"Je suis une femme qui se sent concernée par tout ce qui touche la société mauritanienne et plus particulièrement les femmes", dit Tahra Mint Hembara. Au sujet des violences faites à l’égard des femmes, je crois qu’il va falloir qu’on crève l’abcès.
Je voudrais mobiliser toutes les femmes qui ont été victimes de violences sexuelles. Ces femmes qui se taisent, qui sont battues tous les jours, chez elles, ont honte. Pourquoi ont-elles honte ? Elles ne doivent pas avoir honte à dire qu’elles ont été battues par un homme".
Jusque-là, tout va. Elle émeut toute l’assistance lorsque subitement elle décide de rompre le silence en confiant qu’elle a été, elle-même, victime de violences. "J’ai été, un soir, battue par un homme qui était mon mari. J’ai failli en mourir vraiment. Je n’ai jamais été battue de ma vie. Ce soir-là, j’ai failli vraiment mourir, j’ai vu ma vie m’échapper.
Cet homme-là s’appelle A. O H*. Il est là et se promène en toute quiétude. Cet homme-là a déjà battu plusieurs femmes. Si je l’avais su, je ne l’aurai jamais revu encore moins l’épouser. D’autres femmes à qui il avait fait subir le même sort que moi se sont tues, elles ont leurs raisons que je respecte. Ce n’est pas à moi de donner leurs noms.
Mais, moi, je ne me tais pas. Je n’ai aucun complexe et je le dis haut et fort. Cet homme-là doit être mis au banc de la société. Des femmes sont mortes à cause de leurs maris. C’est très grave. C’est pour cette raison qu’il ne faudrait pas se taire.
Les hommes de bonne volonté doivent nous aider et les femmes doivent conjuguer leurs efforts pour s’en sortir. Et se taire, c’est quelque part être complice même si ce n’est pas facile d’en parler mais il faut avoir le courage", a-t-elle ajouté. Pour faire entendre sa voix, Tahra Mint Hembara sera en tête du cortège avec la chanson qui dénonce ces violences lors de la marche des femmes mauritaniennes, le 8 mars 2012.
Babacar Baye Ndiaye
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