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jeudi 19 janvier 2012

Allocution de Biram Dah Abeid à la conférence de IRA à Dakar

Bien que la traite négrière fait partie de la mémoire des  peuples Africains, le peuple Hratin en Mauritanie, reste maintenu, par la volonté de l’Etat mauritanien et les groupes arabo-berbères esclavagistes, dans  l'esclavage, la traite ancestrale et l'humiliation ; cet état des choses s’est aggravé depuis l’avènement du régime de ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en aout 2OO8 ;et, bien que les Hratin  représentent la composante démographique majoritaire, ils restent néanmoins, les laisser-pour compte de la démocratie de façade, érigée par les segments dominants esclavagistes et racistes représentées par Ould Abdel Aziz et sa junte militaire. Ainsi, nous avons assister à une forte  propagation du phénomène de l’esclavage, qui s’élargi puisque  les autorités ( juges, officiers de police judicaire ou administrateurs de commandement…) sous l’impulsion du Général-Dictateur, ont accentuer la tendance à utiliser la répression face aux velléités des esclaves à secouer le joug de la domination et face aux tentative d’organisations anti-esclavagistes de voir le jour et d’ester en justice au nom des victimes de ce phénomène d’un autre siècle.

Dans la phase actuelle de revendication des droits civiques par les Hratin de Mauritanie,  les appareils  sécuritaires et judiciaires  de l’Etat sont dressées entièrement contre les organisations anti-esclavagistes, et particulièrement contre IRA . l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste, une association interdite,  ses membres  souvent emprisonnés, brutalisés et intimider. L’année. IRA, pour sa position de fer de lance du mouvement des droits civiques en Mauritanie, a connue des arrestations, la torture, des procès arbitraires et des condamnations injustes, des dizaines ses membres pendant l’année écoulée et plusieurs de nos membres, en ce début de l’année 2012, sont arrêtés, torturés, et emprisonnés en attendant leur jugement, et certainement leur condamnation, ceci pour avoir dénoncer les pratiques esclavagistes dont la famille khamvour est accusée sur les enfants mineurs nés esclaves…
  A l'heure actuelle donc,  neuf de nos militants sont  détenus  à Aioun , la capitale de la région du Hodh El Gharby , ils ont subis la torture physique et psychologique de la part de la gendarmerie qui a pourtant refusé d’arrêter les khamvour, pris en flagrant délit de pratiques esclavagistes sur enfants ;  en plus de tout cela, des  milices esclavagistes, armées et orientées par les autorités mauritaniennes, ont  agressés  les militants et sympathisants de IRA au cours de la matinée du 15 janvier 2012 dans la ville de Aioun ;  certains de ces militants anti-esclavagistes ont été blessés, et, en même temps, arrêtés et emprisonnés

 Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, et la junte qu’il dirige ont réussi, grâce à l’instrumentalisation de la justice et par  le procédé d’’intimidation et de menace de la classe civile et politique, dans une certaine mesure car les organisations et les partis, on été l’objets de diverses  menaces, il a réussi a dessaisir de grandes formations et personnalités devleurs revendications traditionnelles autour des questions fondamentales que sont l’esclavage et le racisme en Mauritanie.

Le mouvement des droits civiques en Mauritanie s’érige contre le désintéressement des  systèmes politiques dans les pays d'Afrique de l'Ouest, en particulier au Sénégal et de l’élite, face aux crimes d’esclavage, traditionnel et inhumain, qui sévissent en Mauritanie voisine.  Il est encore possible dans ce pays de voir les esclaves par la naissance déboutés par une certaine interprétation et /ou adaptation de la religion en faveur de l’esclavage et des esclavagistes ; cette version travestie de la loi islamique, foncièrement nègrière et obscurantiste, est élevée dans la constitution mauritanienne, à la position de principale source de loi ; ceci  donne aux segments esclavagistes arabo-berbères dominants, une main d’œuvre nombreuses qui n’exige aucune rémunération ni soins, ni scolarisation. Les femmes esclaves sont  mutilées physiquement, violées,  interdites de mariage, et leurs  enfants  exploités dans des conditions bestiales.
Dans ces conditions de graves violations des droits des citoyens mauritaniens, que nous vivons actuellement, les victimes de ces graves abus et les organisations qui les soutiennent à l'intérieur de la Mauritanie,  sont victimes de la vindicte de l’Etat mais elles sont abandonnées  par certaines parties et personnalités de la classe politique.

Et puisque les gouvernements et les élites des Etats d'Afrique occidentale continuent a ignorer la souffrance de l’entité Hratin  de Mauritanie, Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste  est venue, aujourd’hui,  à Dakar, devance rassemblement  pour exhiber les preuves irréfutables et qui interpellent les consciences, sur les persistances de l’esclavage en Mauritanie, et dans les formes les plus dures, ancestrales et inhumaines ;  nous vous présentons, dans cette conférence de presse, des victimes d’esclavage qui représentent une partie des résultats de la lutte de IRA au cours de l’année 2011, une partie des victimes qui ont été libérés de notre organisation au cours de l’année écoulée.
 Nous demandons a la presse libre, aux  défenseurs des droits de l’homme sénégalais et internationaux ici présents,  d'écouter  et de recueillir les témoignages de ces dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants, et d’évaluer d’eux même, l’ampleur du phénomène qui gangrène la paix civile en Mauritanie, plombe l’avancée démocratique et le décollage économique ; donc, un cancer social et national, l’esclavage, qui tient en dehors de l’’Humanité des centaines de milliers de mauritaniens, plus de 20 pour cent d’une population d’un peu plus de trois millions de personnes.


A mon nom personnel, Biram  Dah Abeid  et au nom de IRA,  je m’adresse a vous , honorables invités pour vous dire que si l’ île  de Gorée qui se trouve à quelque pas de cette salle représente la mémoire telle qu'elle est exprimée par l'horreur de l'esclavage dans les siècles passés, l'esclavage , et l’horreur qu’il représente, sont, malheureusement encore  une réalité, un vécu pour nous en Mauritanie, sur  l’autre rive du fleuve à trois ou quatre cent kilomètre de cette salle.


Nous voudrions  chers frères  journalistes et militants des droits humains que vous puissiez nous aider à enclencher à partir du Sénégal, la patrie de la mémoire Gorée,la marche des  brigades pacifiques, africaines et internationales de lutte pour l’éradication du dernier bastion de l’esclavagisme de par le monde ; des avocats, des journalistes, des hommes politiques, des défenseurs des droits humains, des membres des clergé,  tous sont sollicités pour s’engager en faveur de l'internationalisation de la lutte des droits pacifique pour venir à bout de l’esclavage en Mauritanie.

 Notre devise pour cette campagne de 2012 pour l’élimination totale de l’esclavage et de l’asservissement en Mauritanie, est : combattons l’esclavage pour construire l’environnement, la mentalité et les droits de l’Homme libéré de ses chaines, fier, de l’Homme debout, en Mauritanie.





















Dakar, le 16 janvier 2012, salle de conférence de la RADDHO.

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