour l’égalité réelle et contre l’exclusion et les discriminations sera
proposé
très prochainement à tous les partis politiques pour l’enrichir et
l’adopter,
9-
Créer des zones d’éducation préférentielle dans les espaces
d’extrême
pauvreté
(adwabas) avec tous les avantages liés à ce statut en termes
d’enseignement,
d’infrastructures, de moyens budgétaires appropriés,
d’encadrement
et de suivi pédagogique, d’évaluation et de motivation des
enseignants,
des élèves et de leurs parents ; d’accès prioritaire et préférentiel
aux
bourses dans l’enseignement professionnel et supérieur, de création
d’internats
et de cantines scolaires…etc
10-
Mettre à l’étude la faisabilité de l’élargissement du Système de protection
sociale
pour tendre graduellement vers un régime d’assurance maladie
universelle
qui prend en compte la réalité actuelle caractérisée par le fait
que
plus de 80% de Mauritaniens et probablement près de 100% de pauvres
et
de travailleurs du secteurs informel se trouvent exclus de toute prise en
charge
du risque social et de santé;
11-
Revoir les règles de partage du pouvoir pour attribuer un quota stable de
40
% au minimum (de manière tacite ou solennelle) à la communauté
haratine
au niveau des Institutions constitutionnelles, du Gouvernement, des
Administrations
et Etablissement publics et des postes de hauts
fonctionnaires
de l’Etat (Cabinets Présidentiel et ministériel, Administration
centrale
et territoriale, Diplomatie, Projets de développement, Grands corps
de
l’Etat..etc) ;
12-
Instituer une règle imposant que les deux postes supérieurs du pouvoir
exécutif
(Président de la République et Premier Ministre) ne soient plus
occupés
par deux personnalités de la même communauté ; la mesure
permettrait
de mieux favoriser le partage du pouvoir.
13-
Etudier différentes formules pour instaurer une Législation fondée sur la
discrimination
positive dans certains domaines (Accès aux établissements et
bourses
d’enseignement, aux financements publics et investissements, aux
fonctions
publiques et mandats électifs…etc) à la lumière des expériences
achevées
ou non de certains pays confrontés à des défis similaires tels que
12
(les Etats-Unis d’Amérique, l’Afrique du Sud, le Liban, l’Inde, le Brésil, le
Royaume
Uni…etc)
14-
Mettre en place des politiques assorties de mécanismes institutionnels,
juridiques
et budgétaires contraignants en vue de réaliser tous les objectifs
liés
à l’égalité réelle dans les différents domaines et assurer un suivi grâce à
des
mécanismes d’évaluation et des indicateurs chiffrés sous le contrôle du
Parlement
et des Organisations de la Société civile ;
15-
Encourager l’émergence d’une nouvelle classe d’opérateurs économiques
et
d’industriels de cette communauté en octroyant, dans des conditions
préférentielles,
des facilités pour la création d’établissements bancaires et
financiers,
de licences de pêche, des crédits et financements pour la création
d’entreprises
et d’industries dans des domaines porteurs, notamment la
pêche
et l’agriculture, pour mettre un terme à l’interminable exclusion des
Haratines
dans le domaine de l’économie et des affaires, élément le plus
constant
de leur oppression.
16-
Favoriser l’accès des haratines en tant que tels aux mandats électifs et à la
haute
administration par des moyens autres que les «quotas officieux» et ce
pour
en finir avec les discriminations flagrantes situant la part qui leur
revient
à un niveau insignifiant : souvent entre 1 à 2% de Haratines dans des
postes
électifs et de hauts fonctionnaires alors que leur poids
démographique
est évalué à plus de 45 % de la population totale ;
17-
Inciter fortement à la présence d’un député Haratine au moins dans toutes
les
circonscriptions électorales dont la représentativité parlementaire est
supérieure
ou égale à deux députés et ce compte tenu de leur majorité
absolue
ou relative dans l’ensemble des Moughata’a du pays.
