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mardi 31 janvier 2012

L’Esclavage au Mali L’Esclavage au Mali

L’Esclavage au Mali

Ce livre confronte plusieurs sources et données sur l’esclavage contemporain

au Mali à partir des mémoires locales d’esclaves, de descendants d’esclaves,

d’aff ranchis et de maîtres d’esclaves dans quatre régions à cet égard

signifi catives, du Mali.

Les données recueillies et analysées montrent que l’esclavage existe

aujourd’hui au Mali et révèlent les processus complexes de reproduction et

de maintien de groupes de personnes en situation et condition d’esclavage.

Elles montrent aussi des modes d’aff ranchissement en dehors des cadres

normatifs de l’abolition.

La condition et le statut d’esclave sont en passe de devenir des « oublis »

de l’histoire du pays, faute d’espace public national réceptif, non seulement

à la restitution de ces mémoires, mais aussi à leur actualité. Est-ce à dire

que « la disparition des mémoires de l’esclavage n’est pas sans doute la seule

possibilité d’une ‘‘vraie disparition de l’esclavage’’ ? ».

TEMEDT est une association malienne, créée en 2006 par la

Communauté des « Kel Tamasheq Noirs », ouverte à toute personne sans

distinction de race, de religion, d’ethnie ou d’appartenance politique. Son

objectif est de contribuer à la consolidation de la paix, au développement, à

la protection et à la promotion des droits humains, en particulier par la lutte

contre l’esclavage sous toutes ses formes.

L’appui fi nancier du DFID (Département pour le Développement

International du gouvernement

ISBN : 978-2-296-55707-9

Prix : 17 euros

Source : Abderrahmane Ngaidé, chercheur à l’université Cheikh Anta Diop_-Dakar

DECLARATION: Raddho Mauritanie sur lsituation préoccupante au sénégal


DÉCLARATION

 
La section mauritanienne de la  RADDHO (Rencontre africaine pour la Défense des Droits de l’Homme) a suivi avec attention et appréhension les événements survenus au Sénégal les 26, 27et 28 janvier 2012.
 Tout en regrettant la mort d’homme, les brutalités policières et les dégradations ou destructions matérielles, elle proteste contre la violation du domicile, l’interpellation, sans mandat légal et la garde à vue injustifiée, le 28 janvier courant, du  Président Panafricain de notre réseau et Coordinateur  du M23 du Sénégal : M. Alioune TINE.
Elle rappelle l’engagement courageux, désintéressé et constant  du Président Tine pour le respect de la légalité, la Défense des libertés, des droits de l’homme et de la Démocratie, au Sénégal, dans notre sous-région,   partout en Afrique et dans le reste du monde. Elle exige la libération immédiate et sans condition de ce militant dont les combats se sont toujours démarques de toute forme d’extrémisme ou de violence.
La section Mauritanie de la RADDHO exprime  ses inquiétudes quant à la situation délétère prévalant au Sénégal en prélude aux  élections présidentielles de février 2012. Situation dangereuse et incompréhensible car elle jure d’avec les rapports sereins et pacifiques qui ont toujours caractérisés le débat et consultations électorales au Sénégal.
Nous regrettons à cet égard l’entêtement du Président Maître Abdoulaye Wade et son refus de se conformer à l’esprit et à la lettre de dispositions constitutionnelles dont il a été, co-auteur et chaud partisan. Nous rappelons à M. le Président Wade qu’il n’a rien à gagner en naviguant à contre courant. Et nous regrettons la validation de sa candidature, pour un troisième mandat, par la vénérable institution qu’est Le Conseil Constitutionnel Sénégalais qui tourne le dos à un passé où la raison d’Etat n’a jamais influencé la détermination et le sens de l’équité de cette prestigieuse
Assemblée aux vertus longtemps irréprochables.
La section Mauritanie de la RADDHO   réitère, néanmoins sa confiance  en la maturité du Sénégal,  sa classe politique,  ses autorités morales et sa société civile. Tous, au cours de la longue histoire politique du pays, ont toujours montré  leur attachement  aux  traditions démocratiques sénégalaises,  et à la réputation du peuple sénégalais connu et admiré pour sa sagesse, sa tolérance,  son respect des dispositions constitutionnelles, de la légalité républicaine en général  et de  l’indépendance de sa justice.
Voisins et frères, liés au peuple sénégalais par une histoire millénaire et des liens de sang, de religion,  d’intérêts nous demandons aux partis politiques, syndicats et autres organisations de la société civile, aux Oulémas, Imams et intellectuels de Mauritanie d’entamer des contacts urgents  avec leurs vis-à-vis sénégalais pour une action concertée visant à arrêter les dérives inquiétantes de  cette  tension outre-fleuve  qui menace la paix civile et la stabilité du Sénégal et les nôtres aussi, tant nos destins sont liés.


Nouakchott le 30 janvier 2012



                                                                                                                       Le Président
Sid’Ahmed Habott

lundi 30 janvier 2012

Mamadou Alasane Bâ, président du PLEJ, et de la COD : «On ne peut pas évoquer la scission de la Mauritanie, tant que tous les recours consensuels ne seront pas étudiés et appliqués»

Mamadou Alasane Bâ, président du PLEJ, et de la COD : «On ne peut pas évoquer la scission de la Mauritanie, tant que tous les recours consensuels ne seront pas étudiés et appliqués»

Tout de blanc immaculé, au milieu de la petite foule de manifestants du mouvement social touche pas à ma nationalité, en marche vers la Présidence ce samedi 28 janvier, Bâ Mamadou Alasane, président du parti historique du PLEJ, mais aussi actuel président tournant de la coordination de l'opposition démocratique, évoque dans cet entretien la difficile question de la cohabitation, et dresse un petit bilan du retour de la COD de l'intérieur du pays.


Quelle est la raison de votre présence à cette manifestation de TPAMN?

