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jeudi 29 mars 2012

Objet : Démission des responsabilités de l'IMEJ et donc de TPMN


                       
                        Nouakchott le 28/03/2012
 


Objet : Démission des responsabilités de l'IMEJ et donc de TPMN

Cette lettre d'information s'adresse à la famille des combattants pour l'égalité et la justice en Mauritanie, même si, je ne doute pas que les forces obscures tant du pouvoir raciste que leurs acolytes tapis dans l'ombre essayeront de s'en saisir pour ébranler l'élan de notre combat légitime.
Je démissionne de toutes mes responsabilités au sein de l'IMEJ que j'ai créé avec à l'époque une poignées de déterminés qui, au lendemain de la capitulation de la direction d'Ajd/mr, ne voulaient pas abandonner la lutte. Cela dans un contexte où de nombreux héros de nos jours avaient tenté leur chance en vain pour tirer leur épingle du jeu avec l'avènement du pouvoir d'Abdel Aziz. Il va de soit que ma démission de la présidence de l'IMEJ se traduit également par ma démission de toute responsabilité dans Touche pas à ma Nationalité dont l'IMEJ a impulsé la dynamique et entretenu la flamme jusqu'à nos jours, rejoint de plus en plus par d'autres organisations progressistes et individualités auxquels je rends ici hommage à juste titre.
J'ai longtemps hésité à rendre publique ma décision, pensant notamment à ce que pouvait en faire nos ennemis ou tout simplement nos adversaires qui, je le présume, n'hésiteront pas à crier que l'IMEJ et TPMN est divisé, affaibli … Mais le devoir de vérité devant l'histoire et devant tous ceux et celles qui ont cru en ma modeste personne et qui jusqu'à ces dernières heures n'ont cessé de faire ce qu'ils ont pu pour préserver notre lutte de nouveaux soubresauts, m'a décidé à rendre ma démission publique.
C'est l'occasion pour moi de rappeler que ni l'IMEJ, ni TPMN ne sont divisés. Plutôt que de m'engager dans des bras de fer stériles qui aboutiraient à une cission pouvant aboutir à deux embryons d'organisations inutiles, j'ai choisi de me retirer tout seul en refusant catégoriquement toute dissidence. Car comme je l'ai toujours affirmé, les combattants des dignes et grandes causes juste doivent, lorsque c'est nécessaire faire le choix du sacrifice personnel au profit de la préservation des acquis de la cause commune. Aussi n'ai-je jamais cru, en ce début du troisième millénaire, à l'idée de l'homme providence qui, seul, pourrait apporter le salut à son peuple...
Une certaine pudeur et surtout mon souhait de préserver l'intérêt commun, me défendent d'entrer dans les détails des causes de ma démission des responsabilités de l'IMEJ et de TPMN, mais je me permettrais de les résumer en deux points :
-TPMN était constitué dans l'esprit d'un collectif d'organisations et pourtant pour des raisons évidentes d'un désir effréné de leadership, certains se sont évertués à le faire fonctionner comme un mouvement indépendant qui prend ses décisions sans s'en référer aux organisations fondatrices et même en allant directement s'implanter sur le terrain. Paradoxalement, c'est seulement lorsque TPMN a besoin de fonds ou de coup de main dans la mobilisation que la coordination se rappelle de ses organisations structurantes. L'absence de concertation avec les instances des organisations mères crée non pas seulement des frustrations légitimes, mais encore et surtout des prises de décisions réactionnaires (manif pour gâcher la fête de la réconciliation du pouvoir) et surtout en dehors de toute vision sur le futur et de ce qui devrait être les points focaux de nos revendications en ce moment (l’exigeante notamment de l'introduction du pulaar, soninke et wolof) qui sont pourtant à portée de main si nous savions seulement prouver que nous y tenons comme nous le fiment pour les enrôlement-recensements.
-Malgré leur ré-engagement à mettre un terme à leurs absentéismes dans les réunions de la coordination TPMN et à oeuvrer dans le sens d'une efficience de nos actions de protestation (par focalisation sur l'essentiel), mes camarades du bureau exécutif de l'IMEJ ont persisté dans leur dispersion et manque de suivi s'avérant ainsi incapables de redresser la barre en se concentrant sur la réorganisation et la priorisation des batailles.
-Face à une telle situation où je ne suis plus en mesure d'assumer correctement les responsabilités qui étaient les miennes en tant que président de l'IMEJ – en apprenant par exemple au hasard et dans la rue que TPMN envisageait de faire telle ou telle action – le réalisme et l'honnêteté veulent que j'en tire toutes les conséquences en démissionnant de la responsabilité que l'on m'avait confiée. Je comprends l'émotion des membre du bureau exécutif de l'IMEJ qui ont refusé d'accepter ma démission, celle de nos nombreux militants et sypatisants en Mauritanie comme à l'étranger, mais lorsqu'on a plus la possibilité d'assumer des responsabilités conformément à nos convictions, on en tire toute la conséquence et ce que je fais aujourd'hui.
Enfin, je ne saurai terminer cette lettre sans souligner que je quitte mes responsabilités pour le bien de notre cause, mais je ne quitte pas la lutte pour l'égalité et la Justice.

La lutte continue
Mamadou Kalidou BA

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