18-
Refonder les politiques de lutte contre le chômage et la pauvreté avec un
meilleur
ciblage des zones de pauvreté et d’extrême vulnérabilité et
l’application
de mécanismes préférentiels en faveur des Haratines d’où
l’intérêt
de confier les politiques appropriées à l’Organisme public cité au
point
4;
19-
Elaborer un programme spécial prioritaire en faveur des centaines de
milliers
de jeunes déscolarisés et sans diplôme, victimes de la faillite de
l’école
publique et de l’indigence de leurs parents ; les grands gisements
d’emploi
(Agriculture, Pêche, Mines, Services…) méritent une meilleure
valorisation,
en plus éventuellement d’un nouveau Service national civilomilitaire
qui
pourrait être pourvoyeur de dizaines de milliers d’emplois ;
20-
Mettre en place des outils incitateurs (fiscaux, allégement de charges
sociales,
réduction des impôts sur les bénéfices, accès préférentiel aux
financements
bancaires avec des taux d’intérêt bonifiés…) pour mieux
orienter
l’investissement privé et accroître son volume vers les zones
d’extrême
pauvreté et favoriser la création de richesses et d’emplois ;
21-
Mettre en oeuvre un Plan de formation professionnelle au profit des petits
métiers
et des travailleurs du secteur informel avant de leur ouvrir l’accès
13
aux financements publics et privés permettant de mieux structurer leurs
activités,
en améliorer la productivité et en accroître les revenus ;
22-
Revoir le statut des sociétés d’intermédiaires (telles que le BEMOP) pour
mettre
fin à leurs scandaleuses pratiques relevant de l’esclavage moderne de
prélèvement
confiscatoire de plus de 60 % sur les salaires des travailleurs
placés
; il convient, soit de les supprimer totalement et en confier la mission
aux
syndicats de travailleurs, soit plafonner cette ponction à 10% maximum
conformément
aux standards internationaux ;
23-
Concevoir et mettre en oeuvre un grand Programme de reconstitution du
cheptel
au profit de petits paysans et éleveurs pauvres pour les doter d’un
bétail
composé au minimum de 10 à 15 têtes de différentes familles (Ovins,
caprins,
bovins, camelins) selon les zones d’élevage et le choix des
bénéficiaires.
Ceci favorisera un élevage productif, susceptible d’accroître
les
revenus des haratines hors des villes et en réduire la misère;
24-
Promouvoir une politique de logement social pour assurer l’accès des
pauvres
à la propriété et à un logement décent doté de l’eau et de
l’électricité,
avec une priorité aux demandeurs haratines;
25-
Appuyer les Organisations de la société civile engagées dans le combat
pour
l’égalité réelle, l’appui à la création d’Instituts de réflexions
stratégiques
et de prospectives, d’Observatoires dédiés à développer la
recherche,
les études et les publications sur la problématique Haratine.
26-
Favoriser l’accès aux médias de tous les courants de pensée, des hommes
politiques,
intellectuels et militants de la cause de l’émancipation pour
contrebalancer
la pensée unique du courant nationaliste conservateur et
négationniste
qui refuse tout débat sur la réalité de l’esclavage et de
l’exclusion
dans le but de pérenniser l’ordre social injuste et inégalitaire au
péril
de l’unité et de la cohésion nationales.
27-
Faire de la journée correspondant à la date du vote de la Loi criminalisant
les
pratiques esclavagistes une Journée officielle de souvenir et de mémoire
où
la Nation rend hommage aux victimes de l’esclavage et célèbre par la
production
intellectuelle la plus variée les valeurs d’égalité, d’antiracisme,
de
solidarité et de fraternité. Il importe d’organiser à cette occasion des
cérémonies
ponctuées de discours officiels, des débats dans les médias, les
écoles
et universités ; des remises de décorations et de reconnaissances aux
militants
de cette noble cause ;
28-
Créer une Haute Autorité indépendante, inscrite dans la Constitution, en
charge
de la promotion de l’égalité réelle et de la lutte contre les
discriminations
et l’exclusion , dotée de pouvoirs d’investigation,
d’interpellation
et du droit d’ester en justice pour assister les personnes
victimes
de discrimination, de racisme ou d’esclavage.
14
14
Cette
Haute Autorité pourrait également saisir le Gouvernement et les
Autorités
publiques de tout manquement aux principes d’égalité et de
traitement
équitable des citoyens, quelles qu’en soient les causes.
Elle
devrait établir un rapport annuel soumis au Président de la République et
aux
Présidents du Sénat, de l’Assemblée nationale ainsi qu’au chef de file de
l’opposition
démocratique.
Ce
rapport sera rendu public et alimentera un débat au niveau des deux
chambres
du parlement.
Partant
du constat de cette sombre réalité, le présent Mémorandum
constitue
un appel à la refondation d’un nouveau projet politique national, tout
entier
tourné vers l’émancipation réelle de tous les marginalisés, à commencer
par
la communauté Haratine et l’éradication totale de toutes les formes
d’injustice,
d’exclusion et de domination dont souffrent tous nos concitoyens.