Je suis là car les jeunes ne peuvent pas être laissés à leur sort. Il faut les soutenir. Ensuite, ce que la jeunesse revendique aujourd'hui, cela fait vingt ans que le PLEJ le revendique! Vingt ans! Nous avons été les premiers à parler du passif humanitaire, et des fosses communes de Wotchi et de Soribalé. Et tous les problèmes liés à la cohabitation.

Nous n'avons jamais été écoutés. Retrouver ce discours dans les objectifs affirmés de Touche pas à ma nationalité, me conforte dans ces convictions. Mon principal souci est l'émergence d'une Mauritanie où l'égalité des chances règne dans la société.

La faute à qui si vous n'avez pas été écouté?

La faute est sur les différents régimes militaires successifs, mais les pouvoirs publics ne sont pas seuls responsables. Les négro-mauritaniens sont en partie responsables. Qui a dit qu'il n'y avait pas de déportés? Des négro-mauritaniens. Qui a dit qu'il n'y a pas eu de passif humanitaire, envoyés faire la communication à l'extérieur? Des négro-mauritaniens.

Ces gens-là, on a voté pour eux; ils sont sénateurs, députés aujourd'hui. La jeunesse donc, cette jeunesse là doit en tirer des conclusions. Lutter contre le pouvoir certes, mais aussi lutter contre ceux qui soutiennent ce pouvoir, pour des profits pécuniaires, pour leurs simples poches, et ramasser quelques postes. Si demain je fais comme eux, j'espère que TPAMN luttera contre moi!

Quel conseil donneriez-vous à TPAMN par rapport à ce constat que vous faites?

Je leur conseillerais de faire une grande tournée dans la vallée et ailleurs, pour une sensibilisation massive des parents pour dénoncer les ainés qui sont avec le pouvoir, et qui sont les ennemis politiques des mouvements sociaux, tels que celui de TPAMN, pour qu'aux prochaines élections, viennent des gens représentatifs des communautés négro-mauritaniennes.

Maaouiya les a frappés et ils ont voté pour ce tyran. Ce sont les cadres négro-mauritaniens qui en refusant de faire bloc, ont facilité la tâche de gens comme Maaouiya ou Mohamed Ould Abdel Aziz. C'est une vérité. Maaouiya a fait du mal, on ne revient pas dessus. Mais des nègres l'ont aidé à le faire, et encore une fois, pour des postes! Ce sont les Bâ M'Baré, Bâ Diyé, Niang Mamoudou, Sogho de Toulel, Cheikh Kane, Diallo Daouda, Hamidou Baba Kane, qui ont vendu leur communauté pour du matériel.

De plus en plus on évoque une cohabitation, une unité dont le pouvoir actuel, dans les faits démontrés, ne voudrait pas. Et par rapport à cela, commence à émerger l'idée d'une scission de la Mauritanie. D'autant que le Sud-Soudan et le mouvement actuel de rébellion dans le Nord-Mali sont passés par là. Est-ce une solution extrême?

En vérité, ce problème de cohabitation date de l'indépendance, et n'a jamais été résolu. Il n'a jamais été bien posé. Jamais de dialogue national sur cela. Et il n'est pas trop tard pour un tel dialogue, sur des idées de fond, où seraient évoqués les problèmes des langues, des terres, de l'égalité citoyenne, de l'accès au pouvoir, de la juste répartition des richesses.

Après un tel dialogue franc des solutions consensuelles pourront être trouvées, et qui seraient légitimées, sans qu'on n'évoque une quelconque scission. Il y a eu beaucoup de dialogues ici, mais aucun sur le problème majeur de ce pays, la cohabitation. Donc avant d'évoquer de tels extrémismes, il faut épuiser tous les recours consensuels, de dialogue, de négociations.

Et cette question de la cohabitation ne sera jamais réglée avec la Constitution actuelle. Jamais de la vie! Cette Constitution parle de démocratie fondée sur la loi de la majorité, qui ne peut pas résoudre la crise de confiance entre les communautés. Il faudrait une Constitution plus consensuelle, et un tel consensus ne pourra être trouvé que dans le cadre d'un vrai et franc dialogue national sur la question. Qu'on tourne la page une fois pour toutes!

Il faut supprimer cette Constitution, et mettre en place une Charte, dans laquelle l'ensemble des solutions seraient intégrées; elles seraient soumises à référendum, et reconnues par toutes les communautés.

Par exemple, si une loi sur l'éducation va à l'assemblée nationale. Je ne suis pas d'accord avec cette loi, mais elle passera quand même car les négro-mauritaniens y seront toujours minoritaires, à cause de la Constitution actuelle, qui ne nous permet, pas dans le meilleur des cas, d'occuper plus du tiers des sièges.


Les états généraux de l'éducation justement, sont attendus depuis un moment. On en parle pour 2012 éventuellement. Est-ce un symbole de cette question de la cohabitation?




Surtout le problème des langues. Et on doit définir ce qu'est la Mauritanie, ce que tous nous voulons qu'elle soit. Si on dit que la Mauritanie est arabe et négro-mauritanienne, il faut en tirer les conséquences, en revalorisant la culture arabe, mais aussi celles négro-mauritaniennes. Il faut revaloriser les musiques, les chants et danses, les histoires, les géographies, et toutes nos coutumes. Les manuels scolaires doivent être revus.

La télévision nationale, la seule qu'on a aujourd'hui, ne joue pas ce rôle de prisme de la diversité culturelle mauritanienne...

Justement, que ce soit à la radio ou à la TVM, nous sommes coincés dans des angles morts de diffusion. On a l'impression que tout est fait pour que de l'extérieur, on ne perçoive la Mauritanie que comme exclusivement arabo-berbère. Au-delà de l'image, si une éducation sanitaire a lieu, par exemple, elle doit se faire dans toutes les langues, que tous les mauritaniens sans exception puissent en bénéficier. Si la radio et la TVM doivent éduquer le peuple, ce peuple doit les comprendre. Il y a une discrimination évidente dans ces institutions publiques à l'égard des wolofs, soninkés et pulaars.

