J’ai appris il y’a de cela une semaine, à l’occasion d’une causerie avec quelqu’un que j’ai rencontré au hasard que TPMN avait lancé un appel à manif les 24 (meeting) et 25 (Marche) Mars prochain pour dénoncer le projet du gouvernement de faire de ces jours une sorte de fête nationale dite de la réconciliation.
Au de-là du fait que je suis d’avis de contrer le projet de Md Abdel Aziz consistant à faire croire que le passif humanitaire est réglé et que les Mauritaniens sont réconciliés entre eux, je désapprouve totalement ces deux décisions pour au moins deux raisons :
- la première est que cette décision de faire ces manifs a été prise de manière unilatérale et précipitée par une partie de la coordination du collectif TPMN, sans jamais demander son avis aux organisations mères ;
- la seconde est que ces manifs quoique justifiées dans le fond, restent profondément inopportunes et en ce moment contreproductives. En effet, il y a de cela déjà plusieurs semaines, il est mis sur la table de la discussion de la coordination l’idée de fusionner toutes les organisations membres du collectifs TPMN de manière à ce que nous puissions résorber les graves problèmes d’organisation dont souffre TPMN et qui se traduisent chez beaucoup de membres de la coordination elle-même par un sentiment de marginalisation notamment dans les prises de décision et l’exécution des tâches …
Le Bureau exécutif de l’Imej avait suggéré bien avant l’arrestation d’Abdoul Wane, coordinateur du collectif, que toute action soit suspendue jusqu’à ce que nous finissions avec la réorganisation de TPMN et la consolidation de son implantation à la base ou du moins jusqu’à ce que cette question soit épuisée de l’ordre du jour. Car, l’arrestation d’Abdoul avait laissé voir d’énormes failles qui se seraient soldées par une capitulation si jamais elle s’était prolongée. Et je suis bien placé pour le dire, pour avoir piloté, avec la coordination, toutes les actions de protestation.
A cela il faut ajouter un argument de taille : depuis le 28 janvier 2012, nous avions opté pour la mise sous pression des autorités du pays de manière à exiger que soit inscrit à l’ordre du jour des prochains Etats généraux de l’éducation, la question de l’introduction du pulaar, du soninke et du wolof dans le système éducatif mauritanien comme gage d’une égalité véritable entre les Mauritaniens. Au lieu de songer à réitérer cette première marche et poursuivre avec la même revendication jusqu’à la victoire, comme nous le fîmes pour les enrôlements, le coordinateur du collectif disperse l’action sans être en mesure d’échelonner les revendications en rapport avec l’actualité. Tout se passe comme si la seule revendication de la communauté négro-africaine doit se résumer au seul passif humanitaire, un peu comme si les morts étaient plus important que les vivants ! Vision entièrement tournée vers le passé au lieu de regarder aussi vers l’avenir.
Aussi, compte tenu de tous ces écarts, à mes yeux inadmissibles, j’affirme, que non seulement, je ne serai pas de ces manifs, mais je dégage totalement toute responsabilité par rapport à ce qui en découlera ! A bon entendeur Salut !
Nouakchott le 13/03/2012
Mamadou Kalidou BA
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