Plus
particulièrement, la présente initiative a pour ambition de traduire
une
nouvelle prise de conscience de la communauté Haratine pour capitaliser les
acquis
des luttes menées depuis la création du Mouvement El Hor en mars 1978,
tirer
les leçons de ces combats et concevoir un nouveau projet à la fois
fédérateur
et en rupture franche avec le système des hégémonies tribales.
Le
grand mouvement civique que ce Mémorandum voudrait susciter et
animer,
s’inscrirait à contresens de l’ordre ancien, esclavagiste et féodal, pour
créer
les conditions d’une révolution sociale et politique portée par une forte
mobilisation
citoyenne, pacifique et démocratique, associant toutes les forces,
issues
de toutes nos communautés nationales et transcendant les appartenances
partisanes
de culture, d’opinion ou de couleur.
Ce
document est une invitation pressante à s’adapter à la situation
nouvelle
et aux exigences de la réalité pour réaliser un apaisement entre les
centres
de pouvoir et la société et prévenir ainsi les effets délétères de
l’insondable
montée des frustrations qui s’accumulent jour après jour.
Il
interpelle les forces politiques nationales (majorité présidentielle et
opposition
démocratique), les acteurs de la société civile, les leaders d’opinion
ainsi
que tout patriote mauritanien sincère pour leur demander, à tous, de se
prononcer
sur le contenu de ce modeste document.
En
définitive, l’objectif premier d’une telle démarche n’est autre que de
consolider
la justice sociale, de consacrer l’égalité citoyenne et d’assurer l’unité
nationale
sur des bases saines, solides, viables et durables.
15
15
DISPOSITIONS
FINALES
LES
PROMOTEURS DE CE MEMORANDUM SONT DES CADRES
HARATINES
APPARTENANT AUX DIFFERENTS PARTIS
POLITIQUES
DE LA MAJORITE ET DE L’OPPOSITION AINSI
QU’AUX
ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE.
TOUTES
LES PERSONNES PHYSIQUES OU MORALES QUI
ADHERENT
A CE PROGRAMME PEUVENT SE JOINDRE AUX
INITIATEURS
DE CE MEMORANDUM ET SIGNER UNE PETITION
EN
VUE DE LE PROMOUVOIR.
A
COURT TERME, CE MANIFESTE DEVRAIT SERVIR POUR LA
SENSIBILISATION,
LE PLAIDOYER ET LA MOBILSATION POUR
LA
GRANDE MARCHE NATIONALE ET PACIFIQUE DITE
MARCHE
POUR LA JUSTICE ET L’EGALITE CITOYENNES.
SUR
LE MOYEN TERME, CE MANIFESTE DEVRAIT ETRE
DEBATTU,
ENRICHI ET VALIDE PAR LE PLUS GRAND NOMBRE
DE
CADRES, DE GROUPES ET D’ENTITES Y ADHERANT POUR
QU’IL
ACQUIERE LA FORCE ET LA LEGITIMITE NECSSAIRES
POUR
DEVENIR UN DOCUMENT DE BASE, SUSCEPTIBLE
D’ETRE
LE POINT D’ANCRAGE POUR L’OUVERTURE D’UNE
NOUVELLE
ERE POUR LA MAURITANIE
IL
CONVIENT, PAR LA SUITE, DE LUI DONNER LE MAXIMUM
DE
RESONNANCE AU NIVEAU DE LA SOCIETE CIVILE, DE LA
CLASSE
POLITIQUE, DU GOUVERNEMENT ET DES
CHANCELLERIES
ETRANGERES.
CE
MANIFESTE SERA RENDU PUBLIC A L’OCCASION DE CETTE
GRANDE
MARCHE, ENRICHI D’UNE DECLARATION POLITIQUE
ET
LARGEMENT DISTRIBUE EN MAURITANIE ET AU NIVEAU
ARABE,
AFRICAIN, EUROPEEN, AMERICAIN ET
INTERNATIONAL.
L’ACTION
POUR L’EMANCIPATION DES HARATINES SERA
FEDEREE
AVEC L’ENSEMBLE DES EFFORTS ET DES LUTTES
DESTINEES
A DEFFENDRE LES DROITS DE L’HOMME ET A
ENRACINER
LA DEMOCRATIE, LA JUSTICE SOCIALE ET LA
BONNE
GOUVERNANCE AU PROFIT DE TOUS LES CITOYENS
DE
TOUTES LES COUCHES SOCIALES ET DE TOUS LES
CITOYENS
DE LA NATION.
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