La COD vient de revenir d'une tournée à l'intérieur. Quel message avez-vous diffusé?

Nous avons essentiellement dénoncé la politique d'Aziz, sur tous les plans; cela concerne surtout la concentration inédite des pouvoirs entre les mains d'un seul homme. Nous avons trouvé une population réceptive à ce message dans tous les coins de la Mauritanie.

Que lui reprochez-vous exactement?

Actuellement, le parlement est illégal, et maintenu tel quel à l'encontre du droit le plus suprême de notre République, à savoir la Constitution. Économiquement, c'est du népotisme financier : il donne littéralement les richesses du pays à qui il veut, notamment à ses parents.

Sa guerre contre AQMI, sans préparation ni consensus, mais aussi la réinsertion bâclée des déportés de retour, en passant par la question des terres. Les déportés sont revenus, et la plupart n'ont pas pu recouvrer leurs terres. Là encore, rien ne sera durablement réglé sans que l'on ne traite définitivement cette question. Les propriétaires doivent reprendre leurs terres, et éventuellement qu'on les indemnise convenablement s'ils souhaitent être indemnisés.

On évoque aujourd'hui, surtout après la tentative d'homicide (volontaire ou non) de son fils, et la relaxe de celui-ci en 48h, une séparation des pouvoirs entre le judiciaire et l'exécutif qui ne serait pas effective. Qu'en dites-vous?

Depuis l'avènement des militaires au pouvoir, il n'y a jamais eu de séparation des trois pouvoirs; le pouvoir judiciaire a de tout temps été dépendant de l'exécutif. Et c'est un des drames institutionnels de ce pays. Et cette histoire à propos de son fils, qui a tiré sur une femme démontre de quelle façon la justice est le bras armé de la Présidence.

Ce mardi nous organisons d'ailleurs une conférence pour dénoncer l'immixtion flagrante d'Aziz dans les procédures judiciaires, que même l'avocat de son fils reconnaît dans un entretien!

Propos recueillis par MLK
Noor Info

Biram Ould Dah évoque la création d’un CNT mauritanien


 


Biram Ould Dah président de l’IRA (organisation de défense des droits de l’homme) a affirmé le 28 janvier dans un attroupement organisé devant le commissariat de police du Ksar, la création imminente d’un conseil national transitoire(CNT) mauritanien...


...pour diriger le pays et refonder la République. Des structures et organisations de la société civile sont en conclave pour étudier la mise en place d’un CNT a précisé M Ould Dah qui a dénoncé tour à tour la dictature implacable, la répression aveugle et le pillage des ressources en Mauritanie, lesquels, ont poussé les forces vives à créer un CNT pour l’émergence d’une démocratie moderne.
Ces forces donnent un délai de trois mois au pouvoir pour entamer un dialogue sérieux et des reformes sinon elles œuvreront à sa chute, a indiqué Biram Ould Dah qui est actuellement l’opposant le plus en vue en Mauritanie, à cause de son courage qui fait que le pouvoir se sent nu et faible devant son extraordinaire popularité, au sein de toutes les composantes du pays, dont il est devenu un porte-parole attitré. 
Tahalil Hebdo

Aziz et les voies de la fin

“Aziz et les voies de la fin” Tel peut être le titre à donner à une analyse publiée récemment par le site arabophone " Tawary " et dont l’auteur, Mohamed Ould El Moctar Chinguitty, n’y va pas avec le dos de la cuillère pour prédire au régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz une fin des plus tourmentées !
Depuis le début de présente semaine, la presse arabophone nationale et internationale se fait les choux gras du texte rédigé par le sieur Mohamed Ould El Moctar Chinguitty, un mauritanien qui résidait aux USA et qui se trouverait depuis quelques semaines aux Emirats Arabes Unis et au Qatar. L’homme que l’on disait proche de Mohamed Ould Abdel Aziz, ne le semble plus. En écrivant son texte, il va du principe que Ould Abdel Aziz " a joué de malchance en venant au pouvoir à un moment où le règne des dictatures n’est plus possible ". C’est, pour ce penseur, la contradiction flagrante entre la fin des régimes tunisien, égyptien, libyen (et probablement syrien et yéménite) et la poursuite, en Mauritanie, de dictatures militaires qui ont commencé en 1978 mais, comme le laisse supposer l’évolution sociopolitique du monde arabe ne peuvent plus continuer sur la même lancée. Et Ould Moctar Chinguitty d’énumérer, à côté du " mauvais timing ", ce qu’il pense être les forces et faiblesses du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, laissant croire, à travers son analyse, que les secondes sont notoirement plus nombreuses que les premières.
Evoquant les forces du pouvoir d’Aziz, l’auteur de l’article parle de " cartes circonstancielles " qui ressemblent aujourd’hui à des " feuilles de printemps éparpillées dans un jour de tempête " ! Ce sont des forces qui relèvent de l’exhibitionnisme et n’offrent à leur détenteur aucune garantie de maintien dans le pouvoir.
Le point fort du pouvoir actuel en Mauritanie est qu’il est nouveau, et l’on sait, pense Echinguitty, que les révolutions populaires ne prennent pas, généralement, pour cible des pouvoirs nouveaux. C’est l’usure de ceux-ci (comme en Tunisie, en Egypte, au Yémen et en Libye) qui constitue le facteur déclenchant des révoltes populaires qui finissent par se transformer en révolution. Pour Mohamed Ould El Moctar, le président Aziz aurait pu tirer profit d’un tel fait, en agissant avec sagesse sur le facteur temps. Mais, dira-t-il, c’est le contraire qui s’est produit : " En un temps record, il a épuisé toutes ses cartouches par son improvisation, le mauvais choix des hommes, la vision politique à l’intérieur et les alliances diplomatiques à l’extérieur ".
Son deuxième point fort, toujours selon cet analyste, est sa disposition à servir les intérêts de l’Europe occidentale, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine. Mais, pense Echinguitty, cette carte " est aujourd’hui épuisée depuis que les printemps arabes ont fait comprendre aux Occidentaux que mieux vaut prendre en compte les aspirations de changement des peuples que de tabler sur la sujétion de leurs gouvernants ".

