Le lundi 3 décembre 2012, monsieur Biram Dah Abeid, président de l'association IRA Mauritanie (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste),
était à Bruxelles capitale de l'Europe. Son voyage avait pour but de
rencontrer des députés membres du Parlement européen et des ONG de
droits de l'Homme. C'est à cette occasion, que les membres du
département MENA en charge de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient, au
sein de l’AFD International, ont entendu monsieur Biram Dah Abeid durant
plusieurs heures. Les faits rapportés par son organisation sont
extrêmement graves: détentions arbitraires, interdiction de manifester,
coups et blessures à l’encontre de manifestants pacifiques, tortures,
esclavagisme. Ce que nous avons pu entendre lors de cette entrevue,
correspond malheureusement à toutes les informations que nous avions
reçues de nos sources locales ainsi qu’à tous les rapports déjà établis
par d'autres organisations nationales et internationales. Il est
indéniable que monsieur Biram Dah Abeid et ses collègues sont victimes
de dénis de justice, de procès inéquitable et que la cause de leurs
déboires avec la justice ne peut être autre que leur implication dans la
défense des droits de l'homme dans leur pays.Parmi
les points discutés, les traitements inhumains à l'encontre d'une
grande partie de la population ont également été abordés. En effet, ce
pays qui a aboli officiellement l'esclavagisme en 1981, a dû voter une
loi en 2007 sous la pression de la communauté internationale. A ce jour
nous constatons qu'une grande partie de la société (près de 55%) sont
encore victimes de pratiques héritées du Moyen-Age. Aucune plainte
contre les personnes dénoncées pour pratique esclavagiste n'est
considérée sérieusement par la justice. Les victimes parlent de dénis
graves au niveau de leur droits: humains, fonciers, religieux,
matrimoniales, sociales. Des enfants, femmes et hommes sont vendus,
maltraités, dénigrés par leurs concitoyens. Un système de caste est
entretenu et les autorités ne font rien pour changer la situation. AFD
international considère que la situation des militants des droits de
l'homme en République Islamique de Mauritanie est très inquiétante, et
appelle les autorités à lever toutes les charges contre l'ensemble des
militants et des opposants politiques de ce pays. De
plus, nous rappelons aux autorités de ce pays que la constitution de la
République Islamique de Mauritanie, amendée en 2007, octroie entre
autre à tous les citoyens le droit : d'expression, d'opinion, de se
réunir, de créer une association, d'avoir un procès équitable,
l'inviolabilité de la personne humaine et de son domicile. Que l'Etat
mauritanien a amendé toutes les conventions internationales en rapport
avec les droits humains et que ces engagements doivent se traduire sur
le terrain.D'autres
parts, nous appelons ces mêmes responsables d’être extrêmement stricte
vis-à-vis du comportement d’une frange de la population qui profitent de
sa position sociale pour dénigrer leurs concitoyens. Nous pensons qu’un
travail d’éducation doit être entrepris auprès de la population et des
acteurs de la société civile pour les conscientiser du non fondé de ces
pratiques.Cette
situation est assez grave pour qu’AFD International continue à suivre
de très près la situation en République Islamique de Mauritanie.
Bruxelles le, 19 janvier 2013
AFD International
Département MENA
Bruxelles, Belgique
AFD International
Département MENA
Bruxelles, Belgique
Source:
http://www.afdinternational.org/index.php?option=com_k2&view=item&id=438:mauritanie2013&Itemid=628&lang=fr
Vidéo témoignage Biram Ould Dah Ould Abeid: https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=S0DGbX5jq3A
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