Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz s’est livré, à l’occasion de la grande et fumeuse comédie pompeusement appelée « liqaa e’chaab » organisée à Atar ce dimanche 05 aout 2012, a une véritable attaque en règle contre le peuple mauritanien et en particulier contre sa composante noire. Les propos du Président sont en effet sans équivoque : Lamine Mangane, jeune adolescent de 16 ans froidement assassiné par les gendarmes de Maghama pour avoir réclamé sa dignité de citoyen n’a eu que ce qu’il méritait. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi les assassins du jeune garçon se pavanent à travers le pays : ils ont l’onction présidentielle.
L’enrôlement dont il dénonçait le caractère raciste et discriminatoire est en réalité irréprochable puisque, selon toujours le Président, un des leaders de Touche pas à ma nationalité s’est fait enrôler ou pourrait se faire enrôler sans difficultés. Mohamed ould Abdel Aziz oublie que Touche pas à ma nationalité se bat pour que tous les Noirs de Mauritanie puissent se faire enrôler et, au-delà de l’enrôlement, pour qu’ils deviennent des citoyens à part entière de ce pays.
Ce sont justement ces questions essentielles engageant l’existence même du pays que le Président a soigneusement éludées préférant la fuite en avant dans le déni : le passif humanitaire a été réglé, l’esclavage n’existe que dans la tête de ceux qui veulent y croire, la détention de Birame Dah Abeid et de ses camarades de l’IRA est justifiée même si la justice a avoué ne rien retenir contre eux.
Au lieu d’une rencontre avec le peuple, le spectacle d’Atar a donné lieu au monologue d’un Président autiste plus que jamais avocat du système raciste et esclavagiste qui régit la vie de notre pauvre Mauritanie. C’est ce visage hideux et exécrable que Mohamed Ould Abdel Aziz a voulu cacher dans une cacophonie de chiffres censés rendre compte de la vitalité de l’économie du pays pendant que la masse ploie sous la pauvreté et la famine.
Touche pas à ma nationalité considère que les propos de Mohamed Ould Abdel Aziz :
- Sont irresponsables et indignes de la posture d’un Président de la République ;
- Constituent un blanc-seing ou une autorisation pour les forces de répression racistes de s’adonner à toutes formes d’exactions contre les paisibles citoyens de ce pays, en particulier quand ils sont noirs.
Nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale sur ces dérives dangereuses cautionnées au plus haut sommet de l’Etat et demandons à tous les patriotes sincères de se mobiliser pour débarrasser le pays de la gangrène raciste et esclavagiste qui le ronge.
La Coordination
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