Des carences " fatales "

Puis Echinguitty de poursuivre son analyse en énumérant les faiblesses du pouvoir d’Aziz, " plus nombreuses et tuantes " que les atouts qu’il détient actuellement entre ses mains. Il cite, dans ce cadre et en premier lieu, la faiblesse de la base populaire et politique sur laquelle s’appuie son pouvoir. Il dit, de manière explicite, que malgré les apparences, Aziz n’a pas réussi à s’entourer de soutiens solides comme ont su le faire ses prédécesseurs militaires, dont les puissants réseaux (dans le milieu des hommes d’affaires, des politiques et de la société) servaient d’outil de contrôle des masses et des structures d’influence tels les partis, les associations et autres organisations de la société civile. Il y a même, note en substance cet analyste, que certains n’ont pas hésité, pour assurer la survie de leur pouvoir, à s’allier à des courants idéologiques influents (baathistes, nasséristes, kadhihines, islamistes, etc.) ou à jouer sur la fibre tribaliste, régionaliste et nationaliste. " Tout cela, manque à Aziz, note Echinguity, au grand bonheur des mauritaniens, qui voient le président recourir à une coterie politique (ministres, hauts cadres, élus) ne jouissant, le plus souvent, d’aucune assise populaire et ne réussissant pas souvent à mener à bon terme les missions sensibles que le Raïs leur confie ".
L’analyse, apparemment très remonté contre le régime d’Aziz, en vient à citer la crise économique, politique et sociale actuelle comme l’un des éléments pouvant conduire à la chute du pouvoir. S’y ajoute, toujours selon Echinguitty, le saccage des ressources nationales dans ce qui ressemble bien à retour de la gabegie à ciel ouvert. Et ceci, au moment où les populations plient sous le poids des prix de denrées de première nécessité grimant de jour en jour, d’un chômage endémique des jeunes et mauvaise allocation des financements.
Sur le plan des relations extérieures de la Mauritanie, Mohamed Ould El Moctar Echinguitty tire à boulets rouges sur le flirt de la Mauritanie avec les régimes libyen du défunt Kadhafi, iranien et syrien. Le texte d’analyse montrera que cette relation " mal réfléchie " est mal vue par les pays arabes du Golfe, notamment, le Qatar dont l’Emir vient d’effectuer un passage éclair en Mauritanie, sans doute pour tenter de pousser Aziz à s’éloigner de Téhéran, au moment où les autorités de ce pays subissent des pressions de partout.
Abordant le dernier aspect de ce qu’il appelle " le génie diplomatique d’Aziz ", Echinguitty prend le parti du Maroc contre l’Algérie, voyant mal comment on peut nouer des relations " avec de vieux généraux, cherchant actuellement une porte de sortie à leurs problèmes " au détriment de relations séculaires avec le royaume chérifien.

Comment faire chuter le régime

Bien que toutes ces " raisons " ne soient pas suffisantes, aux yeux d’un démocrate, pour appeler à la chute d’un pouvoir - bien ou mal élu - Echinguitty donne " sa " recette… pour faire chuter Aziz ! Pour lui, les " tares " du système Aziz ne suffisent pas, à elles seules, pour mettre un terme au pouvoir de cet ex-général " arrivé au pouvoir, une première fois, par infraction ", mais qui a réussi, par la suite à " se légitimer " par l’organisation de la présidentielle de juillet 2009 gagnée par lui sans coups férir.
Pour que le changement démocratique soit effectif en Mauritanie (à l’image de ce qui s’est passé dans certains pays arabes ?), il faut, selon Echinguitty, la conjugaison de quatre facteurs. d’abord que les élèves des lycées et de l’Université bougent. Pour lui, les " printemps arabes " ont d’abord été " une affaire de jeunes qui aspirent à des changements profonds de leurs sociétés ".
Ces jeunes qui ont maintenant des moyens de tout savoir, d’être en contact avec leurs semblables et de pouvoir interagir sur leur vécu de tous les jours, ne veulent plus être les victimes expiatoires de pratiques antidémocratiques vécues en Mauritanie de son indépendance à nos jours.
Le second terme de ce changement, toujours selon Echinguitty, est la communauté des " hratin ", avec l’éveil d’une élite jeune n’acceptant plus d’être sous la tutelle de leaders ayant fini par s’accommoder des réalités du pouvoir en Mauritanie. Cette composante sociale, la plus marginalisée économiquement et politiquement, malgré son importance numérique, peut être un facteur de changement dans le pays, si le camp des jeunes parvient à faire basculer le rapport des forces en sa faveur " et à s’ouvrir plus sur les autres forces politiques œuvrant pour l’établissement d’une réelle démocratie en Mauritanie ".
Le troisième terme favorable à l’instauration d’un véritable changement dans le pays, est la capacité de l’opposition actuelle à " fédérer ses efforts ", loin des élans et relents de la politique politicienne. Celle qui fait passer les intérêts égoïstes des personnes et des partis avant ceux d’une communauté nationale tout entière. Echinguitty pense qu’elle peut, si elle s’y met sérieusement, parvenir " à un Code d’honneur " empêchant Aziz à se présenter pour un deuxième mandat et ouvrir la porte pour une alternance pacifique au pouvoir avec la possibilité, pour la première fois, d’instaurer en Mauritanie un pouvoir civil élu démocratiquement et sans soutien de l’armée. Ce qui est d’ailleurs meilleur pour l’actuel président puisque cela lui permet de quitter le pouvoir autrement que par la porte " dérobée " d’une révolte populaire aux conséquences désastreuses pour un pays comme la Mauritanie.
Enfin, le quatrième élément de cette hypothétique " révolution " mauritanienne, à l’image des printemps arabes, est l’entrée en lice - et avec force - des islamistes. Pour Echinguitty, l’atout de ce groupe politique est sa vitalité prouvée à maintes occasions dans le monde (Tunisie, Maroc, Libye, Egypte, Yémen, Syrie) et la jeunesse de ses dirigeants. S’ajoute à cela le fait qu’actuellement ce mouvement est plutôt favorable à l’opposition et dispose d’une réelle capacité de faire bouger la rue.
Face à une telle situation, Mohamed Ould Moctar Echinguitt n’offre au président Aziz que trois alternatives : la fuite en avant, en choisissant les mêmes procédés de répression et de " containment " de la colère populaire qui ont perdu son prédécesseur et " modèle " Ould Taya (1), qu’il comprenne que la démocratie est inéluctable en Mauritanie, accélère la cadence avec laquelle il s’saccage les biens de l’Etat quitte le pouvoir pour aller fructifier " ses biens mal acquis ". A condition que le peuple ne lui demande pas des comptes, comme en Tunisie et en Egypte (2). Faire face aux manifestations populaires suivant le même mode opératoire choisie par les dirigeants des pays arabes où des révoltes ont éclaté. Et ce sera la porte de sortie.
Synthèse : Sneiba Mohamed.
Source: L'authentique.info

