Translate

mardi 15 janvier 2013

Note d’information: Le Commissariat de Police Ksar II séquestre cinq jeunes, cinq jours durant



  Cliquer pour une photo plus grande


مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RÉSURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE
EN MAURITANIE


 
Note d’information: Le Commissariat de Police Ksar II séquestre cinq jeunes, cinq jours durant

Ce lundi 14 janvier 2013, en début d’après-midi, comparurent au parquet du tribunal de Nouakchott cinq jeunes âgés de 14 à 21 ans, suite à une affaire rocambolesque. Tout commença le jeudi 10 janvier par un appel téléphonique que reçu Mr Oumar Maréga, mécanicien – chef garagiste de la part d’un client du nom de Mohamed Vall Sidi Mohamed qui lui, dit avoir besoin de réparations sur sa voiture. Mr Maréga absent du garage pour des raisons familiales lui conseilla de passer un autre jour et après quelques échanges, ils se mirent d’accord pour le samedi suivant.       
Au lieu d’attendre le samedi comme convenu avec le chef garagiste, Mr Mohamed Vall Sidi Mohamed se présenta au garage une heure après l’appel téléphonique. Il trouva au garage l’adjoint au chef de garage Mr Babacar Alpha Bass et lui demanda ses services. Il proposa au mécanicien d’aller seul faire un tour pour déceler l’origine du bruit qui lui parviendrait du système de suspension de la voiture. Devant le refus du mécanicien d’aller seul faire le tour d’essayage, le client fini par concéder à aller lui. Après un aller-retour par un long trajet, aucun bruit ne fût décelé mais de retour au garage, le client insista tout de même que l’amortisseur arrière-droit soit démonté pour vérification. Pour retirer l’amortisseur, il faut desserrer un boulon qui le tient de l’intérieur de la malle arrière d’où la nécessité d’ouvrir celle-ci ; ce que fit le propriétaire et prit deux sacs qu’elle contenait pour les enfermer dans la cabine. Après le retrait et inspection des deux amortisseurs, le mécanicien conclu que leur état ne nécessitait pas de les rechanger et que si jamais le client décidait, tout de même de les remplacer, cela pouvait attendre le samedi du moment qu’il n’y avait aucune urgence. Mais, le client insista, de toutes ses forces, pour que le mécanicien accepte de l’accompagner acheter des pièces de rechange et de faire le travail sur le champ. C’est ainsi qu’après achat de nouvelles, le mécanicien confia à deux de ses apprentis de démonter les amortisseurs et de les remplacer ; ce qu’ils se mirent à faire et pendant tout ce temps, le client est resté avec eux, en possession des clés de sa voiture dont personne n’a approché la cabine.
Au bout de quelques instants, le mécanicien Mr Bass fût surpris par la déclaration surprenante et inattendue de Mr Mohamed Vall Sidi Mohamed qui prétendit avoir perdu cinq millions d’ouguiyas que contenait un troisième sac. Il accuse les apprentis d’avoir commis le prétendu vol.
En effet, Mr Mohamed Vall Sidi Mohamed, un homme connu du milieu clandestin du change de devises, a eu un comportement bizarre pendant tout le temps qui précéda ses accusations.
N’est-ce pas bizarre l’attitude de Mr Mohamed Vall Sidi Mohamed à vouloir faire réparer une voiture qui en réalité ne présentait aucun défaut ? N’est-ce pas encore bizarre le comportement d’un homme de l’expérience de Mr Mohamed Vall Sidi Mohamed trainant dans un garage avec des millions dans la cabine de sa voiture alors que son véhicule ne présentait pas de défaillance technique qui justifierait une telle urgence à la faire réparer ?
D’ailleurs, trois jours après l’incarcération des jeunes apprentis mécaniciens Mr Mohamed Vall Sidi Mohamed est revenu trouver Mr Maréga le chef du garage et lui déclara en substance : « bien que les cinq millions volés ne m’appartiennent pas, je suis prêt à retirer la plainte contre les enfants et à renoncer à la moitié du montant si vous acceptiez de me rembourser la seconde moitié, c'est-à-dire deux millions cinq cent mille ouguiyas (2.500.000 UM) ». N’est-ce pas une autre bizarrerie ? Prêt à renoncer aussi facilement à la moitié de cinq million d’ouguiyas !  
Cette affaire basée sur de simples déclarations d’un citoyen, sans l’ombre d’une preuve pose de façon claire la problématique de l’égalité des citoyens mauritaniens, selon leur appartenance raciale, devant la police et la justice aux mains des promoteurs du système de domination en vigueur en Mauritanie. Elle pose particulièrement le problème de la vulnérabilité des enfants noirs (hratin, peuls, soninkés, wolofs et bambaras) dans un Etat raciste de Mauritanie qui autorise leur incarcération prolongée dans un commissariat sans conditions et personnel appropriés à leur cas. 

Nouakchott, le 15 janvier 2013

La Commission de communication

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire