Minorités et peuples opprimés
Le monde est injuste au point que des peuples, des communautés ont été, depuis des siècles, réduits à des sous-hommes ou à des citoyens de seconde zone. Les hommes naissent libres et égaux nous dit-on. Mais la réalité est tout autre en Afrique, en Europe, en Amérique, en Asie… Bref de par le monde. De quel légitimé certains peuples s’arrogent-ils le droit d’être supérieur et pur que d’autres. La race, l’ethnie, la communauté, la région, la caste, la langue…. sont devenues des instruments pour les chauvins, les nationalistes et les adeptes de l’inégalité sociale pour diviser le monde à des fins personnelles, claniques et idéologiques. Et par devoir de conscience et humain nous devons dénoncer cette injustice mondiale à l’encontre des opprimés. Ceux qui n’ont point de justice et qui subissent toutes sortes d’atrocités. Ceux qui sont victimes de discriminations, de brimades, d’insultes, d’humiliations voire d’épuration systématique et programmée sous le regard complice de la communauté internationale.
Le choc des civilisations et la guerre des religions sont au cœur de ce siècle finissant. Ce qui suppose très logiquement et met en évidence la problématique de la cohabitation conflictuelle entre les différentes entités qui composent le monde. En effet, le vivre-ensemble dans le respect de la spécificité, de la particularité, de la différence et de la singularité d’autrui est loin d’être une priorité atteinte. Et bien que les religions révélées prêchent l’abolition des différences dans la pratique de la foi religieuse.
La guerre des religions
Quand un Etat décrète une religion comme celle de l’Etat, les autres confessions n’ont aucune marge de manœuvre (à l’exception de certains pays) et ses pratiquants se sentent au meilleur des cas exclus. Paradoxalement, ces « guerres inter-religieuses » se transforment à des conflits politiques. Ce phénomène s’explique par le fait que des peuples de confessions différentes cohabitent dans l’absence de toute cohésion sociale dans un même espace géographique. Ainsi, le peuple ou l’ethnie majoritaire impose sa domination aux minorités par une politique d’assimilation en piétinant sur le principe de la liberté de confession et des droits universels.
En effet, les musulmans birmans, les Rohingyas souffrent de cette injustice exécutée par les extrémistes bouddhistes, majoritaires et détenteurs des pouvoirs. Pire encore, un véritable génocide voilé se déroule en Birmanie par le massacre systémique des Rohingyas, minorité musulmane dans l’état de Rakhine sous le regard complice de la communauté internationale. Pourquoi ce silence ? Pourquoi les Nations-unis n’adoptent-ils pas la résolution 1973 pour protéger les Rohingyas ? Les grandes puissances préfèrent s’abstenir à ce sujet en feignant de l’ignorer.
Non seulement ces musulmans sont persécutés, la loi de 1982 sur la citoyenneté a déchu les Rohingyas de leur nationalité. Des lors, ils sont considérés comme des étrangers, des apatrides dans leur propre pays. Où sont les pays défenseurs de droits de l’homme et du respect de la dignité humaine ? N’entend –t- on pas leur cri de désespoir dans la Oumah Islamiyah ? Ce nettoyage ethnique n’est sans doute pas la Shoah. Que le monde se taise contre ces persécutions et ces massacres, cela n’empêchera pas les plumes épris de justice de dénoncer ces atrocités.
Ce dont pour quoi nous nous battons est un monde juste et égalitaire. Ainsi, nous devons par devoir de conscience condamner avec la dernière énergie le massacre des chrétiens au Nigeria par le mouvement islamiste, Boko Haram sans complaisance. C’est inadmissible que l’on continue au nom de l’islam de massacrer des non-musulmans. Boko Haram multiplie les attaques anti-chrétiennes au Nigeria en ciblant des lieux de cultes chrétiens. La dernière en date est celle perpétrée contre la communauté chrétienne le 25 Décembre 2011, jour de noël au nord du Nigeria.
Être noir, un fardeau
Les noirs appartiennent au peuple à caractère bestiale. Les seuls peuples qui sont adaptés à l’esclavage sont les négres en raison d’un degré inferieur d’humanité ce qui les rapprochent d’avantage du stade animal. Ces propos en substance de l’un des premiers théoriciens de l’histoire des civilisations arabes, Ibn Khaldoun est plus que choquant. Cette idée qui faisait autorité dans l’ensemble des pays arabes notamment dans bon nombre d’Etats islamiques s’inscrit dans la logique de soustraction à l’Homme noir toute dignité humaine pour enfin légitimer la traite negriere par les arabo-musulmans. Cette page sombre de l’histoire de l’humanité est presque passée sous silence pour je ne sais pourquoi. Par solidarité religieuse, pensent d’aucuns. Ibn Khaldoun appartient à une autre époque certes mais sa pensée a remonté le temps et des siècles pour faire tache d’huile dans la Libye de l’après Khadafi, sous la CNT qui s’est traduite par le massacre des libyens-noirs et des africains venus chercher une meilleure vie sous le prétexte fallacieux qu’ils étaient des mercenaires. Les images de ces atrocités ont fait le tour du monde, mais le monde encore une fois s’est tu devant ces actes racistes et barbares commis par « les rebelles-démocrates ». D’ailleurs, c’est dans cette même logique que va s’inscrire toute la pensée Occidentale du XIX ème siècle, ce qui va conduire à la fameuse théorie de la tabula raza. Cette théorie a légitimé la colonisation de l’Afrique noire par les occidentaux. Les Noirs étaient des anthropophages, des sauvages et qu’est ce qu’ils n’avaient pas dit et continuent de penser aujourd’hui. Cela à conduit à la Negrophobie.
Langues et identités
Langue et identité sont indissociables et intiment liées. C’est pourquoi, les peuples s’identifient à leurs langues tout en la préservant contre les « assauts de l’extérieur » et en œuvrant pour sa promotion. En effet, le fait de parler une langue traduit le sentiment d’appartenance à un groupe sociale, à une identité. Mais, le plus souvent, l’on retrouve une multitude de langue dans une nation. Dans ce cas de figure, quelle sera la langue de la nation, celle qui va déterminer l’identité nationale ? La question du conflit linguistique est présente plus que jamais dans les pays anciennement colonisés où différentes ethnies cohabitent et se disputent le pouvoir. Des lors, la question linguistique devient une affaire d’Etat pour maintenir la cohésion sociale ou affirmer la prééminence d’une langue sur les autres.
En Mauritanie, la langue que l’Etat impose officiellement aux mauritaniens est l’arabe. Et ce, malgré que la majorité écrasante du peuple utilise les langues nationales : Le pulaar, le Wolof, le Soninké et le Hassanya. Le conflit linguistique a, depuis des siècles, était au centre des réflexions des forces vives de la nation. Mais ce qu’il faut reconnaitre, il y’a une volonté manifeste des différents régimes qui se sont succédés à la tête de l’Etat mauritanien d’imposer l’arabe et de marginaliser les autres langues y compris le français qui était la langue officielle du pays. Cette dernière a perdu son statut au fil des années.
Chacune des différentes ethnies qui composent la Mauritanie s’identifie à sa langue et toutes s’attachent au français comme une langue d’union. Et des lors, quand on impose l’arabe cela entraine une frustration chez les communautés non-arabophones. Par la politique linguistique les extrémistes maures, ceux-là que la Mauritanie a connu depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, persistent dans leur volonté à « mauriser » tous les mauritaniens.
Ndiaye Kane Sarr
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