Les barbus de ces villes


A la longue des révolutions,…tous les fabricants de rasoirs tomberont en faillite. Les barbiers aussi, pas les barbus. A chaque Révolution poussent de nouvelles barbes et repoussent d’autres barbes laissées en jachère du temps des dictatures. Les visages accusent une pilosité que les gens ne se reconnaissent plus.  La barbe! Diront certains. Les villes vont exécuter leurs barbiers qui désormais font un métier contraire à l’ordre public.Au-delà de ce constat, chacun pourra s’interroger sur la coutume de laisser pousser la barbe, notamment chez ceux qui se réclamant des différents courants islamistes. Et que révèlent  dans ces révolutions qui tombent à poils, ces barbes ? Des révolutions à poils, mises à poils?
La barbe serait-elle un signe distinctif de l’islamiste, au sens politique du terme,  ou est-elle un obligation pour tout musulman?  En effet, bien des individus ont fait de leur apparence barbue , une présomption de leur appartenance à la religion musulmane, pire encore cette appartenance est désormais assimilée à une image “d’intégrisme”. Pourquoi donc la barbe est-elle si importante en Islam? Qu’est-ce qui, historiquement, a justifié son adoption? Sur quoi se basent les Oulémas (savants de l’Islam) pour discuter de son caractère obligatoire? Est-elle véritablement une obligation ou un choix? Pourquoi fleurit-elle si bien à la suite des révolutions récentes dans les pays arabes?
I- La barbe: Une réaction historique à l’apparence des mécréants.
Le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] avait prescrit aux croyants de s’éloigner de toutes les pratiques des mécréants et de ne point les imiter dans leurs actes. Les prescriptions du prophète portaient en même temps sur le contenu de la foi véhiculée par les mécréants mais aussi sur leur apparence même. Le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] dans une vision unificatrice des musulmans et de ceux qui entraient dans la religion musulmane, voulait qu’ils soient différents, jusque dans leur habitudes, leurs manières et la façon dont ils apparaissaient en public. Ainsi constatant que les juifs et les chrétiens de l’époque , n’entretenaient que la moustache et se débarrassaient de la barbe (ou les deux à la fois), a dit: “Faites le contraire de ce que font  les mécréants, entretenez la barbe et supprimez les moustaches” (Sahih El Boukhari)
عن ابن عمر عن النبي ـ صلى الله عليه وسلم ـ 
“قال: "خالِفُوا المُشركينَ، ووَفِّرُوا اللِّحى، واحْفُوا الشوارب".
(رواه البخاري)
Cette prescription du prophète avait à la fois une valeur symbolique et une valeur sociale. Le musulman se détachant du mécréant par sa croyance, il devait aussi s’en détacher aussi par son apparence.  Le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] marquait ainsi sa volonté de bâtir une société musulmane qui avait d’autres repères, tant spirituels que temporels que ceux du monde judaïque ou chrétien qui à l’époque entourait un monde musulman naissant. Aussi il est admis que le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] portait ainsi que ses compagnons  la barbe. Or comme, il est du devoir du musulman de s’inspirer et  de suivre les actes du prophète, porter la barbe était donc un acte entrant dans la pratique religieuse. Il est aussi fort probable, mais cela n’est démontré nulle part, que cette apparence pouvait aussi avoir un intérêt stratégique de reconnaissance des compagnons et des musulmans entre-eux durant les affrontements avec les mécréants. Toujours est-il qu’il ne fait pas de doute que la barbe a été bien prescrite comme un élément de l’apparence physionomique du musulman. Etait-elle cependant obligatoire? En d’autres termes, ne pas l’adopter entrainerait-il une attitude religieusement répréhensible?
II- La barbe: fondement d’une polémique religieuse.
S’il  y a un principe de la foi musulmane qui ne fait l’objet d’aucune contradiction en Islam, c’est celui selon lequel le musulman  doit se conformer aux actes du prophète , il doit suivre ce qu’il a ordonné et s’interdire ce qu’il a interdit.Se basant sur ce principe, il est clair que l’entretien de la barbe devient une forme de respect des prescriptions du prophète. Et quoi de plus cher au musulman que de ressembler en quelque point que ce soit  au prophète qui est la représentation même des plus hautes valeurs spirituelles et temporelles de l’ humanité?
la question est: la conformité aux prescriptions du prophète  se limite-telle aux actes du prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] ou inclue-t—elle son apparence physique ?
On comprend alors que la réponse à cette  question trouve sa réponse en elle-même. En effet nul ne peut ressembler au prophète de l’Islam, ni physiquement ni spirituellement.
Physiquement d’abord parce que la représentation (en image ou en dessin)  du prophète étant strictement interdite, il en découle logiquement que personne ne doit se le représenter même portant une barbe, a fortiori l’imiter physiquement soi-même….en portant une barbe.
Spirituellement, ensuite, parce que le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] a été élevé par Dieu au-dessus des hommes, il bénéficie d’une présence d’éternité que n’ont pas les hommes. Son message intemporel réside bien dans ces actes et non dans son apparence physique que nul ne doit se représenter. Car le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1], est d’abord l’essence même de toute humanité, sa noblesse et ses valeurs. celles que l’on retrouve dans les cœurs et les esprits, que l’on soit noir, blanc , barbu ou imberbe.
