Au président de la République et au Ministre d’Etat.
Excellences ;
C’est avec grand regret que nous vous manifestons notre mécontentement relatif à nos doléances qui sont restées jusque là lettre morte. En effet, cela fait Trois ans que nous adressons des lettres de revendications au Président de la République avec ampliation au Ministre d’état à ENESRS ; mais à notre grande déception, ces lettres sont restées sans réponses malgré qu’une d’elles a été remise en main propre à son Excellence Monsieur le Président de la République lors de sa dernière visite au Sénégal avant qu’une dernière ne lui soit remise au palais de la république lors de l’audience qu’il a accordé à l’Amicale de Etudiants Mauritaniens au Sénégal en Septembre dernier.
Ces revendications sont essentiellement relatives au problème d’attribution de bouses et d’aide sociale. Depuis quelques années l’attribution des bourses se fait sous critères. Bien que très sévères, ces critères restent méconnus. Aujourd’hui l’accent n’est pas seulement sur l’épreuve, mais aussi sur le sort des montants alloués. Selon des sources proches du Ministère le même montant est voté depuis les trois dernières années (2009, 2010, 2011) dont le total des retenus n’est que de 237 bourses en 2011 et 220 bourses en 2010. En 2009 le même montant a résulté en l’octroi d’environ 600 bourses sur les 1800 demandes de bourses.
Excellences, sachez que nos études dans les universités étrangères entrent dans le cadre de la diversification des potentialités de nos ressources humaines à travers les différentes filières de formations lesquelles sont indispensables pour tout pays qui aspire à un développement rapide et harmonieux. Un tel fait a poussé l’écrasante majorité à s’inscrire dans des filières majoritairement inexistante à l’université de Nouakchott. Tout en sachant aussi que l’Université de Nouakchott n’a que les deux premiers cycles; d’où la limitation des choix en terme de filières.
La situation oblige, d’années en années plusieurs vagues d’étudiants quittent leur cher pays, à titre individuel sans bourse ni aide(s) pour aller étudier dans des pays d’accueils qui ont très souvent un coup de vie plus cher que la Mauritanie. Beaucoup d’entres eux quittent le pays pour aller faire un troisième cycle ailleurs ; un choix qui nécessite forcement une bourse. Il y a pourtant beaucoup de pays africains dits de pauvres qui ont des bourses très conséquentes. Pourquoi pas nous, mauritaniens ? Juste pour dire qu’il est triste de constater que les étudiants mauritaniens se sentent de plus en plus abonnés. Et cela n’est pas du tout concevable. Ne dit on pas que le savoir n’a guère d’équivalence?
Excellences ; ayant l’esprit de retour au pays, en partant de la Mauritanie, plusieurs conditions bousculent cette idée.
Vous n’imaginez pas, Combien d’étudiants limitent les repas quotidiens faute de moyens (un repas par jour au lieu de trois. Quelques fois c’est même zéro repas par jour)? Combien d’étudiants finissent par déserter les études à force de n’avoir de quoi tenir nonobstant les petits jobs? Combien d’étudiants Sans Domicile Fixe n’ayant pas les moyens de se prendre ne serait-ce qu’une toute petite chambre de 9m2? Et que si malheur leur tombe déçu à ne pas pouvoir valider leurs années universitaires à cause de ces circonstances plus que précaires, ils signent leur expulsion définitive du pays d’accueil. Imaginez-vous les sacrifices consentis par les parents dès le bas âge pour la réussite de leurs enfants?
Et ceux-ci ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Toutefois, tout ceci montre largement comment les clans de la classe dirigeante de ce petit pays délaissent leurs futurs CADRES - phénomène qui dans plusieurs cas favorise la fuite des cerveaux.
Excellences, voila pourquoi nous demandons :
1. Une grande augmentation du nombre de boursiers,
2. l’octroi d’aides sociales aux étudiants non boursiers,
3. L’octroi automatique de bourses aux Etudiants de troisième cycle.
Excellences, Messieurs, nous pensons avoir fait recours à toutes les pistes de la diplomatie. Pour ne pas affranchir les quelques pas qui y reste, nous vous prions de vous mettre a notre place, ne serait-ce que pour un petit bout de temps, et vous verrez que c’est une situation intenable.
Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez recevoir l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Pour le Collectif des étudiants Mauritaniens.
Initiateurs :
1. Dahaba Djibril DIAGANA
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