DÉCLARATION
La section mauritanienne de la RADDHO (Rencontre africaine pour la Défense des Droits de l’Homme) a suivi avec attention et appréhension les événements survenus au Sénégal les 26, 27et 28 janvier 2012.
Tout en regrettant la mort d’homme, les brutalités policières et les dégradations ou destructions matérielles, elle proteste contre la violation du domicile, l’interpellation, sans mandat légal et la garde à vue injustifiée, le 28 janvier courant, du Président Panafricain de notre réseau et Coordinateur du M23 du Sénégal : M. Alioune TINE.
Elle rappelle l’engagement courageux, désintéressé et constant du Président Tine pour le respect de la légalité, la Défense des libertés, des droits de l’homme et de la Démocratie, au Sénégal, dans notre sous-région, partout en Afrique et dans le reste du monde. Elle exige la libération immédiate et sans condition de ce militant dont les combats se sont toujours démarques de toute forme d’extrémisme ou de violence.
La section Mauritanie de la RADDHO exprime ses inquiétudes quant à la situation délétère prévalant au Sénégal en prélude aux élections présidentielles de février 2012. Situation dangereuse et incompréhensible car elle jure d’avec les rapports sereins et pacifiques qui ont toujours caractérisés le débat et consultations électorales au Sénégal.
Nous regrettons à cet égard l’entêtement du Président Maître Abdoulaye Wade et son refus de se conformer à l’esprit et à la lettre de dispositions constitutionnelles dont il a été, co-auteur et chaud partisan. Nous rappelons à M. le Président Wade qu’il n’a rien à gagner en naviguant à contre courant. Et nous regrettons la validation de sa candidature, pour un troisième mandat, par la vénérable institution qu’est Le Conseil Constitutionnel Sénégalais qui tourne le dos à un passé où la raison d’Etat n’a jamais influencé la détermination et le sens de l’équité de cette prestigieuse
Assemblée aux vertus longtemps irréprochables.
La section Mauritanie de la RADDHO réitère, néanmoins sa confiance en la maturité du Sénégal, sa classe politique, ses autorités morales et sa société civile. Tous, au cours de la longue histoire politique du pays, ont toujours montré leur attachement aux traditions démocratiques sénégalaises, et à la réputation du peuple sénégalais connu et admiré pour sa sagesse, sa tolérance, son respect des dispositions constitutionnelles, de la légalité républicaine en général et de l’indépendance de sa justice.
Voisins et frères, liés au peuple sénégalais par une histoire millénaire et des liens de sang, de religion, d’intérêts nous demandons aux partis politiques, syndicats et autres organisations de la société civile, aux Oulémas, Imams et intellectuels de Mauritanie d’entamer des contacts urgents avec leurs vis-à-vis sénégalais pour une action concertée visant à arrêter les dérives inquiétantes de cette tension outre-fleuve qui menace la paix civile et la stabilité du Sénégal et les nôtres aussi, tant nos destins sont liés.
Nouakchott le 30 janvier 2012
Le Président
Sid’Ahmed Habott
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