Lorsque dans l’Islam la représentation des prophètes a été interdite, c’est justement pour les détacher d’une image quelconque, de traits quelconques tout aussi éphémères que les hommes qui les portent, pour les rattacher à des esprits qui ont modelé l’humanité.  Peut-on imiter ce qui l’on ne peut représenter?Que l’on ne peut représenter ,ni en son, ni en image. Dans l’adoption de la barbe, il y a une volonté qui peut certainement se comprendre. celle de vouloir adopter une acte que le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] adoptait. Mais il y a dans cet acte un choix que le musulman est libre d’adopter. En effet, si le prophète ne peut être représenté (en image), il ne fait pas de doute que chaque musulman se le représente dans son esprit. Et cette représentation c’est celle que chaque musulman tire de la plénitude et de la béatitude que lui inspire sa religion. Il voit dans le prophète la beauté, la dignité, l’espoir, les promesses, les souffrances d’ici-bas, les récompenses de l’au-delà, le courage, la bénédiction de l’éternel,la source de ses saints, l’envol des anges, la chute des démons, le bien contre le mal, la bravoure contre la lâcheté, la miséricorde contre le péché, l’amour contre la haine..en somme tout  ce que les actes du prophète ont exprimé, tout ce que ses paroles véhiculés et qui transcendent les siècles. L’adoption d’une barbe chez le commun des mortels peut-elle présumer de tout cela?
Ce sont donc les actes que le prophète prescrit. Son imitation physique étant elle-même inaccessible au commun des mortels, dût-il faire pousser une barbe. Suivre le prophète c’est  adopter ses actes. Et ce qui prouve cela c’est que le prophète avait invité aussi à la teinture de la chevelure en disant exactement ce qu’il avait dit relativement à la barbe : “les juifs et les chrétiens ne se teignent pas (les cheveux), faites le contraire”. Ce hadith d’ailleurs contrairement à celui relatif à la barbe est rapporté  non seulement par le codification de référence  des paroles du prophète EL boukhari, mais aussi par les trois autres sommités jurisconsultes (Mouslim, Abou Daoud, Ettarmedhi, Ennassii).
“إن اليهود والنصارى لا يَصبغون فخَالِفُوهم” Étoile
(رواه البخاري ومسلم وأبو داود والترمذي والنسائي)
Or, il est admis  que du temps du prophètes, tous les compagnons ne se teignaient pas les cheveux, comme l’a rapporté ibn Hajar el Asqalany(1) et ce n’était pas une pratique courante ou obligatoire. Autant dire la place relative qu’accordait le prophète à cette prescription physionomique. Ce qui devait valoir exactement pour l’adoption de la barbe. Cela est confirmé par Ali ibn Abi TAleb lorsque interrogé sur la question de la teinture des cheveux (pour couvrir les cheveux blancs notamment) avait répondu :” Le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] avait dit cela parce que la religion (musulmane) était réduite (nombre réduit d’adeptes) , maintenant qu’elle s’est répandu et a conquis les espaces à chacun ce qu’il préfère” ( “Le livre de l’éloquence”). Le Cousin du prophète et  Calife de l’Islam, avait bien compris que la différenciation que voulait le prophète Mohamed sallAllahualayhiwasalam31[1] dans l’apparence du musulman (par rapport aux juifs et chrétiens de l’époque) avait valeur de circonstance et de lieu.
سُئل عليٌّ ـ كرَّم الله وجهه ـ عن قول الرسول ـ صلى الله عليه وسلم: Étoile 
"غيِّروا الشَّيْبَ ولا تَشَبَّهُوا باليهود". فقال: إنما قال النبي ذلك والدِّينُ قُلٌّ، 
فأما الآن وقد اتَّسع نطاقه، وضرب بجرانه فامرؤٌ وما يَختار
(“من كتاب “نهج البلاغة )
III- La barbe: Une réaction révolutionnaire à une apparence interdite.
Aujourd’hui dans les capitales des pays aux révolutions récentes (Tunisie, Egypte,Libye…) l’observateur ne peut que constater la poussée  fulgurante des barbes sur les visages. Un contraste extrêmement frappant avec les visages de la foule d’il y a à peine quelques mois. Pour un l’observateur averti cette situation se comprend aisément. D’abord pour des considérations que le prophète lui-même avait liées à la finalités du port de la barbe à l’aube de l’Islam: se différencier des mécréants (juifs et chrétien notamment. Le port de la part était un signe de ralliement, comme expliqué plus haut. Les musulmans peu nombreux à l’époque façonnaient leurs signes distinctifs. L’attitude des “barbus” de la révolution s’expliquaient aussi par cette volonté de de se différencier des autres, dans leur manières et leur apparence. De s’identifier et de communiquer.  Une apparence qui devait dénoter immédiatement de l’attitude qu’il convenait d’adopter à l’égard de celui qui la porte.   La barbe, une révolution à poils qui affichait sur le visage de son porteur ses options sociopolitiques et ses convictions religieuses.  La barbe, un Facebook naturel.
L’apparition fulgurante de la barbe dès les premiers jours de la révolution (exactement le temps qu’elle pousse), est une réaction à un oppression extrêmement présente à l’égard de ceux qui portaient la barbe du temps des dictateurs déchus. En Tunisie, l’on pouvait se faire facilement arrêter par les  forces de sécurité et même par la police routière pour “port de barbe”, comme dans d’autre pays on exige le permis de port d’armes. Et le port de barbe était bien que, cela n’était codifié nulle part, assimilé à un véritable délit. L’excès de pilosité était assimilé à un excès idéologique, d’où l’idiotie des dictatures.
La floraison des barbes était donc n une réaction à une forme d’oppression…contre les barbus. A la révolution les barbes sont réapparues en force. Et pas forcément chez les musulmans, qui se réclament des courants islamistes ou salafistes, mais chez tout le monde. Les nostalgiques du libre arbitre. Car à y regarder de près, laisser parfois sa barbe en jachère n’est-ce pas un peu quelque part, une forme de liberté.
Toutefois, il ne fait pas de doute que l’interdiction du port de la barbe a donné à celui qui la porte une certaine présomption d’intégrisme. Bien qu’elle ne soit qu’une présomption simple, elle a hélas acquis du fait de la vogue de la barbe chez les intégristes, une mauvaise presse. C’est aux sociétés d’après-révolution de lever cette perception, mais cela prendra certainement autant de  temps que le prendra l’instauration de la Démocratie.
Des révolutions à poils qui sont arrivées à poils, pouvait-elle tout raser?
Pr ELY Mustapha
Notes:

فتح الباري”  بشرح صحيح البخاري - ابن حجر العسقلاني .دار المعرفة.1


Envoyé par Blogger dans haut-et-fort le 1/30/2012 05:04:00 PM

dimanche 29 janvier 2012

L’éditorial de La Nouvelle Expression : Le fils du Président, les fils du pays


« L’affaire Raya » du nom de la fille victime d’un tir de pistolet attribué au fils du Président de la République continue de défrayer la chronique. Les salons, la presse électronique et les tabloïds se sont emparés de l’affaire. « Le fils du Président a tiré au pistolet sur une jeune femme !! », entend-on partout.

Tir à balles réelles sur un individu, c’est un homicide. Il n’y a pas une autre façon de le qualifier. Le coupable doit payer. Qu’il soit Président, fils du Président ou rejeton du vendeur d’à-côté, un criminel est un criminel ; tout comme un chat est un chat.

En pareil cas, la police se doit de faire son travail dans l’impartialité totale et le respect des droits des uns et des autres.

La Favela c’est au Brésil, un habitat des pauvres, une zone de non-droit où des hommes accros à la drogue règnent en maîtres. Ces hommes qui sèment la mort et répandent la peur dans la Favela ont comme référents la drogue, les armes et la violence ; en somme, toutes les tares qui déshumanisent l’homme. Ces tyranneaux, dans leur pays, vivent de l’autre côté du monde éduqué et civilisé.

Là-bas, c’est là-bas et ici c’est ici, la Mauritanie. Mais quand là-bas et ici tendent à devenir comparables, le paradoxe devient saisissant car on serait arrivé à une translation de décor où se meuvent banditisme, crime et racket ; la kebba se muant en Favela. Lieux maudits où la pauvreté absolue côtoie le dénuement laid et le manque de pitance l’impossibilité de fréquenter l’école. Règne de l’illégal et des oiseaux de nuit dont le repère est la faillite sociale et le refuge la citadelle du silence (la prison).

Sommes-nous tombés bien bas pour que le Mauritanien, hier connu pour son humilité et la verticalité de sa morale, montre aujourd’hui deux visages si différents : le vertueux qui rase le mur et le brigand qu’on applaudit. On se reproduit bien mal dans ce pays ! Le monde des civilisés et des riches enfante une majorité de canailles nourries à la déchéance culturelle et au surdimensionnement de l’égo dans des cercles où l’autorité parente a failli, où tous les tabous ont été repoussés dans des remises non bornées.

Le phénomène « kascadi » (cascadeurs) d’hier des fils à papa bien imbus de leur personne se « bonifie », faisant passer ces marmots de l’herbe du diable au flingue avec silencieux après un petit détour chez les filles, la drogue et l’alcool. Ce n’est même plus un secret de polichinelle tant les marmailles nanties exhibent leur « valeur » à la face d’un monde qui fustige peu et bat les pattes sur tous les plans.

Cette nouvelle Mauritanie de l’opulence, victime d’on ne sait quelle malédiction, nous perdra tant la crise morale affecte nos mœurs qu’elle dissout et l’illicite, qui tend vers la règle, gangrène notre corps qui se défend mal.

Le comportement de bien des Mauritaniens ne relève même plus du manque de civisme et du déficit de responsabilité, il est devenu une plante qui se cultive dans un pays où la sécheresse ne frappe plus le sol, la faune et la flore mais a atteint le cœur et l’esprit des habitants de cette contrée où le faux se le dispute à la magouille et l’arnaque à l’impunité.

L’humilité précède la gloire et l’orgueil précède la chute. Qui dira qu’il n’a pas été averti de ce que le chemin emprunté mène à des horizons incertains ? L’éducation de nos enfants était notre trésor et leur avenir notre préoccupation, mais quand le présent d’un pays épouse les courbes de la confusion, son futur ne pourrait alors se décliner qu’en termes de passifs honteux et de passés honnis.

Ressaisissons-nous !!

Seydi Moussa Camara

Manifestation à Paris du Mouvement Touche pas ma Nationalité(Reportage photos et vidéos)

 
manifestation du 28 janvier à paris-1 par Abou2000


Plusieurs centaines de mauritaniens sont venus manifester ce samedi 28 janvier à Paris, répondant à l’appel du Mouvement Touche Pas Ma Nationalité qui révèle que les autorités mauritaniennes ne prennent toujours pas en comptes les revendications justes et légitimes, en vue de mettre fin au processus de ce recensement discriminatoire et épuratoire des noirs en cour en Mauritanie.
Les manifestants ont marché de la place Trocadéro jusqu’à l’ambassade de la Mauritanie.

Manifestation à Paris du Mouvement Touche pas ma Nationalité(Reportage photos et vidéos)

Manifestation à Paris du Mouvement Touche pas ma Nationalité(Reportage photos et vidéos)

Manifestation à Paris du Mouvement Touche pas ma Nationalité(Reportage photos et vidéos)

Manifestation à Paris du Mouvement Touche pas ma Nationalité(Reportage photos et vidéos)



Boolumbal Boolumbal

samedi 28 janvier 2012

DÉCLARATION: SUR Le Recensement à Vocation d’état civil.

MAURITANIE « TOUCHE PAS A MA NATIONALITÉ »


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La  Mauritanie dont on sait qu’elle est depuis ses origines un carrefour de civilisations, née  en tant qu’Etat souverain le 28 Novembre 1960, revendiquait sa dimension multiculturelle, africaine et arabe, expression de sa grandeur et de sa fierté.
A cette  période d’utopie  pour une Mauritanie unie  et grande par sa diversité culturelle, s’est progressivement  substituée de façon méthodique et programmée, une Mauritanie aux idéologies identitaires, principalement chauvines et racistes dont les évènements de 1989 traduisent le caractère épuratoire sans précédent : assassinats et déportation  de milliers de mauritaniens Négro-africains.
Cette  période marque la naissance d’une autre Mauritanie,  la  ‘’ vraie fausse Mauritanie’’, celle débarrassée de sa composante négro-mauritanienne, créant une présomption de Mauritanité pour certains et, à l’inverse, une présomption d’étranger pour d’autres, principalement pour les négro-mauritaniens.
C’est dans ce contexte idéologiquement et politiquement marqué et incarné dans le système politico-administratif, qui réduit  par ailleurs  une partie de la population en état d’esclavage,  et alors même  que les évènements de 1989 restent encore présents dans les consciences blessées et bafouées,  que le recensement à vocation d’état civil est adopté comme nouvelle méthode dans le processus d’épuration pour parachever  les dispositif multiforme d’un système dominateur, arrogant et désormais tentaculaire et son cortège d’humiliations.
Cet enrôlement se révèle être un acte de trahison de l’Etat et un moyen d’épuration  identitaire spécialement contre les populations négro-mauritaniennes et Haratine, mais également contre certaines Tribus du Nord dont la Mauritanité  est remise en cause comme en 1976, et contre certaines populations du Tagant et de l’Assaba
Dans les ‘’ Centres d’accueil citoyen’’, l’opération de simple substitution de pièces nouvelles aux pièces anciennes d’état-civil se transforme en interrogatoires  menés par les nervis du système spécialement désignés à cet effet, sur l’identité profonde de paisibles citoyens dont la Mauritanité  est souvent bien antérieure à la ‘’ Mauritanie officielle’’ mais désormais douteuse même s’ils sont en possession de pièces d’état civil établies par leur Administration Nationale ou Locale.
En outre, les refugiés qui viennent de rentrer en Mauritanie dans des conditions d’accueil et d’habitat indigne sont aussi confrontés à des difficultés sans précédent pour se faire enrôler, et ce, malgré les promesses de l’administration centrale.
Le combat mené par notre mouvement à fait reculer l’administration centrale dans son entreprise cynique, non pas en vue d’améliorer l’action de l’administration mais juste, afin de décrédibiliser les actions contestataires, justes et légitimes du mouvement TPMN. Cependant le fond du problème demeure et les rejets à l’enrôlement se poursuivent dans les centres d’enrôlement.
Ainsi, conscient de ce jeu irresponsable de l’administration, nos exigences de la première heure restent d’actualité.
De même nous tenons pour responsable le gouvernement mauritanien et sa police des actes de violences qui ont entourés nos manifestations pacifiques.
         Conscient  de la gravité de la situation et soucieux de préserver la paix dans le respect de la dignité et des droits inaliénables de chaque Mauritanien ;
_ Considérant que, les  violences  de toute nature, les discriminations, les injustices et les humiliations, sont les éléments essentiels et fondateurs du système politique Mauritanien,
_ Considérant que l’on ne peut gouverner durablement par la force, la négation, l’exclusion et la discrimination ; que l’on n’est jamais fort pour le demeurer toujours ; que les responsabilités  morale et juridique commandent à chaque citoyen de désobéir aux lois injustes,
_ Considérant qu’une menace grave pèse désormais sur l’avenir de la Mauritanie si le pouvoir ne renonce pas à son sombre dessein,
Le mouvement TOUCHE PAS A MA NATIONALITE lance un appel pressent  aux partis politiques et Forces démocratiques progressistes attachés à l’unité, à la paix et à la Démocratie, aux Associations de défenses des Droits de l’homme, à la Société civile Mauritanienne, à chaque Mauritanien  pour exiger avec nous :
-     L’arrêt des opérations de recensement à vocation d’état civil

-     La concertation  Nationale sur ce dossier capital pour l’avenir et l’identité de la
              Mauritanie
-     L’adoption d’un système de recensement neutre et représentatif de l’état-civil
              fiable dans un cadre juridique concerté.
-    Exige une enquête sur l’assassinat de Lamine Mangane (tué à bout portant par un 
             gendarme en exercice à Maghama).
TOUCHE PAS A MA NATIONALITE
FRANCE                                                                                                                                                  Paris, le 28/01/2012 

Source: Saidou Diallo